Une délégation au chevet du comédien Hazim :GESTE DE COMPASSION ET DE SOLIDARITÉ

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Une délégation composée de Mme Rabea Moussaoui, directrice de la culture de la wilaya d’Oran, de Boucif Belhachemi ,directeur régional de l’Office National des  Droits d ’A u t e u r (Onda) et du maître de la chanson oranaise Houari Blaoui, s’est rendue, lundi en fin de journée, au chevet du comédien Hazim,hospitalisé depuis une semaine au service pneumologie du CHU Oran. Cette généreuse initiative, qui a eu lieu à la veille de la célébration de la fête du Mouloud, en conformité avec les nobles préceptes de l’Islam, aura été manifestement d’un grand réconfort pour le patient qui, ému jusqu’aux larmes, s’est montré très touché parce geste impromptu de compassion et de solidarité. Le comédien, qui fait partie du trio Bila Houdoud, qui s’est illustré par ses prestations loufoques dans la célèbre série de gags empreints de gouaille oranaise et de pirouettes dansantes qui a su apporter tant de gaité dans les foyers, a, en ce moment chaleureux,retrouvé ses forces pour remercier ses visiteurs, dont le président de l’APW d’Oran, et égrener quelques souvenirs avec le maître de la chanson oranaise. La maladie du comédien semble avoir stimulé la mobilisation des artistes de la ville qui, depuis l’admission de leur collègue, n’ont cessé de converger vers l’hôpital, par vagues successives, pour s’enquérir de la santé de leur pair et pouvoir jauger par eux-mêmes le degré de solidarité de leur corporation. Au  terme de la visite, le comédien Hazim se verra offrir une aide financière sous la forme de deux chèques de la part de la direction de la culture et de la Direction générale de l’ONDA.

 PAR G. MORAD

One Reply to “Une délégation au chevet du comédien Hazim :GESTE DE COMPASSION ET DE SOLIDARITÉ”

  1. La situation sociale de l’artiste en Algérie est un thème récurent chaque fois qu’un membre de la profession est à l’article de la mort ou au stade du « jeté de roses collectif » sur sa tombe, le tout abondamment accompagné de litanies sur le coup du sort, et copieusement arrosé de lamentations et jérémiades versées par les pleureuses égyptiennes et nord-coréennes dûment convoquées.

    Pour autant, cela fait des lustres qu’on entend parler de ce sujet vital, au moins depuis les années du SGT qui tendait à faire de nos artistes des techniciens de l’art et des mécanos de la chose culturelle, (bien que cela aurait eu le mérite d’exister et de constituer un acquit non négligeable si cela avait été mené à terme), sans que rien de valable, de palpable et de convaincant en terme de statut de l’artiste n’ait été mené à son terme.

    Combien de fois ne nous sommes nous pas désolés de voir des comédiens, des chanteurs, des peintres , des réalisateurs … et j’en passe, livrés à la cruauté du survivre !!! Les exemples sont légion autour de nous, et récemment les nombreux créateurs et artistes ,notamment de Bel Abbès, n’ont pas été épargnés par les aléas de la vie et des vicissitudes de la maladie .

    Mais que pouvait-il sortir de valable dans ce secteur évoluant en rangs dispersés et caractérisé par les rivalités entre « personnalités » artistiques, leur individualisme et leur ego surdimensionné, l’envie et les jalousies, chacun évoluant comme un électron libre à la recherche de signes distinctifs et avantages lui permettant de surclasser « le concurrent », et qui ont plus servis à atomiser les artistes qu’à les rassembler autour de projets fédérateurs, tant pour le règlement de leur situation sociale que pour l’ exercice durable de leurs métiers , l’assurance de leur avenir professionnel et de leur nécessaire retraite ?

    Ce manque de cohésion a laissé la porte ouverte aux incertitudes de la profession, elle-même dominée par les coryphées, les automédons et autres psychopompes du moment s’ajoutant à la « sinistrose » structurelle du secteur de la culture, laissant pendantes les questions lancinantes et essentielles liées à leur statut et à l’obtention d’un système de protection autonome et efficace . Ceci pour les questions en rapport avec les pouvoirs publics, auprès desquels les artistes ont éprouvé leur fragilité et démontré leur dramatique dépendance.

    Quant aux mesures endogènes à la profession qui auraient pu pallier l’absence ou les défaillances de l’Etat, on constate l’inexistence criarde d’initiatives comme on peut en voir ailleurs, sous la forme d’évènements réguliers comme les galas d’artistes (spectacles bénévoles et galas de cirque notamment) qui assurent la solidarité et la sécurité matérielle de la profession.

    Pendant que malheureusement nos artistes continuent, individuellement, à se battre contre les chimères, trop absorbés à faire les cigales ou survivre de leur art, à quoi assistons nous donc ? Hormis quelques rares manifestations et « spectacles-hommage », le soutien aux artistes en difficulté ne prend la forme que de quelques mouvements spontanés de la part des officiels et de certains segments de la société, par le biais d’opérations ponctuelles d’aide et de soutien de nos artistes qui connaissent la cruauté de l’inactivité et du tarissement de leurs ressources matérielles et financières.

    Il reste qu’il leur faut sortir par eux-mêmes de cette impasse, à force de cohésion, d’organisation, d’entre-aide et de solidarité. C’est à ce prix que nos artistes et gens des arts pourraient éventuellement assurer leur sécurité matérielle et leur protection morale. L’apport mral et matériel de leur fidèle et généreux public n’en serait que plus aisé!

    Ceci étant, on ne peut que souhaiter prompt rétablissement au comédien Hazim, et que des solutions radicales et définitives soient trouvées, de part et d’autre, à la précarité de nos artistes.

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