J.O. (2): L’ARBRE EN A MARRE DE CACHER LA FORET

Indubitablement, je reviens sur le sujet des Jeux Olympiques. Beaucoup de choses, beaucoup  d’événements m’y contraignent. Il y a d’abord, cet athlète Français – Yohan DINIZ – qui termine l’épreuve du 20 kms marche, avec une diarrhée aiguë qui l’oblige à faire sur lui. La vidéo a fait le buzz sur les réseaux sociaux. A le voir grimacer et continuer à lutter pour atteindre l’arrivée, alors que les défections suintaient le long de ses longilignes jambes; faut-il alors en rire ou en pleurer ? Si la majorité des gens normaux en pleuraient, les Brahmia et consorts ne pouvaient qu’en rire. Sous cape, mais en rire certainement ! En voyant ces mêmes réseaux sociaux nous assommer avec BERRADA en train de récupérer dans une vieille et sale baignoire pleine de bouteilles en plastiques remplies d’eau congelées, en comparaison avec Ibrahimovic dans un équipement up to date, fallait-il en rire ou en pleurer ? Si les Français avaient pleuré de fierté pour leur athlète trahi pas des problèmes intestinaux en pleine épreuve, nous on pleurait de déception, de dégoût et d’amertume. Car Larbi BOURADA était médaillable à coup sûr. Mais comment pouvait-il l’être si même son entraîneur n’était pas accrédité et vivait clandestinement dans le village olympique alors que les familles des responsables y étaient en toute légalité ! Comment le pouvait-il alors qu’il n’avait même pas un masseur, ni même un Kiné? Généreux et bon en plus, alors qu’on lui posait la question sur l’abandon dont il fut l’objet à la fin des épreuves, alors que le véhicule de service était squatté par des responsables et leurs familles pour une visite nocturne de Rio, il préférera minimiser le problème, de crainte surement de lourdes représailles ! Mal leur en prit ! A partir d’Alger, son entraîneur descend tout le monde – Berraf et Brahmia en premier pour avoir totalement abandonné BOURADA et qu’il ne fallait point essayer de cacher le soleil avec tamis. Le pavé de MEKHLHOUFI a tellement troublé la mare qu’il fait réagir. D’abord, le Sieur BRAHMIA acculé, tente de justifier en parlant d’une prise en charge personnelle de sa famille. Mais c’est nous faire prendre des vessies pour des lanternes que de vouloir nous convaincre que des gens qui embarquent dans l’avion affrété par le COA payent leurs billets et ceux qui crèchent au village olympique payent leurs hébergement ! Ensuite le Ministre des Sports himself qui demande…. Des noms à MELHLOUFI. Non, M. OULD ALI, M. MEKHLOUFI n’a rien à donner. Les noms, c’est à vous de les trouver. Ce sont ceux-là même à qui vous avez remis l’argent destiné en principe aux athlètes et qui ont préféré le garder.
Les lampions se sont éteints à Rio et les langues commencent à se délier. Depuis que Mekhloufi a décidé de briser l’omerta, en direct à la télé, en dédiant sa médaille à tous les Algériens, y compris même le Gouvernement, mais à l’exclusion juste des responsables du sport! Comprendre les membres du COA et les Présidents de Fédérations ! Mekhloufi confirme que BOURADA n’avait pas de billet et que son entraîneur adjoint n’avait pas d’accréditation et vivait en clandestin au village olympique à ses risques et périls. Voilà que l’on apprend qu’il a été interdit d’embarquer dans l’avion pour le retour ! Un autre billet à payer par MEKLOUFI en perspective! Alors que l’éminent Chirurgien beau-fils de BRAHMIA a sa place réservée, au même titre que l’ensemble des accompagnateurs. Selon Sakina Boutamine, le problème majeur des sports en Algérie, c’est qu’il est géré selon les états d’âme de chacun. Chaque responsable à quelque niveau qu’il soit, a un ego à défendre et non des objectifs à atteindre. Tout se résumerait à une lutte de clan menée par BRAHMIA versus MAHOR BACHA. Ainsi, on apprendra que l’absence de prise en charge de BOURADA est due exclusivement à «la rébellion» de son entraîneur Mahour BACHA, dont la forte personnalité ne sied point au Seigneur BRAHMIA. Et c’est alors que BOURADA paie les pots cassés, ainsi que MEKHLOUFI par ricochet.
Rebondissement : BERRAF s’en lave les mains, tire la couverture et enfonce les fédérations. Il est tout à fait d’accord avec MEKHLOUFI dit-il, mais ne se sent point visé.
Au-delà, c’est une Autre Algérie qui s’enflamme. C’est l’Algérie profonde, celle des Aurès, des Hauts-Plateaux. Celle qui continue toujours à croire au sacrifice des Martyrs du devoir. Cette Algérie de MEKHLOUFI et BOURADA comme ce fut le cas celle de BOULMERKA et DOUBALA, est en train de combattre l’autre Algérie, l’Algérie de façade, de la rente et de l’hypocrisie. MEKHLOUFI, qui après avoir passé des nuits dans les gares routières pour rejoindre la Capitale faiseuse de Champions en cartons et de rentiers à la pelle, dut subir cet affront, non sans oublier ses sources, ses racines, refuse désormais, de continuer à être l’arbre qui cache la forêt. Basta!
Votre serviteur avait souvent soutenu qu’à propos de la décennie noire, «je peux pardonner, mais jamais oublier» ; alors, je n’ai pas oublié que Amar BRAHMIA a fait partie de l’Ex-FIS a été membre actif et a mené la grande campagne électorale aux côtés de ASSAD, mais aussi HACHANI, Mohamed SAID et Rabah KEBIR.
Pour l’opportunisme qu’il affiche, l’hypocrisie dans la bigoterie est un critère fondamental!

De toute la mascarade, je retiens cette idiote et incompréhensible incohérence: Le Ministre qui déclare “être fier des résultats”  alors que  BOURADA  dit tout simplement: “J’ai ramené ma baignoire de la maison au Complexe Olympique pour improviser une récupération”(sic)

Éclaircie dans le ciel sombre et maussade des sports olympiques Algériens ? MEZIANE l’entraîneur de boxe a présenté sa démission pour résultats insuffisants. On aurait préféré que ce soit les membres du COA et Présidents de Fédération qui le fassent! Ça aurait peut-être atténué notre douleur.
djillali@bel-abbes.info

 

Un commentaire

  1. Dans cette hallucinante fin de participation de l’Algérie aux olympiades de Rio, il n’y a pas lieu de s’attarder sur la question des billets payés ou pas « par la famille » sur un vol d’un appareil affrété, donc payé dans sa globalité à la commande à la compagnie aérienne, dans le cadre d’une opération spéciale, à savoir le transport des athlètes et de leurs entraîneurs.
    Un bon financier pourra éventuellement nous éclairer sur la faisabilité de cette opération tant au plan des écritures comptables, que de sa régularité d’un point de vue formel.

    Je retiendrai pour ma part les réponses apportées par les responsables du COA, des fédérations sportives et du gouvernement aux déclarations de nos athlètes, et qui se sont manifestées par deux attitudes devenues bien coutumières dans la communication officielle :
    Celle du “Tka3rir” (le chipotage), dans un premier temps, qui a consisté à demander à l’athlète Mekhloufi de donner des noms et des preuves, et celle de la « fin de non-recevoir » ensuite, en déclarant tout de go, sans aucun audit préalable, qu’aucune enquête ne sera engagée.
    Une manière bien péremptoire d’entériner la question pour mener les vrais problèmes du sport national vers l’enlisement et leur étouffement!

    Dans le premier cas, on objectera que Mekhloufi n’a pas de preuves à apporter et qu’il n’est pas obligé de citer de noms . Il n’est pas un délateur ! Ce n’est pas son job , parce qu’il y a une grande nuance entre « accuser » des personnes, ce qui n’est pas le cas ici, et « dénoncer » un climat et des pratiques délétères!
    Ce qu’il faut retenir dans sa « sortie » inattendue, c’est le sens de son message, pourtant très clair:
    il dit simplement, et à sa manière, qu’il y a nécessité de mettre de l’ordre dans les pétaudières des fédérations sportives et d’assainir les modes de sélection, d’encadrement et de préparation des athlètes algériens aux grandes compétitions internationales.
    De manière très élégante et très subtile, il indique, sans montrer du doigt, les disfonctionnements et les insuffisances qu’il a personnellement constatées. Un point c’est tout !
    Aux dirigeants et responsables concernés de mener les investigations nécessaires dans la direction que leur a indiquée notre grand champion, dont la sincérité de ses déclarations, à nos yeux, ne peut être mise en doute, jusqu’à preuve du contraire!

    Dans le second cas, alors qu’il était attendu la réserve et à tout le moins la stricte neutralité dans l’attitude des officiels, il est surprenant de constater que ce sont des auto-satisfécits et des autocongratulations qui ont fait écho aux récriminations de nos athlètes et de leurs entraîneurs, alors que la délégation vient tout juste de débarquer à Alger, et qu’aucun bilan complet n’a encore été engagé par les responsables chargés de l’évaluation de cette édition des J.O. 2016 !
    Décidément, et c’est bien le cas de le dire, elles sont bien étranges ces pratiques qui consistent et persistent à délivrer des médailles à ceux qui essuient des revers !
    Quant aux éventuelles sanctions, et au vu de ce qui précède, il y a encore loin de la Coupe…aux lèvres.
    Allez, quoi qu’il en soit, One , Two, Three , viva Mekhloufi et viva l’Algérie !

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