Il faut sortir du flou de l’incompétence et enfin se donner les moyens d’une politique claire et efficace.

L’actualité du début de ce mois de septembre est dominée en Europe et aux Etats-Unis par la mise en accusation du terrorisme islamiste, ce qui donne l’occasion à tous ceux que l’islam et les musulmans dérangent, en particulier ceux qui vivent en Europe et en Amérique, de les pointer du doigt avec un principe simple emprunté à l’ex-major-général nordiste Sheridan qui a brillé lors des « guerres indiennes » autour de 1860 : un musulman gentil est un musulman mort ou expulsé.

Deux événements disais-je avec un tamtam universel, sur tous les réseaux d’information et de désinformation.

– L’ouverture à Paris du procès de ce qui reste des terroristes du « 13 novembre 2015 ».

– La commémoration du 20ème anniversaire du « 11 septembre 2001 ».

Dans les deux cas les tribunaux médiatiques sont consacrés à la condamnation de l’islamisme.

Ce serait parfait si c’était aussi vrai et aussi cohérent.

Voyons dans le détail et élargissons la vue.

– Qui soutient les Talibans afghans ? Le Qatar

– Qui, « en même temps » finance le PSG ? Le Qatar

– Qui a financé l’Etat Islamique en Syrie, avec la collaboration des services secrets français ? Lafarge

– Qui s’est réjoui des succès de El Nosra en Syrie ? L. Fabius (président en poste du Conseil Constitutionnel français)

– Qui s’est opposé aux autorités algériennes en 1992 lorsqu’elles avaient décidé d’annuler le second tour des élections législatives ? F. Mitterrand parce que selon lui le processus démocratique » n’aurait jamais dû être interrompu. L’Algérie a été mise en quarantaine pendant 10 ans et aucune aide n’a été apportée aux Algériens égorgés par les amis de Mitterrand et de Fabius.

– Avec qui Ben Laden collaborait-il pour abattre le régime prosoviétique en Afghanistan ? La CIA et le Pentagone. (Naturellement, il faudra s’interroger sur les raisons du revirement de Ben Laden après…)

– Qui sont les meilleurs amis des Etats-Unis au Proche-Orient ? Les pétromonarchie et le régime islamiste le plus rétrograde, l’Arabie Saoudite.

– Qui ouvrent des ambassades et des transactions avec le régime sioniste ? Les pays musulmans et notre « commandant des croyants » du coin, narco-monaque à ses heures perdues.

Arrêtons là la liste des faits qui montrent que, contrairement à ce qu’ils proclament, l’islamisme terroriste est (directement ou indirectement) armé, financé, soutenu diplomatiquement par les pays occidentaux et les régimes les plus totalitaires du monde arabe et musulmans.

Ils le sont aussi par certains de nos petits francophiles, dont certains ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, seulement préoccupés de tout casser sans nuance et sans intelligence politique et géostratégique. Certains de nos opposants indigènes qui passent le plus clair de leur temps à prêcher la démocratie, la raison, la justice… sont prêts à rendre les armes en compagnie des monarques les plus obscurantistes (du Maroc à l’Arabie qui soutient M6 à bout de bras).

Et personne ne distingue ces contradictions que naguère ces « démocrates en carton-pâte » négociaient avec le FIS en janvier 1995, sous l’égide et la bénédiction de Sant’Egidio.

Qu’en est-il de nos autorités ? Le flou et l’imprécision.

Entre naïveté et incompétence, la gabegie continue.

Notre ministre des AE (et de la Communauté à l’étranger qui n’a jamais rien vu venir de la part de ce gouvernement de pacotilles) est en tournée arabe et africaine.

Il vient de faire une déclaration au Caire affirmant haut et fort des principes que la majorité de ses interlocuteurs violent ordinairement ces derniers temps. (Lire le papier que je vous joins ci-dessous)

Les pays arabes, les uns après les autres capitulent et soutiennent toutes les tentatives de déstabilisation de l’Algérie, y compris celles de notre sympathique voisin.

Qu’est-ce qu’ils doivent rigoler sous cape ses interlocuteurs, tous engagés contre nous.

Qu’est qu’il a encore à défendre le caractère musulman de la lutte aux côtés de la Palestine ?

Pas plus que la guerre de libération nationale, la défense da la Palestine n’a à voir avec la moindre guerre religieuse. ça, c’est l’attrape-nigauds habituel que jouent tous les fascistes en Europe pour continuer à maltraiter les émigrés venus de pays « musulmans ».

Au passage notons que les pays musulmans, amis de la France qui lui achètent canons et bombardiers, ne lèvent pas un doigt pour venir à leur secours : ils préfèrent les bijouteries, les cabarets, les salons cossus, les clubs de foot… en compagnies de leurs copains sionistes.

Si l’Algérie défend la PAlestine c’est pour des raisons de justice et de droits. Les dimensions cultuelles et culturelles sont des facettes secondaires du problème. En plus, ces rigolos oublient qu’une partie des Palestiniens sont chrétiens de diverses obédiences.

Leur lutte, je le rappelle souvent, est une lutte politique, pas pour rétablir le règne de je ne sais quel prophète sur Terre.

C’est pourquoi nous sommes aux côtés de la Syrie, de l’Iran, du Yémen… Comme jadis aux côtés du Nicaragua, du Vietnam, du Mozambique…

Je veux bien qu’on ne se retire pas des enceintes décoratives comme la Ligue arabe ou la Ligue islamique pour laisser la chance au dialogue. Mais alerter les pays arabes de la prochaine menace qui les guette, c’est se foutre du monde.

Non seulement ils le savent, mais ils font tout pour précipiter leur effondrement.

La tournée des capitales africaines est du même tabac. Le baratin, ça suffit !

L’Algérie perd pied pratiquement aussi bien chez les Arabes, chez les Musulmans que chez les Africains.

Il est temps de mettre en place une diplomatie plus claire, plus offensive, plus efficace. Pour être lisible par nos ennemis et nos amis. Le flou, c’est bien un temps pour manoeuvrer intelligemment. Mais cela n’est opératoire que si on sait pour quoi et comment avec une doctrine claire et la mobilisation de moyens efficaces.

Et cela commence par mettre de l’ordre dans nos affaires intérieures notamment économiques et politiques.

Plus d’informel marchand, plus d’informel dans le domaine du logement, de la distribution des biens agricoles, des biens de consommation

Il est temps de mettre en place une comptabilité et une fiscalité nationale qui permet de produire plus d’équité et d’informations nécessaires à la décision.

La dimension militaire semble avoir été bien menée, mais elle ne suffit pas.

Il faut une industrie nationale performante, appuyée sur des compétences soutenues, qui correspond à nos avantages comparatifs naturels, qui préserve notre environnement et notre autonomie de décision. Une numérisation tout azimut non protégée est plus nocive que pas de numérisation du tout.

La liste des impératifs est longue, mais les principes de base sont simples.

Aucun progrès ne peut être envisagé sans la remise en place d’un ministère de la planification et de l’aménagement du territoire nécessaires à la mise en ordre du pays dans l’espace et le temps. Et qu’on ne me jette pas à la figure les histoires de Gosplan et d’économie planifiée qui a fait faillite en 1990. Même les transnationales capitalistes planifient leurs actions et mettent en adéquations, leurs besoins, leurs moyens, leurs méthodes et leurs objectifs avec ajustement continus de leurs actions.

L’Etat doit rejouer son rôle d’organisateur, de chef d’orchestre. Le secteur privé, en toute légalité, saura mieux où et comment agir. Les Allemands et les Japonais savent faire autour des länder, des grandes industries ou des Zaibatsu. A nous d’envisager un système qui correspond à notre tempérament, nos moyens, notre culture économique et à nos contraintes.

Le flou n’a jamais bénéficié à personne, y compris à ceux qui se croient malins pour tenter de passer entre gouttes et qui seront écrasés comme des crêpes par des machines qui n’ont aucun état d’âme et qui sont disposés à faire des centaines de milliers de victimes pour parvenir à leurs fins.

Djeha, S. 11 septembre 2021.

Conseil ministériel de la Ligue des États arabes: Les éclairages de Lamamra au Caire

R. N. Le Quotidien d’Oran, S. 11 septembre 2021

Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a condamné au Caire la division des rangs arabes et a aligné -sans la nommer- la normalisation avec l’entité sioniste et l’hostilité du Maroc envers l’Algérie. Il considère dans ce sens, qu’à l’ombre de la gestion de la crise sanitaire, se profile un nouvel ordre mondial duquel les pays arabes seront exclus.

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