Chronique du jeudi: CONSTITUTION: LE DÉBUT DE LA FIN D’UN SYSTÈME?

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L’Arlésienne est enfin là. Le projet de constitution, promesse électorale majeure, plusieurs années en gestation, a fini par voir le jour et porté à la connaissance de l’opinion publique. Alors que l’opposition confirme son animosité de principe initiée bien avant sa parution, alors qu’on pensait qu’elle allait essayer d’abord d’en prendre connaissance pour ensuite le «critiquer» d’une manière un tant soit peu objective, ce ne fut point le cas, malheureusement. On aura relevé deux positions extrêmes : l’une favorable et développée par les alliés du Pouvoir et l’autre complètement contre, œuvre de ce qui s’identifie et se prénomme comme opposition y compris ceux qui étaient il n’y a pas longtemps et par intermittence, membre du Pouvoir.
En fait, la Constitution revue et corrigée apporte son lot de nouveautés. Elle veut ratisser large là où ses détracteurs ne voient qu’une “constitutionnalisation” de lois déjà existantes. Pourtant.
Pourtant, l’officialisation de la langue amazigh qui, après avoir été déclarée nationale, rejoint de ce fait la langue arabe, même si les détracteurs relève l’absence du qualificatif «d’Etat» à «langue officielle», resté réservé à la seule langue Arabe. Il s’agit là d’une avancée assez significative contre les tabous semés tant par le colonialisme que par les gens du système qui –pour se pérenniser au pouvoir n’hésitaient point à stimuler un régionalisme destructeur. L’Algérie est – qu’on le veuille ou pas – un Pays Numide, Amazigh. Il n’a d’Arabe que la Religion. Il n’est qu’un retour aux origines que de proclamer la langue Amazigh langue nationale et officielle, n’en déplaise à ceux qui vont faire des mains et des pieds pour bloquer à tous les niveaux la mise en œuvre de cette disposition une fois votée.
La “constitutionnalisation” d’un organe supérieur indépendant de surveillance des élections met en exergue la volonté affichée de permettre – enfin ?- une transparence et une neutralité de l’administration dans le déroulement des élections à tous les niveaux. Les élections ont toujours  – à tort ou à raison – fait l’objet de contestation et d’accusation de fraude généralisée. L’organe institutionnalisé et permanent arrivera-t-il à mettre fin à des décennies de monopole d’une culture de la fraude au service du (des) candidat (s) du Système ?
La séparation des pouvoirs semble bénéficier de plus d’atouts par la consultation par le Président de la majorité élue au Parlement pour désigner son Premier Ministre, la désormais possible saisine du Conseil Constitutionnel par les députés de l’opposition et le passage devant l’APN des lois portant accords avec les Pays étrangers, préalablement à leur promulgation, sont des signes évidents de doter les Partis de l’opposition de toute la liberté d’exercice de leurs prérogatives à travers leurs élus. C’est en fait un élément fort dans la volonté d’instaurer une réelle démocratie dans l’exercice du Pouvoir.
Enfin, le retour vers la limitation des mandats du Président de la République est un autre signe assez révélateur de cette volonté d’afficher l’alternance au Pouvoir comme gage de balise à toute dérive à tendance totalitaire, sachant que «le Pouvoir corrompt»
Mais, c’est surtout cette précision de faire de cet article relatif à la limitation des mandats parmi ceux qui ne peuvent désormais plus être modifiés, étant parmi les dispositions inviolables, qui mettent en exergue, l’objectif que s’est fixé l’initiateur de ce projet. En effet, comment peut-on comprendre qu’un Président qui a lui-même enfreint cette disposition en supprimant la limitation des mandats introduite par ZEROUAL, juste pour se permettre deux autres nouveaux mandats, puisse revenir sur cette même disposition pour barrer la route à tout futur Président qui aurait l’idée saugrenue de s’instituer comme Président à vie, allant jusqu’à rendre la modification de l’article quasi-impossible !
De la lecture de ce projet, de son timing, les conclusions deviennent assez simples à tirer. D’abord sur le plan contenu, le Président semble vouloir en finir avec le Système en place depuis l’indépendance. L’opération, déjà  annoncée par les restructurations opérées dans plusieurs institutions de la République, vient d’être concrétisée par les dispositions contenues dans le projet de constitution et notamment celles relatives à la liberté accordée aux Partis de l’opposition et la limitation des mandats.
Le retard pris dans la promulgation de ce projet semble être délibéré. Les alibis avancés – consultations multiformes etc… – n’avaient pour objectif que de voiler cette volonté du Président de vouloir annoncer son départ à l’issue du présent mandat, le plus tard possible.
Il aura ainsi réalisé un double objectif : Celui d’être le Président qui a mis fin au Système et instaurer une véritable démocratie, mais aussi celui qui détient désormais le record de longévité au Pouvoir avec 20 ans, dépassant de loin BOUMEDIENE et CHADLI qui cumulent 13 ans chacun. Il a veillé à verrouiller l’article pour que le record reste pour l’éternité. Une manière de rentrer enfin dans l’Histoire…..
djillali@bel-abbes.info

2 Replies to “Chronique du jeudi: CONSTITUTION: LE DÉBUT DE LA FIN D’UN SYSTÈME?”

  1. Votre illusion d’un changement de régime doit ceder devant la constatation que tout rapport est un rapport de force. Ce peuple ressemble de loin a un entassement de cadavres qui ne réagit plus a rien. Réformes ou pas réformes ne servent absolument a nada tant que les tetes combien nombreuses qui constituent ce systeme ne tombent pas.

    Et puis comment un dictateur rendu célebre par ses assauts multiples contre la constitution et celui lá meme qui la réforme ? et comment le dictateur s’est accroché au pouvoir au dela du délai constitutionnel et qui a fait basculer le pays dans les échéances extra-constitutionnelles, seulement pour satisfaire son égo et le meme qui nous rabache combien il est vital de respecter cette meme constitution.?

    Si la raison, comme disait Descates est la chose la plus partagée au monde, j’en doute que les déspotes Arabes aient une quelconque conception rationnelle du pouvoir. Il faut plutot inscrire les gesticulations constitutionnelles de Boutef dans son paradigme totalitarien et rien d’autres. Car tant que l’infrastructure d’accueil favorable a d’autres déspotes existe et persiste, il y aura d’autres pretextes, d’autres dictateurs et d’autres revisions de la constitution.

  2. si Djilali revenir sur le problème de l’Identité et la langue n’a aucun intérêt sur le quotidien de l’Algérien..c’est un détail de l’histoire et ça reste je crois un choix personnel comme jadis au lycée ou on avait le choix entre l’espagnole l’anglais et allemand comme second langue étrangère, moi j’avais toujours un penchant pour l’allemand mais faute de l’avoir j’avais opté pour l’anglais bien que j’ai regretté j’aurais du opté pour l’espagnole au moins pour visiter l’amerique du sud et pourquoi pas s’y installé..
    les algériens ont tranché lorsque l’islam est venue chez nous et cela depuis 630..l’arabe pour le coran et aussi n’oubliez pas qu’a cette date les langues européennes étaient tous sous développé..la majorité des sciences et technique etait dans le moyen orient et l’asie..les européens ont exploités la masse de documents traduit en arabe de différents contrée qu’ils ont conquis..l’arabe de cette époque etait l’anglais d’aujourd’hui..
    le problème de langue ne se pose ni en Tunisie ni au Maroc..chez nous c’est conjoncturel issus de la confrontation entre FLN de lecture arabe et FLN de lecture française..chacun voulait prendre le poste administratif et chacun voulait que l’administration parle la langue de l’exclusion..tu es arabisant si trouves les documents en français tu ne pénètre et l’inverse est aussi vrai..
    je ne suis d’accords avec vous sur le choix de l’exclusion des algériens du monde arabe, car dans l’histoire il y a les alliances, et si on sortira d’un bloc on sera dévoré, l’exemple du liban bien que le Liban a fait les pieds et les mains de redevenir presque européens il a adopté tout religion musique habit mais lorsqu’il s’agit de demander de l’aide il revient toujours vers le camps arabo musulman..lorsque l’algerie a subit l’ambargo recent de 84
    pas de coopérant pas de livre technique pas des devise pas de matière première pas d’habits pas de café pas de sucre des chaines et des queues interminable, ou sont allé tourné les visages des algeriens?? bien sur vers nos freres marocains tunisiens libyen egyptiens..
    Donc vue l’histoire ancienne et contemporaine de l’Algérie la Constitution doit mentionner blanc sur noir en nommant les rappels que l’Algérie sera et demeura éternellement dans le clan arabo-musulman
    le texte doit être rédiger de cette manière
    ”vue notre histoire anciennes et vue notre histoire récentes des années 84 des embargos l’Algérie demeurera éternellement dans le clan arabo musulman”
    Pour le moment parler de langue ça n’a aucun interet ni politique ni economique..Vaux meiux redefinir l’algerie comme une Nation et non comme peuple et le probléme qui n’est pas un sera vite resolu..Car la notion de Nation garantie au meiux les interets des peupkes algeriens..Si tizi ouzou veut garder sa spécificité elle l’avait gardé durant 800 ans de règne des musulmans arabes..Si les arabes voulaient interdire cette langue ils ne manquait ni de soldat ni de pouvoir..au bout de 800 ils auraient pu effacé totalement les tribus algeriennes..Mais no les arabes musulmans étaient des civilisées il fallait transmettre le message divin et mettre les individus devant leurs intérêts final ”le paradis”
    le coran est en arabe débrouille toi pour le lire..après 70 ans fait ton compte
    l’arabe faisait son devoir et se retire il n’a pas a imposer la langue sur tout le monde..le paradis et aussi son affaire
    salutation

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