Si le jour offre un choix aux parents à travers les EPH implantés à travers le territoire de la wilaya, la nuit, vaut mieux interdire à son enfant de tomber malade. Tous les établissements hospitaliers qui sont sensés assurer la permanence, y compris celui de Ben Hamouda qui ferme à 21h, envoient leurs patients vers le service de pédiatrie du CHU Hassani AEK. Les malades viennent de toutes les communes, sans compter le chef lieu. Le service est pris d’assaut par les malades accompagnés de leurs parents intrigués. La salle d’attente est remplie à craquer par des cas d’urgences différents. Aucun tri n’est prévu pour orienter les malades selon leurs cas spécifiques. Certains enfants, dans un état effrayant, avec des pics de température de plus de 40 degrés, attendent plus d’une heure sans consultation. Un véritable danger. La santé de l’enfant malade peut à chaque moment basculer vers un état plus grave. Les parents angoissés de l’état préoccupant de leur enfant, agissent irrationnellement. Aucune priorité n’est tolérée. Les malades sont traités pareillement malgré leur état d’urgence manifestement différent. Plus de 100 malades sont entassés dans une salle inappropriée, froid glacial et des conditions d’accueil déplorable. Le premier interlocuteur, n’est pas une infirmière qui aurait normalement une idée sur les maladies infantiles afin de rassurer les parents et distinguer les cas d’urgences.
Un agent de sécurité est chargé de livrer des reçus sans aucune autre formalité. Une situation qui rend d’avantage la situation tendue. L’on a assisté à des rixes et altercations et bien sûr des disputes. Devant ce nombre considérable de malades, un seul bureau est réservé pour les soins malgré la présence de deux autres. Selon un médecin résident, le service reçoit en moyenne de 200 à 240 malades et réalise des pics de 326 malades.
Ce qui est déplorable, l’accueil, la disponibilité et la dédramatisation sont affreusement absents. Le service, très sensible, marche malheureusement avec la seule volonté de jeunes résidents et internes qui font tout sans pouvoir réconforter des parents déboussolés portant sur leurs bras leurs enfants malades avec des cas qui exigent parfois des traitements (analyses, scanner, échographie …), sachant, non seulement que cela n’existe pas à l’hôpital, mais de nuit, comme si pénaliser les parents à supporter d’avantage et renvoyer des enfant fragilisés sans aucune assurance sanitaire préventive.
Une grande majorité de parents viennent et reviennent sans la moindre satisfaction. Leurs craintes, au contraire s’est multipliée, de voir leur enfant revenir du dernier recours bredouille. Ils auront à supporter tout cela jusqu’au lever du jour avec l’espoir que leur enfant pourrait tenir et surpasser cette épreuve épouvantable. Y’ a pas plus douloureux que de voir son enfant tomber malade, de le voir souffrir, surtout de nuit, sans comprendre l’origine de son mal. Pour les parents, c’est une épreuve pénible, un événement pas agréable à vivre du tout. Toutefois, ce qui est normalement prévu dans un service de pédiatrie serait comparable à un pansement sur une plaie. Le personnel est sensé accueillir au mieux les patients à cet âge spécialement. Il est attendu de fournir les meilleurs soins adaptés à la situation de chaque enfant et selon son état d’urgence.
Djillali Toumi