Sidi Bel Abbès: « Le château de Bastide Léon, ressuscité »

C’était au cours de sa brève halte au niveau du château Bastide Léon que le ministre de la culture, Mr Azzedine Mihoubi qui effectuait une visite de travail avant hier dans la wilaya de Sidi Bel Abbes, a déclaré à ses hôtes que la présente bâtisse qui fait partie d’un grand nombre d’édifices dont le style architectural porte l’empreinte du 17ème et 18ème siècle, sera réhabilitée pour devenir un musée renfermant divers objets d’arts de la même période ce qui permettra à la génération future de s’imprégner des principaux évenements ayant marqué l’histoire de la région.

Pour rappel, le château en question était en attente de réhabilitation depuis novembre 2013 lorsque ses occupants á savoir la douane Algérienne l’a remis á la wilaya en prévision d’un tel objectif (voir notre article du 07/11/2013). Ce qu’il faut retenir également que ce patrimoine á caractère historique et culturel comme tant d’autres dans la ville, n’a cessé d’être le cheval de bataille de la société civile et particulièrement l’association « Espoir » qui milite pour la préservation du patrimoine local. Un patrimoine hautement important á Sidi Bel Abbés de par le nombre de vestiges et sites attractifs qui pourraient être demain, une source non négligeable de revenus pour la commune et le secteur touristique.

Pour information, on dit que Napoléon III a visité ce château un 16 mai 1865 mais n’a jamais passé la nuit dans ce lieu comme on le prétend, il était là, sur invitation de son propriétaire, Bastide Léon , l’un des plus riches colons de l’époque , devenu président du conseil municipale en 1874 puis maire élu par ses pairs au suffrage universel en 1892. Et c’était en faisant le trajet depuis le centre-ville vers ce château que Napoléon découvrit les belles artères de la ville de Sidi Bel Abbes et s’exclama « Mais c’est une petite Paris », une phrase qu’on continue de faire référence de nos jours.

Ce château est l’un des rares édifices coloniaux qui a résisté aux moisissures du temps depuis le départ de ses occupants en 1962, il n’en demeure que son intérieur tel qu’imaginé avant son affectation et sa transformation en siège de direction de la douane Algérienne au début des années 80, est loin de refléter une image type laissée par ses propriétaires, une image qui a fait sursauter l’ancien chef de projet de Sonelec M. Ghrib , lorsque le Wali de l’époque avait décidé de le lui l’affecter pour devenir le siège des œuvres sociales de la SONELEC. À l’époque, c’était la seule société qui s’installait à Sidi Bel Abbé et devait par conséquent être accompagnée soigneusement d’où l’attribution de ce merveilleux Château.

En procédant à sa visite alors accompagné par un chef de service qui lui fournissait quelques renseignements sur le patrimoine colonial, le Directeur Général M. GHRIB qui ne connaissait rien de l’Histoire de ce château, s’arrêta brusquement devant la porte et fut éberlué quand il lut la plaque de marbre sur le fronton de la porte d’entrée en bois massif et aux poignets de fonte, faisant référence à la visite de Napoléon, il s’écria : « Non, non ! C’est un crime que d’en faire une administration ! Je refuse de le prendre. Je vais voir le Wali de ce pas pour lui demander d’en faire un musée ! » Et c’est ce qu’il fit. Trois semaines plus tard, le château fut affecté á la Douane Algérienne.