Suite :« HANITET Mokhtar » l’artiste, qui comme cet oiseau de légende, le phénix, renaitra de ses cendres.(2 eme Partie)

En effet la « décennie noire » causa un vide artistique jusqu’en 1995, année qui rima, avec l’installation de Mr Benaissa Sid-Ahmed, comédien et acteur  au niveau du T.R.A  et Abdelaoui Cheikh– qui grâce à un élément propulseur du El Masrah El Moumtaz, permettait à Hanitet Mokhtar de faire l’ouverture, en duo  avec Zerhouni Med Chakib du Festival du Théâtre primé, avec un répertoire de ses propres chansons méconnues, des spectateurs et quelques chansons du répertoire national d’ordre  nostalgique pour  créer une chaleureuse ambiance dont se rappelle encore, grand nombre de spectateurs.

En 1997  Hanitet Mokhtar, fut sollicité par le réalisateur Mr Medjahri Ahmed  qui  montait sur scène « Boumlik le martyr Bel Abbésien », pour faire la musique de la pièce. Et en cette occasion, il pénétrait dans le monte du cinéma et du théâtre  en compositeur professionnel et  obtenait le rôle de  chanteur et de conteur dans  la pièce. Cette dernière, de par son exploit, eut le  bénéfice d’être tournée et reprise par la télévision Algérienne.

Ces pénétrations et rapports providentiels, permirent à Hanitet Mokhtar, de faire produire  le groupe musical de Tessala Entreprise dans l’émission de KouzKouzah– Le groupe  et leur chanteur de réputation Hanitet Mokhtar,  proposent, des voyages a travers des styles employés dans le raï et qui font des ailes de phénomène raï, tel que l’on aime l’entendre En 2004 1er prix Musical lors  du festival de théâtre de la Mékerra.

Ses qualités de comédien-musicien-chanteur, lui permettaient d’être sollicité par plusieurs réalisateurs de théatre dont : Arrouj Abdelkader, Bouziane Benachour, Said Bouabdellah en tant que comédien dans les pièces « La Source, Sa Naoud, El Maaza oual fil ». Il  fut sollicité pour composer les thèmes musicaux pour les pièces « Salah oua Leila », » Kaddour et Juliette », « Elimana »

Ses qualités et son dynamisme, ayant attiré l’autorité compétente du secteur, le fit propulser, selon lui en qualité de président Consultatif de la Culture de la Wilaya, en remplacement de son principal titulaire  Mr Allam Djillali, un  universitaire et écrivain de qualité, qui  demeurait  dans les fonctions de vice-président.

En 2009, il  fut chargé  de la défense des artistes de Sidi-Bel-Abbès et devenait secrétaire Général de cette institution syndicale -Entre les responsabilités de gestion du domaine culturel, dont-il était chargé, Hanitet Mokhtar, ne s’arrêtait nullement dans la composition et l’écriture de chanson, dont il possède actuellement 5 compositions, qu’il compte réserver pour le festival de la chanson francophone.

Ayant touché aussi bien au  théâtre,  comme au cinéma et à la musique, par amour )pour ces différentes  disciplines artistiques et pour subvenir à ses besoins quotidiens, il s’accrochait à toutes occasions qui se présentaient, avec les mêmes désirs de réussir et de transmettre des messages. Plusieurs de ses camarades se rappellent  ce bon vieux temps ou Hanitet Mokhtar était une bête de scène : ” Il avait une maîtrise scénique extraordinaire et s’identifiait aux stars musicales anglo-saxonnes. Aucune  des troupes dans lesquelles il a évolué et qui ne sont plus, ne seront la fin de son aventure. Il embarque à chaque fois pour  d’autres aventures et se retrouve évoluant  dans des  collectif s d’anciens.

Sa passion pour le cinéma se dévoilait, alors qu’il était enfant et que son père, lorsqu’il revenait du cinéma Idéal d’Oran dans lequel il travaillait comme Projecteur-Bobineur, leur contait le film du jour et Mokhtar captivé par le récit se mettait dans la peau du principal personnage, pour interpréter quelques tirades dont-il se tirait très bien..Le jeune Mokhtar Hanitet commençait à rêver chaque soir du nouvel héros. Son père qui était également membre de la fanfare de Sidi-Bel-Abbès en 1948 et jouait du Clairon et après l’Indépendance fut membre fondateur de la Fanfare des Sapeur Pompier en 1948 de la ville, occasionnait au fils la connaissance des « Cuivres ». Voila alors des éléments justifiant que Hanitet a été bercé dans le monde de la scène et du spectacle et du public.

Hanitet Mokhtar  est devenu, grâce à cette passion cinématographique, une véritable bibliothèque du cinéma. Rares étaient ceux qui pouvait placer un mot à ce sujet sans qu’il n’introduise sa touche complémentaire sur l’historique du film,  l’acteur principal, le réalisateur, le metteur en scène, ou le sujet. Il  subissait également, l’influence d’Elvis Presley dont il était un fan sans précédent. Sur les 38 films de ce chanteur-acteur,Le Rock du Bagne de ce chanteur acteur américain, fut le film qui le marquait lorsqu’il le  visualisait.

Hanitet Mokhtar, se rappelle avec émotion de certaines figures qui marquèrent la Mekkera et les régions limitrophes par  la qualité des groupes musicaux modernes de l’époque, dignes de ceux qui évoluaient en Europe, tels que les « Figures » avec Sekkal Fadlo, , les frères Boughrara, les frères Badsi- « The Drifters », avec les frères Attar, les frères Abouras – « Thes Bazyl Section »-« The Aigles Noir” formé par Tayeb Rouis-Hanitet Mokhtar qui était joueur de  Basse et chanteur, avait joué avec l’ensemble des groupes cités. Mokhtar était sollicité pour ses capacités de chanter en Anglais à l’inverse de Kada Zina qui, lui,,,chantait en arabe.-Mokhtar tenait à préciser que Kada Zina était chanteur avec RaynaRay et que Lotfi Attar qui jouait avec The Bazyl Section, et créait plus tard RaynaRay au sein duquel Kada Zina, était le principal chanteur après avoir fait un séjour avec les Aigles Noirs

Cet artiste aux dons multiples, auquel la grande chance ne voulait toujours pas sourire alors que le musicien-compositeur-chanteur qu’il se trouve être, est digne des grands, est un artiste qui vous émerveille et vous transporte à travers tous les horizons qu’il sait imiter, le compositeur qui est en lui, en est à plus d’une soixantaine de créations et enfin le comédien, de théâtre, l’acteur de cinéma, le réalisateur qui sont en lui n’attendent que le bon vouloir de ces décideurs de ce monde culturel pour l’inviter, l’honorer, et  lui proposer.

Alors, les plages musicales de la Direction de la Culture ne le retiennent  jamais, comme si par un malin plaisir, l’on cherchait à le révolter, lui le révolté, qui en cache de belles et pas mûres, mais qui se tait !. Alors qui s’en souviendrait, si l’on ne venait à ne pas lui tendre cette perche indispensable, qu’il voudrait bien, mais qu’il ne réclame pas dans son silence bruyant de tous les jours. !

A qui faut-il le comparer ? Sur le plan national il n’a pas d’équivalent ! Il est   peu connu. La  richesse des connaissances en art,  se trouverait chez très peu de gens, mais il figure parmi ces artistes malchanceux, et lorsqu’on est poursuivi par celle-ci, toutes nos ambitions, peinent pour émerger et  se faire connaître. Son désespoir, il l’exprime par sa vivacité et son désir d’affirmer ses capacités auprès de ceux qui veulent bien l’entendre et pour  peu qu’on l’entende !. S’agit-il  de malchance, ou est-il sujet à des tentatives d’implosion ?. Hanitet est un artiste complet et de talent  qui joue  de tous les instruments. Sur le plan national, même s’il n’a pas pu vraiment percer à ce niveau là, on le comparerait bien volontiers à un Otis Redding,ou un Sinatra (lol et pourquoi pas !) Enfin à un grand, des scènes internationales, même si nous sommes peu à le connaître.

Il demeure, soit dans un café, soit au théâtre ou au conservatoire, constamment à la recherche du mot “juste”, Mokhtar a  toujours pris son temps:  Spécialiste des reprises bien tempérées  d’Elvis Presley à  Léo Ferré-, le songwriter Algéro-Franco-Américain, a  décidé depuis fort longtemps de porter son dévolu sur un répertoire personnel.  Hanitet Mokhtar, aligne des ballades âpres, dont la poésie convient parfaitement à sa voix d’écorché vif. Douze  titres dans lesquels on retrouve le parcours de ce chanteur toujours sur le fil: vivant. Sa voix passe d’un timbre sombre, éraillé à des aigus lancinants. Son phrasé s’entremêle aux effets wah-wah de la basse électrique de  ses compères de tous les jours  entre autres  Zerhouni  qui  reste suspendu sur les cordes d’un banjo. Et quand, d’une humeur vagabonde, il  reprend Threw it All Away de Bob Dylan, on essuie une larme devant tant de beauté, qui nous manque auprès de ces chanteurs actuels.

L’on sait que tout est fait pour sauvegarder le patrimoine- Pour certains spectateurs, ils se trouvent encore des repérages en terre inconnue certaines chansons leur permettent loin d’être du raï mais interviennent lorsque la providence le veut, l’efficacité de Hanitet Mokhtar qui ajoute ce qui est soustrait à la compréhension- C’est le grand jour-Le domicile d’une histoire intéressante est là- Dans le sillage je veux  le risque d’étudier à chaud cette connaissance qui est pourtant inconnue- Le risque de perdre ses intérêts- Les théories tiennent la route chez l’artiste . A travers son exploration, Hanitet Mokhtar, donne une autre dimension à la vérité historique du Raï-Hanitet avait appris à chanter sur les bras de son père et à travers sa curiosité d’enfant, il  faisait souffrir ses parents  par ses questionnements bizaroïdes se rapportant au son- « D’où l’on vient est important et où l’on va est encore mieux », me lance-t-il– Les paramètres pouvant influencer sur la musique. Trouver les liens futuristes dans les paroles et les notes- Hanitet, voudrait encore parler,et parler et parler avec sa guitare, pour nous offrir un joli cadeau, un rêve de môme en trouvant plaisir à reprendre les chansons du “Grand Jacques”, comme il dit et revisiter à sa façon l’incroyable vie et l’œuvre intemporelle de l’extraordinaire Jacques Brel.

Hanitet Mokhtar veut rebondir, et il en a le droit, il possède plusieurs compositions originales et inédites, qui ne demandent que la main de la providence, pour être proposées au public, qui l’attend. Il caresse le rêve de rebondir et continuer à émerveiller les mélomanes. Originaire de Sidi-Bel-Abbès, le « phénoménal  Khayi » , attend le coup de sifflet de la chance..

Ceux qui le connaissent  bien, comme moi, ne peuvent omettre ce « Monsieur », disons ce musicien-chanteur, à la voix originale, qui a bercé, avec grand plaisir, les nuits de nombreuses années de son expérience musicale. Il faut le dire que l’homme possède  les arguments qu’il faut, pour plaire.

Son allure  de jeune premier avec son éternelle casquette, qui ramènerait plus d’un  à de la nostalgie des plus certaines-Excentrique diriez-vous ?, Hanitet Mokhtar  est un vrai Boy, pour ne pas dire un vrai playboy. Et puis tout cela  tente de  partir comme un feu de paille, si l’on venait à le mettre dans les oubliettes…Hanitet Mokhtar, aujourd’hui, c’est un jeune vieux, ( en raison du fait de la vie, beaucoup plus que le poids de l’âge). Mais comme le talent est comme l’or, la boue ne le corrompt pas, il est possible qu’il renaîtra de ses cendres…comme  cet oiseau de légende qu’est le phénix..

Hanitet Mokhtar  étant dans le besoin financier, qui refuse qu’on lui  fasse l’aumône : c’est mon avis. Il a besoin qu’on lui donne l’opportunité de mettre sur le marché  ses œuvres encore inédites, recherchées, stylées et que rares sont ceux-là qui ont pu écouter pour en mesurer l’étendue de l’originalité.

Son talent n’a pas pris de rides. Je crois que Hanitet Mokhtar  et particulièrement sa trajectoire artistique et créatrice est à l’image d’une problématique du  Raï. En voulant faire son métier, il acceptait d’entrer dans un monde très particulier, semé d”embûches et de difficultés de toutes sortes. Personne à ma connaissance ne s’est véritablement intéressé aux compositions musicales qui dorment toujours dans les “tiroirs” de Hanitet Mokhtar.

Il a survécu, pour participer à plusieurs  festivals de musique, mais n’a pas résisté à l’épreuve du temps. Il a fini par disparaître. Hanitet Mokhtar  se souvient d’une question qu’on lui avait posée à propos du genre de Jazz qu’il pratiquait, lors d’une de ses apparitions. Il dit avoir répondu qu’il faisait du « Jazz Raï, » parce que pour lui la musique est africaine d’abord, avant d’être autre chose.

Il est convaincu qu’il n’est pas le seul dans la même situation et que beaucoup sont alors pleins d’illusions, ignorant encore que le chemin qui mène à la célébrité n’est pas toujours bordé de fleurs, mais au contraire très aride. Il sait aussi qu’au théâtre, l’amitié, la bienveillance et la complaisance s’achètent, comme “Tout est à vendre, même le silence des coulisses“, disait-il en artiste lésé ! Le chanteur doit passer par toutes ces conditions et surmonter plein d’épreuves, raisons indispensables pour ne pas succomber sous le poids de mille armes dirigées contre lui.
Enfin, je conclurais pour dire, que notre ami est un  passionné de littérature.  L’écriture est un complément heureux à son activité artistique. Quand  sa main et ses doigts sont fatigués d’avoir trop  joué de la guitare il passe d’un espace  au bureau et à l’écritoire. Dans les deux cas le travail de création est le même. L’essentiel est l’inspiration qui est débordante, en lui. Le compositeur dégrossit à grandes notes le tourbillon qui inonde son esprit tandis que le romancier muscle ses histoires et leurs intrigues. L’un élimine les masses inutiles, les impuretés des fausses notes ; l’autre les longueurs fastidieuses.

Chanteur, acteur, écrivain, Hanitet Mokhtar, fait partie de ces artistes que l’on dit toujours en marge de tout .S’Il a connu une longue période difficile, de divers problèmes et d’argent, des épisodes violents. Autant de combats à livrer qu’il raconte dans son livre. « Je n’ai pas encore de bande sonore à vous faire entendre, mais cela ne saurait tarder,  alors je propose pour votre bon plaisir, ces chansonnettes »Lorsqu’il nous chante, quelques titres internationaux, pour clôturer notre long entretien, il produit, sur moi la même impression, que celle ressentie dans les pièces théâtrales dans lesquelles, je l’ai vu interpréter, il crie mélodieusement ses chansons avec la rage de celui qui lutte sans cesse.
Avec un grand soupir, qui mettait fin à  sa dernière chanson, il tenait à ajouter quelques propos, qui me paraissaient accusateur, « J’ai à plusieurs reprises vanté les mérites des nouveaux chanteurs en Algérie, Ce qu’ils font avec intelligence et ouverture d’esprit, et avec une grande technique, se rapproche au plus près de se que nous espérions. Et demande à mon public, et à tous ceux qui me connaissent de ne pas confondre entre  avoir du style, au sens général du terme, et posséder un style particulier, Le style particulier revêt un caractère primordial à mes yeux. » 

Je comprenais, que Hanitet, tenait à me faire comprendre que l’artiste qui a bien préparé un ouvrage et s’est parfaitement pénétré de la pensée du compositeur, qu’il est lui- même, puis l’interprète en appliquant les règles, conformes au bon goût qui lui est propre, a du style. Par rapport à celui, qui va donner à son interprétation un cachet trop généraliste le distinguant des autres artistes, on dira qu’il possède un style qui, que tout le monde connaiT, donc simpliste.

L’écorché vif, que j’ai connu, et que j’aime surnommer, pour plaisanter, dévoile sa déception, mais renoue avec l’espoir et s’apprête à faire un bond, pour contrecarrer  au manque d’humanité et de compréhension, qui l’ont quelque peu mis en retard du diapason. Surtout dans le monde de l’art, par-ci et par là.

Enfin, je conclurais pour dire, que notre ami est un  passionné de littérature, qui est habitée par les grands écrivains et poètes, qui nous enseignent le pouvoir de l’écriture. C’est alors qu’il se trouve dans l’achèvement d’un  livre sur la ville de Sidi-Bel-Abbès  dont le chantier, n’est pas d’hier. Hanitet Mokhtar, nous demande en cette occasion de remercier par notre biais Mr Tayebi Mohamed, directeur de la Culture, qui  n’a jamais cessé de  l’encourager, de reprendre de La plume, du diapason, et de la scène, afin de transmettre ses connaissances à la jeunesse, en besoin d’initiateur et d’idole. Le directeur de la culture, souhaite que la longue période d’hibernation, devienne lettre morte et que Hanitet Mokhtar, « renaît de ses cendres, comme cet  oiseau de légende qu’est le phénix ou le symorg ». Hanitet  remercie le journal virtuel Belabbès.info et toute son équipe de rédaction, qui également  le soutiennent moralement, à travers la rédaction des articles.

 

Un commentaire

  1. MOKHTAR.Ceux qui n’ont pas cru en toi t’ont perdu.Rares sont les artstes qui sont restés dans leur metier en affrontant toutes sortes d’entraves et de difficultés pendant plus de 45 années dans la musique,le théatre et cinema.Tu es un Grand Artste ne serai-ce que pour ton plaisir et pour le notre .Avec à tes cotés le Grand ZERHOUNI vous y arriverez j’en suis sur et ca se voit. Bon Courage les gars .

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