BEL-ABBES INFO

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GHRIB: L’ARBRE QUI CACHE LA FORÊT.

ByDjillali C.

Mai 7, 2013

L’article repris par  mon ami Beldjillali relatif à ce qu’on pourrait appeler « l’affaire GHRIB » m’a interpelé fortement sur la situation du sport en Algérie.

Au-delà du comportement voyou de Ghrib, la problématique de la gestion du Sport se pose avec acuité. A l’instar des autres secteurs, le Sport et en particulier le football, font l’objet de manipulations flagrantes et sont politisés à outrance. Depuis la fin de la réforme qui a été caractérisée par la mise en place d’une gestion digne des grands clubs professionnels grâce à des managers sélectionnés par les Entreprises publiques qui sponsorisaient les équipes, les résultats ne se sont pas fait attendre. Le Football algérien avait crevé l’écran à l’époque en donnant naissance à une pépinière de joueurs racés que le Pays n’est pas près de renouveler.

Depuis ce jour,  main basse a été faite sur le football national par des « mercenaires« , affairistes, trabendistes et voyous se présentant souvent comme « sauveurs »  et s’érigeant en héros du Peuple,  dans l’unique but de s’assurer soit un strapontin à des hautes fonctions électives, soit pour blanchir un argent mal acquis, soit pour se servir tout simplement, quand ce n’est pas tout à la fois.

Alors quand un Ghrib surgit du néant, pour s’autoproclamer « propriétaire » exclusif du Doyen des Clubs Algériens, dont l’histoire est intimement liée à celle du Pays, il ne faut pas lui en vouloir, mais à ceux qui ont pensé pouvoir le manipuler à des fins intéressées, oubliant qu’on ne peut manipuler un « marginal ». Le cas de Ghrib n’est pas unique.

Souvenez-vous de Menadi, l’inénarrable ex-Président de l’USMAnnaba et ses frasques au sein d’ARCELLOR MITTAL. Fort de son mandat de député, il a agi au mépris de la loi, de l’Etat et de ses institutions. Il s’est érigé en Shérif du village. L’USMA ne lui a servi que d’outil de blanchiment de l’argent des œuvres sociales de l’ex-SIDER où il a commencé sa carrière comme ouvrier avant d’embrasser une carrière syndicale lui ayant permis de mettre main basse sur les Œuvres sociales de l’entreprise.  A-t-il été inquiété? Que non!

La gestion des clubs est désormais marquée par la manipulation de sommes exorbitantes d’argent dans des sacs en plastique, échappant à tout contrôle et au fisc. Aucun joueur -rémunéré en moyenne à 1 million de dinars – n’est déclaré à la CNAS et ne paye d’IRG. Cela se fait au yeux de tout le monde, mais personne ne réagit. Par contre, quand un jeune entrepreneur lance un projet créateur d’emplois omet de déclarer un travailleur, la CNAS pénalise de facto, l’inspecteur de travail verbalise, le fisc procède au redressement.

Les coulisses révèlent des affaires scandaleuses, allant de commissions prélevées sur les montants de transfert des joueurs par les Présidents et parfois les entraîneurs,  les salaires négociés avec les joueurs le sont contre une partie reversée aux présidents, jusqu’à la  « vente » et « l’achat » de matches et la corruption des arbitres.

Alors, se focaliser sur Ghrib, même s’il mérite d’être effacé de la planète foot, serait tenter de guérir un cancer avec un cachet d’aspirine. Le sport est gangréné. Il n’y a qu’à voir les guerres que ce donnent les candidats lors des renouvellements des instances et notamment les fédérations. C’est pourtant des fonctions qui sont ailleurs des actes  bénévoles et de militantisme, prennent  chez nous l’allure d’ une carrière envieuse et désirée. La situation de la fédération de Handball est l’exemple frappant.

Quant à Ghrib, dont la malice est inversement proportionnelle à l’intelligence, il a compris qu’il est plus profitable pour lui de se servir du MCA que de faire en sorte que les gens qui l’ont mis s’en servent. Peuvent-ils réagir contre lui? Le lâcheront-ils? L’avenir nous le dira.

Le Buteur dans son édition d’aujourd’hui annonce les sanctions prises et qui seront rendues publiques demain: 4 matches pour Babouche, 15  pour Chaouchi,  une année pour Menad et Radiation à vie pour Ghrib.

Mais est-ce pour autant que le problème est réglé? Ce qui reste sur, c’est que la situation du sport ne changera pas d’un iota, que l’équipe nationale continuera d’être alimentée par les écoles françaises, que nos meilleurs clubs continueront à ce faire ridiculiser par les équipes africaines de seconde zone, que l’USMBA continuera à végéter dans les divisions inférieures et au pire des cas, rester dans l’ascenseur, tant qu’une politique saine ne soit pas mise en place, en commençant par deux pré-requis essentiels: Séparer le sport de la politique et réglementer la gestion et notamment le flux monétaire.

Alors peut-être que dans dix ans……

djillali@bel-abbes.info 

 

2 thoughts on “GHRIB: L’ARBRE QUI CACHE LA FORÊT.”
  1. Ce qui m’intrigue dans cette marche du football Algérien-Un pas en Avant et deux pas en arrière…….! C’est cette fonction de « président d’honneur » c’est quoi cette Histoire ? Existe-elle dans les statuts ? Si Oui ! pourquoi ? Mr Rachid Marif occupe cette fonction au MCA ! Lui Ambassadeur d’ALGERIE à Rome (Italie) ? Est –t-il une personne-ressource dont nous parle Pierre BOURDIEU (Sociologue de l’Algérie) que l’on utilise un peu comme des sortes de surfaces sociales ?
    ( L’illusion biographique,pp.69-72). Etre dirigeant sportif peut-il constituer en lui-même une stratégie d’accession à une fonction politique et assurer une dimension « haute dans l’ETAT » ou plus importante ? En plus des contacts et le prestige. Être dirigeant FOOT offre aussi une place de choix dans la presse. Omar Ghrib est une personnalité très médiatisée, il est présenter comme un « homme de la rue » ! Un président qui travaille avec un « président d’honneur » qui est un ambassadeur !C’est-à-dire une «notabilité» N’est ce pas paradoxal ?
    Menadi (Usma ANNABA) un cas classé ! (Un syndicaliste) Serrar et Beloumi ! Echec flagrant (Pourtant anciens sportifs)…et d’autres. Le lien entre politique et sport (le sport unit et incarne des valeurs universelles), la politique (est source de divisions).Mais est ce la vrai QUESTION ? Le Dr HASSANI était un ancien du MALG et un grand militant FLN pourtant un grand serviteur du sport local et national ! C’est une génération en or ! Il faut bien le reconnaitre pour vrai et l’admettre comme question du passé glorieux. Maintenant ! il faut voir de DEVANT.
    Le code de l’Éducation physique et sportive (EPS), qui fut appliqué en 1977(inspiré par le modèle sportif du bloc socialiste- du moins dans sa philosophie) A intégré le footballeur de l’élite dans une Charika comme salarié de1977 à 1989 mais ce footballeur « participait peu à la vie éco et sociale de l’entreprise» donc ce n’était pas du « durable » !
    Mr Djilali C. A mon avis .Pour trouver le « mal-Sport en Algérie » il faudrait « creuser » dans le domaine de la gestion du sport et surtout du football, lorsqu’il a été investi par de nouveaux « acteurs » comme GHRIB et cela depuis l’avènement de la loi n° 89-03 de février 1989. Cette loi, qui supposait une formule de semi-professionnalisme, s’appuyait beaucoup sur les subventions de l’État (apc-apw) pour son fonctionnement, mais sans contrôle conséquent de la part de ce dernier. En effet, ces relations resteront inscrites dans le même schéma après l’application du professionnalisme imposé par la FIFA qui a commencé avec la saison sportive 2010-2011.
    Une vrai politique du « sport » en Algérie est incontournable. Il est nécessaire de le rappeler.
    Merci.

    1. Bonjour.
      Après la décennie noire, l’Algérie est entrain de vivre les mandats de la corruption, du régionalisme, du micro+régionalisme, des élus de la honte et de la chkara, de la mafia de la mendicité, du commerce informel légalisé, des halabas au service de la mafia des frontières, de l’université des fraudeurs et plagiaires, de la harga et immolation des jeunes de la classe moyenne et de la couche du parterre, et…et….du culte de la personnalité.Une Algérie qui pleure déjà son avenir.

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