A l’origine, le Centre de Sebdou était simplement un poste, militaire, parmi ceux que l’armée française installait à la limite des zones soumises et pacifiées et pour servir de points d’appui ou de sentinelles avancées vers les confias algéro-marocains, souvent mêlés par des incursions menées par la résistance algérienne, qui ciblait également des fermes isolées d’européens ou des villages de colonisation.
La région de Sebdou, par ses immenses plaines quelquefois couvertes de verdure, ses forêts peuplées naguère encore de chênes séculaires, ses sources assez nombreuses, dont celles de la Tafna sont les plus importantes, semblait, à un examen superficiel, assez susceptible d’être colonisée.
De là, en 1903 ou 1904 ; l’idée avait pour but de créer autour de Sebdou un périmètre de colonisation pour y installer des familles de colons.
En faite la ville de Sebdou est connue avant l’occupation coloniale sous le nom de Tafraoua. Ce centre fut établi par l’implantation d’une base militaire française lors des premiers mois qui suivirent l’occupation de Tlemcen en 1869. De 1837 à 1842, l’Emir Abdelkader y installa à son tour, un campement militaire fortifié à l’emplacement même de l’actuelle caserne qui avait été complètement réaménagée par les Français, après qu’ils en eurent pris possession.
Autour de ce camp, et comme il était de coutume, vinrent s’installer tout d’abord, les familles des djounoud de l’armée de l’Emir. Certaines de ces familles originaires de Mascara, ont eu des descendants qui sont restés à Sebdou jusqu’à nos jours. Il y eut également d’autres familles marocaines et berbères qui avaient constitué les premiers habitants de la ville. D’autres familles sont venues par la suite de la kabylie et d’ailleurs.
D’aucuns prétendent que c’est à Sebdou, dans un lieu bien connu, que fut signé le fameux traité de la Tafna entre l’Emir Abdelkader et le général Cavaignac, qui devait mettre fin à la guerre.
Mais les combats se poursuivront encore pendant une dizaine d’années après cet accord devant mettre fin aux hostilités. Quoi qu’il en soit, le centre de Sebdou a très certainement connu, à plusieurs reprises, la présence des deux hommes de guerre puisqu’un gros chêne, millénaire, dont seul l’emplacement existe encore – l’arbre historique a été brûlé en 1950 – était connu sous le nom de « chêne Cavaignac » situé au niveau de Djnan El Meghraoui. Véritable lieu de mémoire malheureusement ce lieu est ignoré par la majorité des citoyens.
L’Emir Abdelkader a laissé tout particulièrement les traces de son passage dans la région notamment son moulin. Puisque la distribution des eaux de Ain Tagga se fait encore de nos jours, suivant le système mis en place; et officialisé par un acte signé de la main de l’Emir Abdelkader en personne.
La vie spirituelle de l’Emir Abdelkader premier fondateur de l’Etat Algérien n‘est plus à démontrer. A Tlemcen la « bataille de sidi Brahim » demeure gravée dans les mémoires
Dans l’esprit de beaucoup d’Algériens, l’homme, symbole de «l’Etat nation» (du moins à travers son effigie sur les billets de banque et les statuts qui lui ont été conférés en signe de reconnaissance et aussi dans l’espoir que cet homme puisse rassembler autour de son image l’ensemble des Algériens) est reconnu pour sa bravoure, son sacrifice, et pour sa stratégie militaire ce qui n’est pas peu de choses. Il est rare, en revanche, qu’on prête à cet homme des idées de fondateur d’un Etat moderne (administration, impôt, monnaie nationale, justice, etc.) Un chef d’Etat de génie, poète de surcroît, à peine sorti de l’adolescence, qu’il se trouve par le jeu de l’histoire et de la trame divine placé à la tête d’un pays prospère mais aux prises avec une armée française plus forte militairement. Mystique extatique, rattaché à l’école doctrinale et à la lignée initiatique d’Ibn Arabi, l’Emir Abdelkader s’est imposé, pendant son exil à Damas où il mourut en 1883, comme l’un des maîtres spirituels majeurs du soufisme contemporain.
Il est rare qu’une nation enfante d’un homme de l’envergure de l’Emir Abdelkader, ce qui est encore plus rare dans l’histoire des nations, c’est notre incapacité à saisir ce prestige à bras-le-corps pour en faire non une statue (place Emir Abdelkader) mais une voie pour des centaines de milliers de personnes qui errent dans la nature. Abdelkader est né en 1808 à Guetna, près de Mascara.
Toute sa vie, il étudie et développe sa culture. Proclamé émir en 1832, après le départ du dey d’Alger, il fonde un Etat qui couvre les deux tiers du territoire algérien, puis, succédant à son père, il reprend le flambeau de la «guerre sainte» contre la colonisation française. Vaincu en 1843, il se réfugie au Maroc où il continue la lutte avec l’appui du sultan jusqu’à la victoire française d’Isly, en 1844. Après trois ans de combats sporadiques, Abdelkader se rend au général Lamoricière.
Emprisonné en France pendant cinq ans, il est libéré par Napoléon III et se retire en Turquie puis en Syrie, où il se consacre aux études religieuses. En 1860, lors des émeutes antichrétiennes de Damas, il sauve plusieurs milliers de maronites. Mais selon sa volonté, il se tiendra à l’écart de tout engagement politique à la fin de sa vie. Après la prise d’Alger en 1830, Si Mahieddine et le jeune Abdelkader participent à la résistance populaire. Abdelkader se distingue par son courage et son intelligence. Les tribus de l’Ouest se réunissent et veulent choisir un chef pour défendre le pays. Si Mahieddine, sollicité, se refuse en raison de son âge, il propose son fils Abdelkader. Ce dernier fait l’unanimité, il est investi en qualité d’émir par une grande assemblée réunie près de Mascara, un 27 novembre.
L’Emir s’engage à diriger la guerre contre l’occupation étrangère, il organise l’Etat national, constitue le gouvernement, désigne les khalifas pour administrer les provinces, mobilise les combattants, crée une armée régulière, lève les impôts, rend la justice. Il signe le traité Desmichels avec un général à Oran le 24 février 1834. Ce traité reconnaît son autorité sur l’Ouest et le Chelif. Ratifié par le gouvernement français, il est mal appliqué par le général Trézal, successeur de Desmichels.
Ce général défie l’Emir et veut étendre son autorité. L’Emir lui afflige une grave défaite à la macta, sur la route de Mostaganem le 28 juin 1835. Plusieurs engagements opposent l’Emir aux troupes françaises. L’Emir pratique la guérilla permanente, attaque rarement l’ennemi de front, il le harcèle, lui tend des embuscades et lui cause des pertes sensibles. Il est insaisissable, se montre partout et nulle part, son infanterie et sa cavalerie sont mobiles et efficaces. Le général Bugeaud, nommé à Oran, négocie un nouveau traité avec l’Emir. Le traité de Tafna est signé le 3 mai 1837. L ‘Emir contrôle désormais l’Ouest, le Titteri et une partie de l’Algérois. Il consolide l’Etat, bâtit des villes fortifiées, fonde des ateliers militaires, soumet les rebelles et les collaborateurs. Le traité donne lieu à des contestations avec le gouverneur Vallée et la guerre reprend en novembre 1839. Bugeaud, nommé gouverneur, veut occuper tout le pays, il pratique la méthode de la «terre brûlée», détruisant toutes les villes, les récoltes, les troupeaux L’Emir résiste avec énergie, remporte de brillants succès comme celui de Sidi Ibrahim (23 septembre 1845). Mais le pays est ruiné, les tribus sont épuisées, le soutien du Maroc fait défaut. L’Emir décide d’arrêter la guerre et choisit l’exil (décembre 1847). Le gouvernement français accepte de le transporter en Orient.
L’engagement français n’est pas respecté. L’Emir est conduit à Toulon, puis à Pau et en Amboise. Il est considéré comme prisonnier d’Etat jusqu’à octobre 1852, date à laquelle Napoléon III le libère. Il s’embarque pour la Turquie et s’installe à Brousse, puis se fixe définitivement à Damas où il reçoit un accueil triomphal. En dehors de quelques voyages et d’un nouveau pèlerinage, il ne quitte plus la Syrie et consacre son temps à la méditation, à la prière, à l’enseignement et aux œuvres de bienfaisance. En 1860, les émeutes de Damas lui fournissent l’occasion de s’illustrer comme un personnage particulier. Il sauve des milliers de chrétiens du massacre et fait reculer, les émeutiers. Plusieurs chefs d’Etat lui adressent des félicitations et des décorations, notamment ceux d’Angleterre, de Russie, de France.
Célèbre et honoré, il s’éteint à Damas le 26 mai 1883. Une foule considérable assiste à ses funérailles. Selon le Dr Mohamed Boutaleb, son épopée fait couler beaucoup d’encre. On parle de milliers d’écrits. En dépit de recherche et de jugement, nous sommes loin d’avoir une vision juste et adéquate d’une œuvre et d’une destinée que les passions partisanes se sont plu à obscurcir. En exaltant l’homme, on pourrait oublier que le penseur ou l’homme tout court n’est pas moins digne d’intérêt, que le geste traduit la pensée et souligne le caractère. Intellectuel né, l’Emir a une passion pour l’étude. Pour lui, la religion est compatible avec la science dont elle respecte l’autonomie. Il écrit : «Les prophètes ne sont pas venus pour controverser avec les philosophes ni pour annuler les sciences de la médecine, de l’astronomie ou de la géométrie. Ils sont venus pour honorer ces sciences pour que la croyance en l’unité de Dieu n’y soit pas contredite et qu’on rapporte à sa puissance, à sa volonté tout ce qui se produit dans le monde. Les sciences ne sont pas contraires à ce que les prophètes ont révélé. Leur science a pour objet l’éternité ou la création du monde, que la Terre soit sphérique ou plane, que le ciel et ce qu’il y a sous lui soit composé de 13 couches ou moins. La chose essentielle est que l’existence du monde vient de Dieu, celui qui affirme que les connaissances scientifiques sont opposées à la religion pèchent contre la religion.» (Lettre aux Français ou Dhikra Al Aqil).C’est réparer une injustice que de connaître en lui le précurseur général des grands réformateurs dont se réclame aujourd’hui l’opinion éclairée du monde musulman tels qu’Al Afghani, Abduh et Ibn Badis .
Soucieux d’élever et de modeler le caractère de ses compatriotes, l’Emir établit un système d’éducation publique dans le pays. «Mon devoir, dit-il, était comme souverain de prôner la science et la religion. J’ouvris des écoles où les enfants apprenaient les préceptes du Coran, la lecture, l’écriture et l’arithmétique. On envoyait gratuitement dans les zaouias ceux qui désiraient poursuivre leur formation.»
L’instruction était tellement primordiale à ses yeux qu’il lui arrivait parfois de faire grâce à un criminel d’une condamnation à mort pour la simple raison qu’il était Taleb (lettré). «Etre convenablement instruit demande tant de temps dans notre pays que je n’avais pas le courage de détruire en un jour le fruit d’un studieux labeur de plusieurs années.» Il ajoute : «Je donnais les ordres les plus stricts pour que tous les manuscrits soient recueillis et conservés.» Peu à peu, il réunit une importante quantité de manuscrits. L’Emir rêve de faire de Tagdemt, ville qu’il fonda près de Tiaret, un centre universitaire pour rayonner sur tout le Maghreb, à l’exemple des Qarawiyin à Fès et de la Zitouna à Tunis. Son intérêt pour la science est à la base de son humanisme. St-Arbaud écrit, dans une lettre adressée à sa famille : «Abdelkader nous a envoyé sans conditions, sans échange, tous nos prisonniers, il leur a dit : « Je n’ai pas de quoi vous nourrir, je ne vais pas vous tuer, je vous renvoie ».»Il charge sa mère et son épouse de s’occuper des femmes détenues et de veiller personnellement à ce que leur séjour soit le moins rude possible et leur honneur protégé. L’évêque Dupuch lui écrivit d’Alger pour demander la libération d’un sous-entendant militaire, l’Emir lui répond : «J’ai reçu ta lettre, je l’ai comprise, elle ne m’a pas surpris, pourtant, permets-mois de te faire remarquer qu’à double titre de serviteur et d’ami des hommes, tu aurais dû me demander non la liberté d’un seul mais celle de tous les chrétiens qui ont été fait prisonniers depuis la reprise des hostilités. Bien plus, tu serais deux fois digne de ta mission en étendant la même faveur à un nombre de musulmans qui languissent dans vos prisons.» Dans une lettre adressée au commandement français par l’un des prisonniers de 1842, on note : «Abdelkader a agi avec moi avec une grandeur que je n’aurais pas trouvée dans le pays le plus civilisé d’Europe.» L’Emir demande à l’évêque : «Envoyer un prêtre dans mon camp, il ne manquera rien, je veillerai à ce qu’il soit honoré et respecté comme il convient à celui qui est revêtu de la noble dignité d’homme de Dieu de s’occuper de personnes et correspondre avec leurs familles, leur procurer les moyens de recevoir de l’argent, des vêtements, des livres.» En 1860, l’Europe impose sa loi à la Turquie. L’Angleterre soutient les Druzes, la France protège les Maronites, la Russie les Grecs Druzes et Maronites sont dressés les uns contre les autres, ces troubles peuvent justifier l’intervention de l’Europe, les massacres de chrétiens ont lieu avec la complicité du gouverneur turc de Damas. Quelles manœuvres obscures vont précéder les troubles ? A un autre moment, l’Emir se souvient de l’établissement des sœurs de la Charité où vivent 400 enfants des deux sexes. Il se rend au couvent et sauve 6 prêtres, 11 sœurs et les 400 enfants. Les soldats de l’Emir les escortent et repoussent à coups de crosse les émeutiers déchaînés. Arrivé chez lui, l’Emir s’adresse à la foule hostile : «Mes frères, votre conduite est impie, sommes-nous donc un jour de poudre pour que vous ayez le droit de tuer des hommes ? A quel degré d’abaissement êtes-vous descendu puisque je vois des musulmans se couvrir du sang des femmes et des enfants. Dieu a dit : « Celui qui aura tué un homme sait que celui-ci a commis un meurtre contre le genre humain tout entier. »» Il ajoute : «Les chrétiens, tant qu’un seul de ces vaillants soldats qui m’entourent sera debout, vous ne les aurez pas, car ils sont mes hôtes.»
Un autre document écrit par sidi Mohammed juriste et soufi , évoque la formation de l’homme . « Abd-El-Kader est né à la Guetna près de Mascara en 1808, élevé dans la zaouïa paternelle dirigée par sidi Mahieddine, il reçoit une éducation solide qu’il complète auprès des maîtres éminents à Arzew et à Oran. Il apprend les sciences religieuses, la littérature arabe, l’histoire, la philosophie, les mathématiques, l’astronomie, la médecine… Platon et Aristote, AI-Ghazâli, Ibn Rushd et Ibn Khaldûn lui sont familiers, comme en témoignent ses écrits. Toute Sa vie, il étudie et développe sa culture. » Le document parle également de pèlerinage « Il effectue le pèlerinage à la Mecque avec son père en 1826 et prend contact avec l’orient. Les pèlerins se rendent ensuite à Baghdad pour visiter le tombeau de Sidi Adelkader Djilâni, fondateur de la confrérie al-Qàdiriyya à laquelle se rattache la zaouïa de la Guetna. Ils échappent ainsi aux menaces du bey d’Oran qui a pris ombrage de l’autorité spirituelle de Sidi Mahieddine et de son fils en Oranie. » Quant à son engagement et la guerre ; l’auteur souligne qu’après la prise d’Alger en 1830, Sidi Mahieddine et le jeune Abd-El-Kader participent à la résistance populaire, Abd-El-Kader se distingue par son courage et son intelligence. Les tribus de l’ouest se réunissent et veulent choisir un chef pour détendre le pays. Si Mahieddine , sollicité, s’excuse en raison de son âge et propose son fils Abd-EI-Kader qui fait l’unanimité, il est investi en qualité d’Emir par une grande assemblée réunie près de Mascara, le 21 novembre 1832. L ‘Emir s’engage à diriger la guerre contre l’occupation étrangère, il organise l’Etat national, constitue le gouvernement, désigne les Khalifas pour administrer les provinces, mobilise les combattants, crée une armée régulière! Lève les impôts (zakât) et rend la justice. Il signe le traité Desmichels avec le général d’Oran le 24 février 1834, ce traité reconnaît son autorité sur l’Ouest et le Chelif. Ratifié par le Gouvernement français, il est mal appliqué. Insaisissable, l’Emir se montre partout et nul part, son infanterie et sa cavalerie sont mobiles et très efficaces.
Il consolide l’état, bâtit des villes fortifiées, fonde des ateliers militaires, soumet les rebelles et les collaborateurs. Le traité donne lieu à des contestations avec le Gouverneur Valée et la guerre reprend en novembre 1839. Bugeaud nommé gouverneur, veut occuper tout le pays, il pratique la méthode de la « terre brûlée », détruisant toutes les villes, les récoltes, troupeaux… L’Emir résiste avec énergie, remporte de brillants succès comme celui de Sidi Brahim (23 septembre 1845).
A propos de cette bataille (photo de l’arrivée du clairon Rolland à Paris, le rescapé de la Bataille de Sidi-Brahim, le 28 septembre 1845)
Rappelons que la bataille sidi Brahim, de ce mois de septembre de l’an 1845, où les troupes françaises commandées par le Général Lamoricière subirent une lourde défaite près du marabout de Sidi Brahim, où des centaines de soldats furent tués par les cavaliers de l’Emir AbdelKader. La bataille de Sidi Brahim qui a eu lieu du 23 au 26 septembre de l’année 1845 à Ghazaouet représente un chapitre des plus importants de l’histoire de l’Algérie et même de celle de la France. Parler de cette bataille et l’évoquer est un devoir de mémoire
Mais le pays est ruiné, les tribus sont épuisées, le soutien du Maroc fait défaut (faiblesse militaire). L’Emir fut trahi et piégé et contraint à l’exil (décembre 1847). Le Gouvernement français accepte de le transporter en Orient. »
L’engagement français n’est pas respecté. L’Emir est conduit à Toulon, puis à Pau et Amboise. Il est considéré comme prisonnier d’état jusqu’à octobre 1852, date à laquelle Napoléon III vient enfin le libérer. Il s’embarque pour la Turquie et s’installe à Brousse, puis se fixe définitivement à Damas où il reçoit un accueil triomphal. En dehors de quelques voyages et d’un nouveau pèlerinage, il ne quitte plus la Syrie et consacre son temps à la méditation, à la prière, à l’enseignement et aux oeuvres de bienfaisance. En 1860, les émeutes de Damas lui fournissent l’occasion de montrer la position de l’islam vis à vis des autres religions. Il sauve des milliers de chrétiens du massacre et fait reculer les émeutiers. Plusieurs chefs d’Etat lui adressent des félicitations et des décorations, notamment ceux d’Angleterre, de Russie, de France… Célèbre et honoré, il s’éteint à Damas le, 26 mai 1883. Une foule considérable assiste à ses funérailles.
En 1844, le général Lamoricière installa un poste à Sebdou pour tenir en respect le sultan marocain Abderrahmane, alors allié de l’Emir. Ce poste entouré d’un mur d’enceinte, qui n’a été achevé qu’en 1848, comprenant 4 faces de 77 mètres de long, flanquées de 4 bastions. En même temps, s’élevaient à l’intérieur de ces constructions, un hôpital militaire et deux bâtiments servant de logement. En 1850, on ajoute au fort un camp retranché destiné à l’origine, presque exclusivement aux besoins de la population militaire.
Plus tard, vers 1866, lorsqu’il fut question de faire de Sebdou un centre de colonisation, l’hôpital commençait à recevoir des malades civils. En 1866, la ville de Sebdou s’agrandit et eut un poste télégraphique la reliant à Tlemcen. En 1871, un camp de baraques est substitué aux anciens camps qui servaient au séjour des nombreuses colonnes françaises qui sillonnaient le pays. Le centre colonial de Sebdou a été définitivement crée en 1872.
Il se développa suivant un plan de lotissement comprenant onze parcelles de terrains réparties de part et d’autre de la route nationale, le long de l’oued Sebdou. Le centre comprenait à l’origine, 15 concessions pour une superficie de 700 hectares. En 1848, 8 concessions pour 1200 hectares sont accordées à de nouveaux colons.
C’est vers 1875 que le village a commencé à prendre de l’extension avec la construction d’un camp de baraques qui existe encore de nos jours ainsi que la redoute française, développement qui a amené quelques ouvriers à s’y établir. En 1879, s’élèvent une église et un presbytère pour satisfaire les colons qui sont déjà en nombre assez élevé. Il y eut également la construction d’une gendarmerie et d’une école. Le marché devint alors assez important et le centre est érigé en commune mixte. La création d’un tribunal est intervenue en 1883.
Ancienne base avancée de l’ère ottomane à Tlemcen, Sebdou a connu plusieurs conquêtes durant ces derniers siècles. En raison de sa position stratégique cette petite bourgade a toujours été convoitée pour contrôler l’accès au sud saharien. C’est ainsi qu’elle a été détruite et reconstruite plusieurs fois au siècle dernier. Riche en traditions berbères et arabes, Sebdou cette capitale de la tribu des ouled ourieche, reste ancrée dans ses traditions.