La saleté s’empare de la ville sans rencontrer une forme de résistance digne d’intérêt. En pleine saison d’Automne, les rues et venelles de la Coquette sont, par endroits, truffées de flaques d’eau stagnantes, verdâtres ou noirâtres, dégageant des odeurs nauséabondes. Cela, sans parler des ordures anarchiquement jetées, qui caractérisent désormais ces voies de communication urbaines, devenues, par la force des choses, des lieux privilégiés pour le commerce informel, et partant un pôle d’attraction pour le public. Qu’on se trouve au Champs de Novembre, dans les parages de la mosquée El Azhar ,au boulevard Abane Ramdane prolongé,sise à la Breemer, l’insalubrité ambiante est maîtresse des lieux, faisant partie intégrante du décor quotidien de la cité. Les agents de nettoiement sont totalement dépassés. Ils se retrouvent avec un volume de travail supplémentaire à cause de la prolifération des activités commerciales informelles lesquelles n’étaient pas prévues dans le plan d’action de la ville. La combinaison de stratégies et autres mécanismes en matière de collecte et de ramassage des ordures ménagères, ou autres déchets liés aux activités commerçantes, n’a pas donné, jusque-là, des résultats probants concernant l’amélioration de l’hygiène du milieu.
L’O.N.A ,Nadhif.com et les services du nettoiement de l »APC avec leurs potentiels , matériel et humain en matière de gestion des déchets domestiques, auxquels il faut ajouter les campagnes (sporadiques) de sensibilisation sur l’importance de l’hygiène du milieu à partir des mosquées, n’ont pas freiné la progression de l’insalubrité, qui transforme la ville en réceptacle de tous les genres de rejets, solides et liquides. Hormis le cordon qui part du Centre ville, en passant par tous les quartiers et cités de la ville de Sidi Bél-Abbès continuent de vivre dans la saleté, qui est non seulement le résultat de l’insuffisance de nettoiement de la part des équipes des services techniques communaux, mais aussi, et surtout, de l’absence de civisme chez certains habitants. Que faut-il donc proposer de nouveau pour épargner à la ville de toute cette saleté, dans un contexte d’indifférence totale ? Si les pouvoirs publics et autres élus ont préconisé la création d’une entreprise spécialisée dans la gestion des déchets domestiques, laquelle est au stade de gestation, il n’en demeure pas moins que la propreté d’une ville relève d’abord de la conscience collective, avant de parler des moyens qu’il convient de mettre en œuvre pour sa matérialisation. L’hygiène du milieu est d’abord une affaire de mentalités, avant de se poser en termes de savoir-faire et de moyens.
Kamel Hadri