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Université Djillali Liabès : un colloque en apothéose sur la prévention et la lutte contre la corruption.

ByDjillali T.

Avr 27, 2013

DSCF9990Entre les mains de spécialistes en la matière, la procession des éminents professeurs des facultés de toutes les universités du sol algérien et ceux de nombreux pays, à travers des interventions claires, l’enchaînement explicite des lois qui régissent les marchés publics devenait dès lors accessible aux présents.

Le sujet semblait attrayant pour tout le monde, le phénomène semble préoccuper tout un chacun. La corruption ne fait que prendre des ailes depuis un certain temps. C’est devenu par la contradiction des textes dans leurs lectures et l’application sur terrain un malheur corrodant. L’impunité incompréhensible empire son cas à la rendre un fléau dont certains s’en vantent. Se faire du blé en express est malheureusement devenu la devise de règle dans ce business.

Les intervenants à l’auditorium du résidanat de l’université Djilali LIABES de Sidi-Bel-Abbès ont signifié leurs inquiétudes sur une scandaleuse ascension de la corruption et certains n’ont pas manqué de marquer leur révolte contre ce phénomène. La corruption semble toucher le fond des abysses, les présents venus nombreux, yeux figés, ouïes attentives, voyaient en ce mouvement un éveil déterminant de l’élite à s’engager dans la lutte contre cette gangrène qui défie impunément les remèdes démodés actuels.

DSCF9999L’ouverture du colloque qui devait durer deux jours, a fait dans la tradition : lecture d’Al-Fatiha suivie par l’Hymne National, lecture de  bienvenue par le Recteur de l’Université et Président d’Honneur du colloque  à l’ensemble des présents locaux, nationaux et internationaux. Les autorités locales et élus de la ville ont brillé par leurs absences. Seulement,messieurs Bouzefrane et Talha successivement membre de L’APW et de l’APC, des représentants de la gendarmerie, de la sureté nationale et de la protection civile, comme si le sujet de la santé économique du pays n’intéresse en rien  le premier responsable de la wilaya, le Chef de Daira, le président de l’assemblée populaire, ainsi que tout l’armada de l’exécutif qui sont les premiers impliqués dans les marchés publics.

Il faut signaler qu’il était indécent de voir des personnalités de l’enseignement supérieur,et d’éminents chercheurs venir du Liban, de France, du Maroc, de Tizi- Ouzou ou  de Béchar, alors que les plus concernés qui se trouvent sur place, n’ont pas jugé utile de venir pour  un petit souhait de bienvenue, encourager et d’exprimer leur gratitude, donnant ainsi une image idoine de l’Algérie.

DSCF0005 L’intervention du Président scientifique et initiateur du colloque le Dr Boudali Mohamed, fut d’emblée axée sur la gravité du sujet en général. Il rappela dans ce contexte que la corruption  et les malversations sont les pires ennemis de l’économie, et que la santé économique d’un état dépend désormais du degré des mesures entreprises aux fins de contrecarrer les irrégularités depuis l’octroi du marché jusqu’à sa réception.

Les critiques sur la prévention et lutte contre la corruption dans les marchés publics se sont basées unanimement sur les contradictions qui existent dans les textes de lois et leurs mises en applications. Certains voient en plus que les outils de contrôle restent inefficaces. Autrement, comment justifier la prolifération de la corruption sur les marchés publics ?…….

DSCF0016Une question qui élargit le débat à la base citoyenne qui a certainement sa propre vision inconditionnelle, libre de tout attachement, de peur ou contrainte. La volonté politique est totalement absente, l’autorité de ce fait devient une opportunité d’exercer des pressions à la nécessité sur ceux qui s’opposent à la corruption enrichissante.

Il était aisé de déduire à travers l’étendue riche des explications sur les procédés de délivrance de marchés publics aux contractants et leurs contrôles qui visent la régularité ou l’irrégularité à travers les différents outils de contrôle étatique, une complexité qui ouvre la porte aux faussaires.

L’explication des lois et règles existantes durant les deux jours par des spécialistes, chacun dans son domaine, a permis de comprendre aisément que les textes ont répondu à des urgences généralement impulsées par des conjonctures sociétales. La crise du logement a bien fait augmenter les marchés de construction, mais les procédures, à chaque fois revues et soumises à une avalanche de rectifications, trahissent clairement une précipitation dans la réflexion de légiférer des lois juste  pour une nécessité étroite très courte, celle de calmer la tension. Sauf que cette précipitation affaiblit les outils de contrôle et donne des ailes à la corruption et fait proliférer les prédateurs.

DSCF0003Le colloque était une réussite grâce à un ensemble bien orchestré par une volonté déterminante de son Président, le Dr Boudali Mohamed, Doyen de la faculté de droit et des sciences politiques  et Président de la Conférence des Doyens.  Chacun en a eu selon ses attentes tout en prenant conscience que la matière est malheureusement  négligée ou écartée de la confection de vrais textes constructifs.

La clôture s’est embellie de plus de ces riches interventions, de recommandations à méditer : permettre un contrôle parlementaire, création d’un nouvel organe interministériel pour enquêter sur les marchés publics, donner plus de prérogatives au contrôle financier IGF, le droit à l’information sur la corruption dans les marchés publics, formation de nouveaux magistrats techniquement aptes à déceler l’irrégularité afin d’être efficaces et éviter des injustices par méconnaissance dans le domaine, et enfin une coordination sincère entre les différents organes de contrôle.

 Djillali Toumi