BEL-ABBES INFO

Le premier journal électronique de la wilaya de Sidi Bel-Abbes

MONDO DINGO

ByAL HANIF

Nov 30, 2016

Le Monde occupait une position centrale au sein du champ journalistique et sa dérive malsaine associant l’image de la photo du Président de la République Algérienne aux « Panama papers » suffit à le discréditer.Et au-delà, de faire l’autopsie de cette presse, dite libre et donneuse de leçons, et qui ne manque aucune occasion de verser dans une algériophobie primaire.

La presse, si elle était réellement libre, serait un bien commun,mais comme de bien souvent, les bonnes intentions, même gravées dans le marbre constitutionnel,se noient lorsqu’elles sont confrontées au réel et à la cupidité financière.

le décalage entre les intentions de la Déclaration française des droits de l’homme et du citoyen, de 1789 en son article II qui dispose: « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme. Tout citoyen peut dont parler, lire et imprimer librement sauf à répondre à l’abus de cette liberté déterminée par la loi« . Et la réalité des faits est abyssal. Il fait passer le détournement du droit à l’expression à l’acte de forfaiture et en sabordage déontologique qui peut naufrager toute la profession.Associé aux investigations louables d’un Consortium de journalistes,traqueurs d’évasion fiscale et de paradis fiscaux qui abritaient le recel de cette corruption tous azimuts, et crimes économiques contre les pays, le Monde en a profité pour cibler l’Algérie et porter atteinte à la moralité de son premier magistrat.Usant de l’amalgame et de la manipulation,il utilisera les révélations des ‘Panamas papers’ comme le truchement d’une guerre médiatique contre l’Algérie.

« Le qui tue qui? » résonne encore à nos oreilles.Ce procédé ulcérant et qui s’est traduit par la riposte algérienne de non accréditation des journalistes du Monde lors de la visite de Valls à Alger,démontre une fois de plus le refoulé colonial qui continue de travailler certains cercles en France. Hydre nourrie au ressentiment, elle a enfanté des enfants qui continuent de cultiver de l’animosité envers notre pays, en épargnant scrupuleusement le Maroc et le point de chute des milliards exfiltrés par le monarque marocain. Ce dernier aura tranquillement multiplié sa fortune personnelle par 16 dans l’exercice de sa fonction. Une rentabilité digne de Madoff.

Devant cette nostalgérie incurable, évacuons le périphérique, le doigt qui cache la Lune pour nous intéresser aux vraies questions.:La presse est-elle libre? Et qui règle les chèques? En d’autres termes, la question qui est posée est la suivante:À qui appartiennent les médias en France?
La réponse est d’une simplicité enfantine. Il suffit de prendre la photo de famille des dix milliardaires propriétaires. Convoquons une photo de famille,clic clac et là, nous avons Bouygues,Niel,Dassault,Arnauld, Bolloré, Bergé, Drahi, Pinault,Pigasse et Lagardère.
Entrepreneurs, marchands d’armes, patron de téléphonie, industriels,financiers, brasseurs d’affaires en eaux-troubles ce top Ten de l’argent possède tous les média et exerce de facto une influence structurante sur les exécutifs politiques, la vie parlementaire, la vie syndicale,l’agenda des débats ou plutôt des non débats. Mentors
et faiseurs de rois, ils sont le vrai visage du pouvoir. Intelligent,cynique, consanguin qui vomit les fractures idéologiques et qui finance les mêmes Think Tanks, un à « droite » et l’autre « rive gauche ». Les chaînes d’information continue sont devenues le Pôle emploi des rejetons de la petite noblesse et c’est fou le nombre de particules qui envahissent le petit écran pour officier après des études alibi expresses: sciences po, écoles de journalisme.

Appelons à la rescousse le Candide de Voltaire pour poser la deuxième question qui compte:Si la majorité des média est déficitaire, pourquoi ces hommes d’affaires avisés continuent-ils d’investir dans le secteur et à organiser regroupements, rétrocessions et mercato de journalistes vedettes gonflés à l’hélium de l’ego?
Tout à fait élémentaire mon cher Watson, n’aura pas manqué de relever le perspicace Sherlock Holmes une fois remis des rêveries opiacées.

Renflouer à coup de millions des titres déficitaires n’est pas de la philanthropie pour myopes,ni défense de la liberté d’expression,mais la garantie de continuer à exercer une influence pérenne sur les opinions publiques.Et à peser sur tous les choix sociétaux et économiques.
Cela coule de source. Il faut s’entendre en soi, théâtraliser le néant,proposer des orientations politiques conformes aux intérêts,pour continuer de donner le La en maître d’orchestre et ne faire entendre que sa seule musique, avec des petites variations pour amuser la galerie inculte et progressivement droguée au buzz médiatique.

Rester le maître des jeux d’influence, c’est contrôler le pays et être maître de tous les agendas.

L’intérêt général et le droit à l’information deviennent leurres,agités devant des aveugles, rendus perroquets et qui répètent la mantra médiatique.Le champ médiatique français est un champ de ruines, façon post-Waterloo.
Tous les quotidiens français (Le Monde,Libération,et le Figaro),toutes les chaînes dites d’info continue, LCI, I télé et BFM télé) et l’essentiel des hebdomadaires appartiennent tous aux mêmes milliardaires qui appliquent les règles du marché du football pour organiser des mercatos et transfert des journalistes vedettes.

L’intelligentsia occupe des strapontins dans les débats et possède son rond de serviette dans toutes les émissions pour apporter « l’onction d’analyses oiseuses » . Les sondeurs se trompent copieusement et reviennent toujours comme pour sonder la profondeur de la bêtise humaine dont ils sont de magnifiques représentants et étalons-maîtres!
Les mêmes « experts » squattent les mêmes plateaux sans aucune pudeur ( le cachet est conséquent de 500 à 800 euros). Ils donnent l’impression que le débat intellectuel est peuplé par les mêmes personnages, qui cooptent de temps à autre, un nouveau visage pour sacrifier au jeunisme ambiant et impératif de la société de consommation. Un idiot utile, transfuge de notre pays que vous n’aurez aucun mal à reconnaître, est régulièrement convié pour déverser ses platitudes dans le seul créneau dont il s’est proclamé spécialiste.

La concentration industrielle des médias lourds (presse,radio,télé) démontre que le pluralisme démocratique est moribond.Et qu’il a besoin de clowns, de télé-réalité, de décervelage et le règne des faux débats et coups de gueule médiatisés.Le TOP TEN a utilisé la couverture médiatique pour tuer la liberté d’expression, en la fourvoyant, en la salariant et se constituer, en l’anesthésiant et pour se constituer la plus puissante machine de lobbying qui soit.Aucun média généraliste n’a pu survivre et tous finissent dans l’escarcelle des grands groupes qui bouclent le maillage du pays et capturent les cervelles hexagonales.

Le paysage médiatique français est comme le film « La Grande Illusion » de Laurent Mauduit, co-fondateur de Médiapart sonne la révolte:’Le temps est venu de se révolter contre l’état de servitude dans lequel sont placés la presse et tous les grands médias d’information, radio et télévision. Pierre Péan et Philipe Cohen, rares spécimens de journalistes non asservis, avaient déjà levé le voile dans leur remarquable livre enquête « La Face Cachée du Monde »

Dassault vend des armes, Bouygues bétonne le monde, Drahi et Bolloré (qui a choisi le président de Côte d’Ivoire) se taillent un empire médiatique et diffusent comme tous les patrons, à travers les stipendiés de leur presse, la mantra de l’économie néo-libérale et de la révolution numérique. Admirateurs de l’intelligence artificielle, ils n’ont que mépris pour l’intelligence de leurs contemporains.
Pierre Berge, grand amateur du Maroc et des très jeunes éphèbes marocains ( c’est lui qui le dit!) mettra en laisse tous ses journaux,si d’aventure il cherchaient noise au royaume enchanté.La presse est aussi pare-feu!
Ainsi va le cirque médiatique!

AL-HANIF