02 mars 1937 à Sfisef (SBA) : Les premiers cris pour la liberté et l’indépendance se font entendre.

La première manifestation ouvrière à caractère agricole qui a ébranlé l’administration française sur le plan politique national et international, s’est déroulée le 02 mars 1937 à Mercier Lacombe (Sfisef aujourd’hui).

C’est en Oranie que le mouvement revendicatif a atteint le plus de vigueur. Cet essor du syndicalisme imprégné du sentiment nationaliste a atteint sa maturité à partir de l’année 1936. En effet, plusieurs mouvements de protestation se sont produits au cours des années 1936 et 1937. Une situation qui obligea le gouverneur général d’Algérie de lancer un appel au calme, accompagné de mesures répressives à l’encontre des syndicats.

L’encadrement clandestin du mouvement ouvrier était présent sur les lieux de travail et au niveau des espaces publics (cafés, bains maures, clubs sportifs, marchés quotidiens ou hebdomadaires, mariages etc…). L’instruction en français et en arabe coranique permettait aux jeunes militants communistes, souvent syndicalistes, d’infiltrer aisément le mouvement ouvrier agricole. Généralement, ils exerçaient une activité professionnelle qui leur ouvrait le contact direct et discret.

Arbouz Abdelkader, Boukhoulda Djillali et Mokadem Mohamed, militants communistes, à leur tête le premier nommé, ont réussi à faire sortir plus de 300 ouvriers agricoles pour occuper la rue toute la journée du 02 mars 1937. C’était un mardi, jour du marché hebdomadaire indigène. Le fellah et écrivain public, le restaurateur des petites poches et le tailleur du tissu abordable, leurs espaces professionnels facilement accessibles étaient pour beaucoup dans la sensibilisation ouvrière surtout agricole.

Le lundi 1er mars, c’est-à-dire la veille de la manifestation, 300 ouvriers agricoles environ ont parcouru pacifiquement les artères de la cité. Le cortège a abouti devant le siège de la Mairie. Les manifestants ont exigé la présence du maire. Ce dernier, escorté par des gendarmes, a promis aux ouvriers d’intercéder auprès de leurs patrons pour une augmentation des salaires. Les organisateurs, pour brouiller l’information reçue par l’administration concernant la manifestation du 2 mars, ont provoqué un scénario la veille.

Malheureusement pour le maire, le mardi 2 mars, journée du marché hebdomadaire arabe, à 7 heures du matin, les grévistes ont dressé des barrages sur les axes donnant accès à la cité. Seuls les paysans et les ouvriers agricoles des localités avoisinantes ont été autorisés à rejoindre le lieu du rassemblement, c’est-à-dire la grande place du marché. Selon la presse écrite de l’époque (Écho d’Oran et Oran Républicain), 3 000 indigènes se sont joints aux ouvriers agricoles de Mercier Lacombe.Ils sont venus d’ailleurs, de Sidi Bel Abbès, Mascara, Saida, Bouhanifia….

One thought on “02 mars 1937 à Sfisef (SBA) : Les premiers cris pour la liberté et l’indépendance se font entendre.

  1. L’historien et conservateur national des Archives n’est plus à présenter même s’il a fait de l’ombre à ceux qui prétendent aujourd’hui répondre à la polémique suscitée par le rapport de Benjamin Stora commandé dernièrement par Macron ! Dr Fouad SOUFI était à l’avant garde du combat des historiens algériens dès les années 2006/2007 sur le site de la LDH de Toulon dans le cadre de la problématique du massacre présumé d’Européens à Oran de 5 juillet 1962,où j’ai eu l’honneur de participer en tant que psychologue et chroniqueur libre de presse avec 2 articles sur El Watan et Le Quotidien d’Oran daté d’octobre 2006 et Août 2007 (Lire liens ci-dessous),en remettant sur le tapis le massacre de plus d’un millier de prisonniers ALN/FLN par le DOP français de Fleurus(Hassiane Touil) ,suppliciés exécutés et jetés dans les grottes de la montagne des lions, à ce jour… ! L’article du Quotidien d’Oran a mystérieusement disparu (?) de ses archives contrairement à celui d’El Watan ! Drôle d’époque ! La preuve sur le Net encadrée par des plus : +++++++Mémoire sans sépultures, par Houssine Mourad Salim https://histoirecoloniale.net › devoir-de-memoire-sans-s…
    20 août 2007 — Dans « Oran et l’OAS : devoir de mémoire et décrispation… », publié dans Le Quotidien d’Oran n°3584 du 1er octobre 2006, nous évoquions déjà …++++++++
    Je laisse l’honneur au premier lien/article du Dr Fouad SOUFI paru sur le site Histoire coloniale et postcoloniale qui a pallié à la défection(?) du site de la LDH de Toulon (Ligue des droits de l’homme). Je n’oublie pas de saluer le chercheur Dr Fouad Soufi et l’animateur et écrivain Dr Reffas Driss pour la conférence de Sfisef sur l’année 1937 à Mercier Lacombe et ses manifestations prolétaires et paysannes dénonçant l’esclavagisme ! 4 liens : https://histoirecoloniale.net/l-histoire-face-a-lahttps://histoirecoloniale.net/devoir-de-memoire-sanshttps://www.elwatan.com/…/devoir-de-memoire-sans… http://www.millebabords.org/IMG/html/LDH.html

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