Poutine patinerait-il en Ukraine ?

Tout le laisse croire. Dernier événement probant! L’étendard bleu et jaune qui flotte à nouveau dans le ciel de Lyman ainsi que les chars russes à l’abandon et leurs carcasses qui jonchent les routes.

On pensait, qu’avec l’appui des redoutables troupes tchetchenes de Ramzan Kadyrov et du non moins redoutable groupe Wagner apporté à la deuxième puissance militaire du monde, l’expédition allait être conclue en deux temps, trois mouvements. Mais voilà que le conflit s’enlise et que la Russie commence à perdre des territoires qu’elle avait conquis aux prix de lourdes pertes humaines et matérielles.

Le succès d’une guerre dépend des armes et surtout, du moral des troupes. Fort est de constater, du moins selon les images dont on nous nourrit au quotidien, que celui des ukrainiens est au plus fort alors que celui des russes est au plus bas. Quand des soldats refusent d’aller au front ou le désertent, ce n’est jamais bon signe.

Cette guerre qui semblait petite au départ s’avère grande. Si, en effet, l’ennemi n’était que le petit État voisin, Poutine aurait gagné la partie très vite et haut la main. Mais il est désormais clair que l’ennemi est beaucoup plus grand ; il est l’Amérique, il est l’Occident, il est l’OTAN. Bref le choc devient un vrai choc de titans ou la petite puissance ukrainienne n’est que l’alibi qui laisse libre cours à une guerre étouffée, qui était là depuis les années 1990, n’attendant qu’une petite étincelle pour faire une gigantesque flamme capable d’embraser le monde.

Touché par le syndrome du crocodile, cet animal qui naturellement ne peut pas faire marche arrière, l’ours russe est obligé d’aller jusqu’au bout de son entreprise guerrière. Il est condamné à gagner, ou du moins à ne pas perdre. Il sait que s’il hiberne une seconde fois, il est définitivement mort et avalé.

D’où le danger pour tout le monde.

Poussé dans ses derniers retranchements, Poutine n’hésitera pas à utiliser tous les moyens à sa disposition. Il l’annonce sans cesse et, en n’arrêtant pas de l’annoncer, il finira par en être profondément convaincu et par attraper la rage. Ses adversaires parient qu’il n’osera pas cette folie, ils se trompent ; l’usage de l’arme à destruction massive n’est plus un tabou depuis Hiroshima et Nagasaki. N’a-t-il pas servi aux américains pour mettre fin à une grande guerre? Pourquoi s’en priverait-il lui-même ?