LICITEMENT & ILLICITEMENT CORRECT

Dans l’Histoire récente de la civilisation universelle de manière générale et arabo-islamique de façon particulière, nous assistons pratiquement à une fréquence continue et ininterrompue, à des exégèses et fetwas aussi saugrenues les unes que les autres et surtout aussi tributaires et conditionnées par des intérêts étroits et sournoisement individuels. A ce stade, «le licitement incorrect» côtoie insidieusement «l’illicitement correct.»
Si les buildings de Stockholm et d’Amsterdam se posent toujours la question de savoir comment puissent-ils tenir encore debout puisqu’au vu de la domination des «actes sexuels illicites» en leur sein, ils devaient en principe subir les séismes les plus dévastateurs, selon un des éminents érudits de l’Arabie Saoudite dont les jeunes compatriotes ne savent plus à quel Saint vouer les pions, les tours et chevaux de leurs échiquiers, qui soudain, deviennent «haram» par la volonté d’un autre exégète non moins wahhabite.
Cette instrumentalisation du Sacré au profit d’intérêts égoïstes développant un obscurantisme ravageur de toute une civilisation, constitue l’évènement majeur de ce siècle, décidément porteur d’outils destructeurs de la société Musulmane authentique.
L’oubli calculé d’Ibnou Achir pour la remise en subconscient de l’Islam Malékite qui a fait notre fortune des siècles durant, couplé à la complicité involontaire de nos authentiques Ulémas moulés dans le respect, la modestie et la gratitude, a transformé toute une génération en une armée d’incultes prétentieux de détenir la science infuse grâce à quelquesns l’Histoire récente de la civilisation universelle de manière générale et arabo-islamique de façon particulière, nous assistons pratiquement à une fréquence continue et ininterrompue, à des exégèses et fetwas aussi saugrenues les unes que les autres et surtout aussi tributaires et conditionnées par des intérêts étroits et sournoisement individuels. A ce stade, «le licitement incorrect» côtoie insidieusement «l’illicitement correct.»
Si les buildings de Stockholm et d’Amsterdam se posent toujours la question préceptes goulument avalées à partir d’un carnet attribué à Ibnou Taymiya ou El Albani, tous deux abreuvés pendant longtemps auprès du maître de séant, AbdelWahhab.
Que l’Arabie Saoudite veuille en vouloir à L’Iran en décrétant un jeu d’échec illicite depuis quelques jours seulement, juste après la crise de la Syrie et la guerre du Yémen et surtout après la levée de l’embargo qui était imposé à l’antique Perse, cela regarde beaucoup plus ses éventuels sujets amateurs de «mat» que votre modeste petit serviteur, qu’un obsédé sexuel qu’un harem n’a pas assouvi vienne décréter que l’origine des tremblements de terre est déterminé par le nombre de relations sexuelles illicites, cela peut prêter à rire n’était-ce les dégâts occasionnés sur les cervelles naissantes d’une jeunesse confiant tout son avenir à la destinée saupoudrée d’un fatalisme ruineux de la «valeur travail», mais que tout cela vienne à alimenter un terrorisme aveugle, sanguinaire et transnational, portant plus préjudice à la religion authentique qu’à sa défense, cela ne saurait être acceptable.
Cette génération que l’on veut étouffer à défaut de la faire s’entretuer, par un négationnisme général inventé par des préceptes religieux importés d’ailleurs, subit aujourd’hui des dérives ruineuses pour son état de santé moral. Le bigotisme ambiant est devenu milice de contrôle de l’habillement pour les femmes, les hommes ainsi que les enfants ; du contrôle de l’alimentation et des boissons alcoolisées ou non. Mais aussi de la consommation cérébrale. Ainsi, on contrôle ce que tu dois lire, même si on t’interdit le cinéma, le théâtre, le dessin et la musique. En somme, l’art est illicite. Au nom de Dieu, Le Plus Grand, le Plus Beau, le Plus Parfait des Artistes ! Tout ce qui est prodigué n’est que ruine de l’âme. Cette mainmise sur la Société enclenchée discrètement depuis les années 75, a abouti sur un État soumis, et adepte de la compromission. Pour se faire accepter, il ne réaménage pas les salles de cinéma, n’encourage pas la création théâtrale, n’édite pas de livres, met les «casseurs de ramadhan» en prison, et arrête les musiciens des places publiques.
Mohamed Doha, ce troubadour du tunnel des facultés à Alger donnait beaucoup d’amour, de joie, de tendresse et d’espoir à une jeunesse qui au passage humait ses notes romantiques. Après quelques «agressions» de la part de miliciens de passage que la diffusion de ses notes par les airs incommodait, l’État policier sitôt chassé, revient au galop non pour rappeler à l’ordre les agresseurs, mais pour mettre au cachot l’agressé.
Il y avait de quoi se faire hara-kiri devant cette ubuesque situation, n’était-ce la prometteuse réaction des jeunes qui spontanément ont investi la place avec leurs instruments de musique en soutien à Mohammed. Tant qu’il y aura de la résistance, le terrorisme sera vaincu. L’espoir est là.
djillali@bel-abbes.info