Élections législatives: La rue Bel-Abbésienne entre abstention et participation

A  Sidi-Bel-Abbés,  les  avis sont partagés sur  la   participation ou non, aux prochaines élections législatives  prévues entre le 1 et 15 mai. Si certains  affichent un optimisme béat,  d’autres par contre sont  septiques   et indécis  alors que le reste  arbore  pessimisme lancinant.

Ahmed, un jeune de 3o ans,  gérant d’un taxiphone fait partie des jeunes pour qui le vote est sacré. Depuis qu’il a atteint l’âge de vote en 1995, il n’a jamais raté un rendez-vous électoral. Pour lui, ne pas voter c’est laisser  la voie libre à la fraude. Pour étayer ses propos, Ahmed nous montre fièrement sa carte de vote  électorale  constellée  de cachets humides.  « Même quand j’étais chômeur je faisais, comme il se doit, mon  devoir » se targue t-il. A mon humble avis, ne pas voter c’est cautionner la médiocrité et ouvrir, par voie de conséquence, les portes  aux surenchères et à la spéculation  donc, à l’anarchie. Ce  principe  qui s’apparente comme l’une des irrévocables constantes  à laquelle  tient  Ahmed, lui a couté cher dans la cité. Il a passe aux yeux de certains  des ses amis,  particulièrement son voisin et néanmoins  ami Mohamed  un ennemi juré  des  votes,  pour un débile.  Agé de 32ans,  ce technicien en informatique ne  connait même pas un isoloir encore mois une salle de vote. À chaque  échéance électorale il rentre,  dans un duel  à  distance avec Ahmed. Lui, n’a  jamais voté, et Ahmed tente de convaincre ses amis a faire le contraire  «Pourquoi je vote  si ma voix et détournée”  se justifie-t-il  devant  ses amis dans un âpre débat amorcé dans le coin du taxiphone qui faisait  office de  siège. Comme à l’accoutumé, a mesure que les élections s’approchent,  les partis se relèvent de leur léthargie. Au siège du RND par exemple, le secrétaire général local et  néanmoins député aux deux mandats, l’heure est au remue ménage. L’on s’attelle, comme on peut, pour cerner les problèmes et du coup, trouver une solution pour résorber l’abstention grandissante qui plane a l’horizon, Monsieur  BENGHALEM, puisque c’est de lui qu’il s’agit  invite les partis à cesser de s’entredéchirer pour plutôt se liguer contre  ce phénomène  qui menace  la nation tout entière. Pour lui,  le problème de la fraude tant ressassé, par les partis  est désormais juridiquement  réglé. Et d’ajouter ; “Maintenant la balle et dans le camp des partis politiques. c’est à eux de surveiller les élections », chose qui relève, à ses yeux impossible tant qu’ils  leurs  manque  d’ancrage  donc de représentativité, il revient laconiquement sur les nouvelles  reformes lesquelles  sont suffisantes  d’après lui, pour assurer la transparence  des élections. Il cite,  pèle mêle, la désignation des magistrats  en lieu et place des partis, l’empreinte digitale et aussi surtout  la mise en place  des urnes  en verre. “Toutes ces mesures demeurent insuffisantes” réplique Arbaoui un  enseignent universitaire de philosophie. Il ne faut  pas se leurrer.  Les gens particulièrement les jeunes veulent du concret et de s’interroger ?  quel l’intérêt d’un jeune dans le vote ? en poursuivant, « soyons  sincère les holdups des urnes remontent a plusieurs années. Comment  voulez vous que les gens croient  du jour au lendemain ». Il faut du temps et beaucoup de patience pour rétablir les ponts détériorés de la confiance.” Nous prenons congé du professeur pour aller vers le vieux parti unique.  Première remarque, du siège qui a fait   peau neuve à la faveur  d’une vaste opération de rafistolage se dégage une ambiance bon enfant. Ainsi,  la fièvre électorale semble gagnée aussitôt que prévue  la bâtisse relookée de fond en comble . En effet, élus et militants s’y affutent les armes  à travers des rencontres quasi  régulières tenues justement pour débattre  des suites à donner aux problèmes de l’absentions, objet de notre reportage   . Échaudés par la faible  participation lors de élections de 2007, LABIAD MOHAMED  et AZZI BENTABET semblent avoir enterré la hache de la guerre  et s’emploient conjointement avec les sénateurs et députés à trouver les voies et moyens à mettre en ouvre  durant la  campagne pour encourager les gens à aller aux urnes .Pour cela, une campagne de sensibilisation est prévue  dans le proche avenir dans les 52 communes. Pour BENOUIS  membre de la MOUHAFADA, les partis doivent  mettre les bouchées doubles  et cesser  de s’accuser mutuellement et du coup convaincre les gens quant au  danger de l’abstention.  Un avis  que défend bec et ongle  aussi son ami  SAMOUD FETHI, président de la commission culturelle. Pour  lui, les élections prochaines revêtent un cachet particulier eu égard au contexte actuel marqué par les chutes libres des régimes  dans le monde arabe. il s’inscrit, cependant  contre les fervents défenseurs de l’abstention. Ces derniers rendent, de ce fait, d’énormes services  aux ennemis de la nation. une   hypothèse défendue  bec et ongle par beaucoup de gens ici   au parti FLN ou militants et élus de tout bords, accordaient  tout compte fait ,les mêmes violons. ils comptent affronter  cette épreuve en rang serrée. Ainsi, Le bicéphalisme dont la presse en a fait largement écho en 2007 n’est plus qu’un vague souvenir  lointain  L’on  prépare, dans un bel ensemble, les joutes électorales jugées déterminantes et pour l’avenir du parti et du pays .pour Mohamed LABIAD, l’heure des élections a sonné. Il faut , dès maintenant songer à fédérer  les efforts pour parvenir à établir une liste, à même de pousser les gens à participer massivement et partant,  rafler la mise. Pour cela, des groupes sont formés pour privilégier “le corps  à corps” dans la campagne électorale. Une approche jugée efficace, sans la quelle le FLN risque de  laisser des plumes.  Explique-t-il. S’agissant de l’abstention, les militants et élus s’accordent à dire que tous les  vecteurs de la fraude sont tombés  avec la nouvelle loi.   Il y a tout lieu d’espérer   une élection transparente. Un sentiment de satisfaction que partagent largement  tous les élus FLN.  Outre la confection des urnes  en verre, qualifiée d’une première dans l’histoire de l’Algérie, l’attribution du contrôle et même la gestion du scrutin par les magistrats ainsi que l’introduction de  l’empreinte digitale  plaident pour une élection transparente.  tout cela n’a pas convaincu largement  ALI    un chômeur endurci. Apostrophé  du cote du cinéma L’Empire, notre interlocuteur  ne croit plus aux votes «  J’ai voté et revoté sans que cela n’a amélioré mon quotidien lancera avec un  large soupir . toutefois, ALI dit attendre encore  la décantation pour mieux voir. C’est encore prématuré d’en tirer  les dividendes mais  au fur et à mesure la vision éclaircit  de plus en plus. Même son de cloche pour  Hakima une jeune fille cuisinière dans un restaurant ayant pignon sur rue.   A la simple  évocation du vocable élections  Hakima a eu le ras de bol. « Jaime pas entendre ce mots  nous dira-t-elle. Pour elle, voter c’est aider certains médiocres à atteindre au détriment des compétents le pouvoir.  « j’ai voté deux ou trois fois  et J’ai  juré en 2007 ne plus  participer à ces mascarades. Non loin de la, la place Carnot qui   grouillait, comme toujours de monde en cette journée de vendredi particulièrement ensoleillée Salim, la cinquantaine entamée a les yeux rivés sur la femme émigrée avec laquelle il a obtenu  un rendez la veille pour lui vendre un logement. Mine défaite aux yeux, Salim était hors de lui du fait de rendez-vous raté. Très en colère  contre la femme, Salim  s’est emporté quand nous lui avons parlé  des élections. Il se calme enfin  et  fait  tout de go une comparaison  entre la promesse non tenue de la dame et le pouvoir. Ils sont  tous des menteurs  aussi bien le peuple que responsables. A coté de  Salim, assis  à califourchon sur une caisse déglinguée,  son ami  courtier connu sur la place publique n’est pas  de la même opinion   »  si vous ratez un  rendez vous ce n’est pas le problème le, pouvoir c’est le tien dira non sans ironie Djilali. Il fera savoir aux gens présents que le devoir de vote reste  pour les pays développés, sacré. Il faut aller voter sinon ils votent à vos places et de surcroit pour des  candidats que  vous détestez”

4 thoughts on “Élections législatives: La rue Bel-Abbésienne entre abstention et participation

  1. Je suis une bonne citoyenne algérienne parce que j’aime ma patrie ,il vaudrai mieux que je sois fidèle et ne pas militer pour quelconque parti dont ceux qui sont à leurs tètes sont aussi au pic des grandes affaires crapuleuses à leur profit qui sont pleins de fourbis et ne trouvent pas moins d’embarras dans leur propre parti .
    Ces partis de cochons qu’on trouve là ou il y a des glandes ne serviront jamais le pays qui est mouvementé par leurs agitations troublées sèment la discorde et qui se sont fortunés au détriment d’un peuple désorienté assoiffé de sérénité , ils collaborent dans le but d’atténuer pour toujours cette nation je choisirai l’homme qui me faut pour être heureuse et rend le bonheur en moi et ma famille je n’aime pas être endormie debout le ménage du jour me fatigue déjà et je dois servir mon foyer fidèlement comme il se doit et sans parti sans aucune distinction
    Avec une égalité une fraternité et surtout une algériennité..

  2. Voter ou ne pas voter?
    Quelle que soit la décision que chaque citoyen pourrait prendre en son âme et conscience, on comprendra parfaitement les abstentionnistes. On a fraudé dans les élections précédentes et on leur a menti auparavant! Aujourd’hui, ils restent convaincus que, comme d’habitude, les dés seront pipés. Pour argumenter mieux leur décision, ils ajoutent: «quelle crédibilité voulez-vous qu’on leur accorde alors qu’ils ne se manifestent qu’une fois tous les 5 ans (lors de la campagne électorale)?»
    La cherté de la vie, le chômage, la misère des anciens retraités, les déboires des parents d’élèves, la corruption… reconnaissons ici que tout cela ne milite en faveur d’aucun parti.

  3. Quelle représentativité avions-nous, nous belabbesiens,Regarder notre wilaya comment qu’elle est devenue : dernière des wilayas dans tous les domaines à cause d’une mauvaise représentativité ou tout simplement des quelques élus qui pensent à eux-meme avant de penser à la population qui les a fait monter en haut du podium.Informez-vous des autres députés et sénateurs pour évaluer le résulats des notres.Ici à sba,pour tout papier il faut se déplacer à Oran ou Tlemcen, eux ils ont des vrais représentants, avez-vous vu un seul élu parler au nom de SBA.Niet !
    Si bouteflika leur a accordé chacun 300 millions en ce fin de mandat, c’est surtout pour qu’ils ne reviennent plus.Personnellement, je ne voterai pas si les memes qui reviennent car je me sentirai coupable de voir la wilaya s’enfoncer encore pour cinq années dans la misère socialement,économiquement, éducationnellement, et tout et tout.Chacun de nos élus a gouté et rempli la sacoche, basta basta svp !
    Laisser la place aux jeunes,Avant qu’un rouleau comprésseur vous passe dessus.

    1. Bonsoir,
      J’ai lu avec grand intérêt votre commentaire sur nos élus et je partage presque totalement votre avis sur leur (pâle) bilan quant aux retombées de leurs mandats respectifs sur notre wilaya, sauf peut-être sur un seul point lorsque vous dites “laisser la place aux jeunes”.
      Je ne pense pas personnellement que cela soit le seul critère valable pour assurer des responsabilités pour une bonne gouvernance au niveau local ou national.
      Opposer ainsi les “jeunes” et les “vieux” risque de créer une nouvelle fracture qui s’ajouterait aux antagonismes créés dans le passé par le système de la pensée unique et qui continuent encore à confronter la population à des choix et dilemmes cruciaux en période électorale.
      Il me semble que les seuls critères de la bonne gouvernance, ce sont la compétence et l’honnêteté ( à condition qu’elles ne soient pas galvaudées et vidées de leur sens à l’usage). Le génie et l’intelligence sont à mon sens les seules valeurs vraies qui ne soient pas touchées par la limite d’âge ou par une quelconque date de péremption.
      De même, sur un autre plan, on a tendance à oublier que le vote n’est pas une obligation, mais un devoir parce que c’est un droit qui a été arraché de haute main au cours de l’histoire de l’humanité.
      Je ne vous apprendrai rien en vous disant que le droit de vote dans les démocraties modernes n’est apparu qu’au 18eme siècle en Suède, qu’il n’a été accordé aux femmes en Suisse qu’en 1971, en 1974 au Portugal et il qu’il ne sera autorisé qu’en 2015 dans un certain pays arabe!!!
      Ce qui sera désormais important et primordial pour notre ville et notre wilaya, c’est la CLAIRVOYANCE, c’est à dire de savoir à qui donner valablement son bulletin de vote pour que prime la compétence, le sérieux et l’honnêteté, dès lors que sont respectées les règles du jeu démocratique.

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