En 2012, on a enregistré 535 cas d’enfants en situation de “danger moral” (fugues, abandon de famille….) 950 cas de victimes de violences corporelles et 13 000 cas d’agressions sexuelles.
Depuis le début 2013, 157 cas de violences corporelles ont été enregistrés chez les enfants. Et encore, c’est ce qui a pu être déclaré, ceux qui ne l’ont pas été sont certainement beaucoup plus nombreux que ça.
Alors, si l’on constate que la journée internationale de l’enfant passe inaperçue chez nous, il n’y a pas de quoi s’alarmer. Car en fait, célébrer quoi? Célébrer ces mômes qui se mettent au travers des chaussées qu’il vente, qu’il pleuve ou que le soleil assomme, juste pour vendre qui des galettes, qui des figues de barbarie, qui des oiseaux comestibles? Célébrer ces enfants déguenillés qui, qu’il vente, qu’il pleuve ou sous un soleil qui assomme, n’hésitent pas, au risque de leur vie, de parcourir des kilomètres pour chercher le savoir, salutaire pour un futur hypothétique?
Notre société a perdu ses repères depuis longtemps; cela on le savait. Mais on ne se doutait pas que cela pouvait aller aussi loin, atteindre ce seuil terrible, qui est l’avenir de la génération entière, de la Nation, j’allais dire. Les enfants, ce futur du Pays, sont exploités, terrorisés, kidnappés et assassinés, agressés sexuellement. Avec quoi sera fait l’avenir du Pays? Avec des adultes que les séquelles d’enfance inhibent?
Passe la décennie noire et son lot d’enfants du maquis, d’orphelins ayant assisté à l’assassinat atroce et cruel de leurs parents, on se disait que cela est fini. Que non! Cela continue et plus douloureusement.
Quand les services de sécurité recensent entre 10 000 et 11 000 enfants qui sont poursuivis annuellement pour divers délits, il y a sérieusement de quoi s’inquiéter. Face aux multiples agressions, les enfants se défendent. Ils se défendent comme ils peuvent. Ils agressent et volent à leur tour. La boucle est bouclée. Alors, parler de la journée internationale de l’enfant, ce serait trop démagogique.