La chronique relative au « le serval et le chameau » a fait réagir nerveusement « l’Indépendant», un journal de Bamako, qui a montré à quel point les Maliens ont développé de l’inimitié contre nous. Dans un article au vitriol, l’auteur usant de pointes d’ironie dans un duel imaginé entre le serval et le chameau, accable le Peuple algérien, et accuse le Gouvernement d’avoir non seulement abandonné le Mali, mais d’avoir permis son occupation par les terroristes.
Commentant la chronique, l’auteur commence son article par une introduction ironique sur la liberté de la presse :
« J’ai lu quelque part dans la presse électronique algérienne autorisée (le contrôle de la presse dans ce pays semble être strict) que le Serval, allusion faite à l’opération Serval au Mali, est un petit animal qui passe le plus clair de son temps à uriner. Il pourrait même uriner 30 fois par jour afin de marquer son territoire. Comme pour dire que la France en intervenant au Mali, ne fait pas autrement que marquer son territoire. Voilà ce que l’on pense de nous dans ce pays que l’on a toujours considéré comme ami et frère sur qui on peut compter en cas de difficulté. »
Et de développer la thèse que le Pouvoir en Algérie reste rétrograde par rapport au développement que connait le monde arabo-musulman et…. Africain
« Cette mentalité d’une classe politique dépassée qui date des années 1960 (hormis l’Algérie et le Zimbabwe la classe politique de tous les pays africains a été renouvelée parfois plusieurs fois) ne doit pas nous surprendre. Notre grand voisin a-t-il réagi quand la Tunisie bouillonnait ou quand la Libye se cherchait ou pire quand une horde de sauvages, de démons assoiffés de sang traversaient gaillardement son territoire avec armes et bagages pour gagner le Mali ? Que non ! Que non ! C’est dommage que ce pays que les africains ont porté dans leur cœur un certain moment de notre histoire commune ne répond plus au grand rendez-vous de notre devenir commun. »
Le journaliste usant de la carotte et du bâton (est-ce du au complexe réel par rapport à l’Algérie ?) ose espérer qu’il y ait un changement d’attitude pour un intérêt mutuel
« Reste à espérer que l’opération Serval crée un électrochoc moral chez ce géant qui feint d’ignorer qu’aujourd’hui le monde est un village planétaire. Et qu’il est illusoire de penser qu’on peut être en sécurité en s’enfermant dans un cocon pendant que le feu est chez le voisin. »
Enfin, le plus « croustillant » est laissé à la conclusion, où une intelligente mais non moins machiavélique comparaison est tentée entre le Serval et le chameau , et « cerise sur le gâteau, » l’auteur se permet au passage une insulte de bas échelle à l’encontre du Peuple Algérien, le comparant au chameau qu’il juge méchant, jaloux, rancunier…..
« Pour revenir au Serval, je rappelle que ce petit animal appelé aussi chat sauvage des savanes africaines appartient à la famille des félidés, il est connu pour sa grâce avec une robe tachetée, son intelligence et son courage. Malgré sa petite taille (il ne mesure pas plus de 90 cm) il n’hésite pas à s’attaquer aux chameaux qui violent son territoire. Sa stratégie consiste à leur couper les jarrets puis à se régaler de leurs bosses. Cela arrive très souvent. Ce n’est certainement pas un hasard si l’intervention française porte le nom de cet animal parce qu’il y a des chameaux à terrasser chez nous et à côté. Ce grand animal difforme, disgracieux, ténébreux, méchant, rancunier et jaloux, comme qui diraient certains voisins. »
En aurait « sportivement » et avec grand fair-play accepté la « riposte » d’Aliou MAIGA, s’il n’était pas retombé dans les travers du colonisé complexé, alors que la chronique n’avait en aucun cas fait allusion ni au Mali, ni aux Maliens, mais beaucoup plus à la position ambiguë de l’Algérie concernant les évènements du Sahel, en s’extasiant en fin d’article :
« Je propose que le Serval soit inscrit sur la liste des animaux à protéger si ce n’est déjà le cas, et que le Mali érige un monument pour ce sympathique animal.
Vive la France, vive le Serval. »
Dommage ! Dommage que ce journal Bamakois -article repris d’ailleurs par la quasi-totalité de la presse malienne – trouve l’énergie de s’ériger en avocat de la France, alors qu’elle n’était même pas ciblée. Dommage que ce journal fournisse l’alibi à des gouvernements successifs du Mali qui s’enlisent dans la corruption initiée par les trafiquants d’armes, de drogue et terrorisme.