Hommage à Marcel Cerdan à Sidi Bel Abbès : La capitale de la Mekerra commémore le «Bombardier»

64 ans après sa mort, une trentaine de pieds-noirs originaires de la capitale de la Mekerra et quelques habitants du quartier Serna, à Sidi Bel Abbès, ont rendu lundi un hommage à l’un des mythes les plus récurrents des sportifs pieds-noirs, en l’occurrence Marcel Cerdan (22 juillet 1916-28 octobre 1949).

Les gamins du baby-boom d’après-guerre étaient Cerdan quand ils donnaient des coups de poing, Mimoun quand ils couraient. « Le mythe est une parole choisie par l’histoire : il ne saurait surgir de la nature des choses », affirme le sémiologue Roland Barthes dans Mythologies. Et il en va ainsi de Marcel Cerdan comme de James Dean. Figé pour l’éternité dans le sourire de ses 33 ans. Le 28 octobre, l’opportunité s’est présentée. Correspondant à « l’anniversaire de la mort du légendaire Marcelino », le 64e, une importante délégation de pieds-noirs est venue spécialement pour fleurir la fameuse plaque et commémorer « Cerdan », marquant un arrêt devant sa maison natale et se photographiant et se remémorant leurs souvenirs. Marin Yves : « J’avais 4 ans quand Marcel a disparu tragiquement… Etant natif de Sidi Bel Abbès, dans tous les bars et les cafés de l’Oranie, il y avait son portrait avec sa ceinture de champion du monde. Mes parents étaient aussi de Sidi Bel Abbès. On habitait la cité Bellat. Et lorsque je suis retourné en Algérie, je suis passé devant sa maison, là ou il est né. Très émouvant de voir cette plaque. Pour moi, c’est le plus grand champion des poids moyens. Bravo Marcel ! » Aroles Georges : « Je suis né à Sidi Bel Abbès comme lui. Mon oncle habitait à 500 m de sa maison natale, à la cité Serna, Route d’Oran, où je passais souvent. Mes parents et mon oncle me parlaient souvent de lui. Je suis retourné à Sidi Bel Abbès cette fois-ci et de nouveau pour aller voir sa maison natale. Quel champion et quelle émotion !… Je me rappelle, j’avais 16 ans… Un an avant l’accident, il était venu à Sidi Bel Abbès, dans sa ville de naissance, ma ville. Il arrivait du Maroc, en voiture. René Justrabo, le seul et premier maire socialiste de Sidi Bel Abbès (1948-1953), l’a accueilli comme un héros. » Montillot Johnny : « Je suis natif de Sidi Bel Abbès, à la vallée des Jardins, j’avais 18 ans quand ce terrible accident survint. J’ai pleuré ce champion hors du commun, car La Motta pouvais préparer ses côtes. Lors du combat contre Zale, j’avais prévu qu’il le battrait avant le 5e round. Et je ne me suis pas trompé. L’ex-champion du monde natif des bords de notre Mekerra a été occulté. Ce n’est pas la première fois, pourrons-nous le dire, puisque des médias même spécialisés font état du « Bmbardier marocain » en évoquant l’enfant de Sidi Bel Abbès. Même son élève, Jean Molina (lui aussi Belabbessien), il y a 3 ans, avait déclaré ne pas être d’accord avec ces appellations au moment où il était question de l’anniversaire de la tragique disparition du champion Marcel. Je travaillais dans une usine de ciment, en 1949, à Sidi Bel Abbès, lorsque, ce 28 octobre, j’appris le décès de Marcel Cerdan. Toute l’usine s’est arrêtée. La ville, subitement, est devenue une ville morte. » Par ailleurs, son élève, Jean Molina, et quelques amis, tous originaires de Sidi Bel Abbès, ont apposé une plaque commémorative sur le mur de la basilique de Notre-Dame de Santa Cruz, à Nîmes (Languedoc-Roussillon), actuel lieu de pèlerinage pied-noir, où chaque année, le jour de l’Ascension, quelque cinquante mille pieds-noirs viennent se recueillir et ont une pensée pour le plus grand boxeur français de l’histoire. Rappelons que le 22 juillet, jour anniversaire de la naissance de Marcel, Jean Molina a fait le déplacement en Algérie, à Sidi Bel Abbès, pour rénover la plaque qui se trouve depuis sur le mur de la maison où il est né. On peut donc maintenant y lire très nettement : « Ici est né le 22 juillet 1916 Marcel Cerdan, champion du monde de boxe ». « En rendant cet hommage, j’espère avoir fait plaisir à toute sa famille, ainsi qu’à tous les amis de notre champion pour le soixante-quatrième anniversaire de sa mort », dira Jean Molina. Né à Sidi Bel Abbès le 22 juillet 1916, au n°78, cité Serna, route d’Oran, dans une famille modeste, il s’installe à 8 ans à Casablanca avec sa famille. Au départ, Cerdan s’intéressait au football, mais son père l’entraîna de force et finit par suivre ses frères dans la voie de la boxe. Il devint professionnel en 1933 et fut pris en charge par son manager, Lucien Roupp. En 1938 et 1939, il devint respectivement champion de France et champion d’Europe des mi-moyens. D’ailleurs, en 1939, après de bons débuts à Meknès, Oran, Alger et Rabat, il partageait sa vie entre Casablanca et Paris, imposant sa réputation de «Bombardier marocain» avec des titres de champion de France et un premier titre européen. Mobilisé à Alger dans la marine, Cerdan remporte 10 combats et 6 autres dans les arènes d’Eckmuhl, à Oran. En 1942, il est champion d’Europe des moyens. En 1944, il sort victorieux à Rome du tournoi Critérium interallié. S’ouvre à lui la voie américaine jusqu’au titre de champion du monde. La guerre met un frein à sa carrière jusqu’à 1948, où il devint champion du monde des moyens, aux dépens de l’Américain Tony Zale. Mobile, dur aux coups, puncheur redouté pour son doublé du droit,
Marcel Cerdan arbore un palmarès exceptionnel, il était considéré comme l’un des meilleurs pugilistes français de tous les temps. Sur 119 combats professionnels, il a remporté 115 victoires et une défaite contre Delannoit. Mais le crash d’avion sur le pic de Rodonta, aux Açores, au cours de la nuit du 27 au 28 octobre 1949, lui fut fatal et l’empêcha de prendre sa revanche sur Jake La Motta, qui l’avait dépossédé de son titre mondial le 17 juin 1949. Sa disparition dans cet accident d’avion a conféré une dimension tragique à sa célébrité. L’intensité des treize derniers mois de la vie de Marcel Cerdan a suffi à jeter les bases de ce mythe. Lorsqu’il s’empare du titre mondial des moyens, le 21 septembre 1948, c’est toute la France qu’il décomplexe. Après avoir été les libérateurs du pays, les Américains maintiennent la France sous tente à oxygène via le plan
Marshall. Et c’est aux Etats-Unis, à Jersey City, face à un Américain, Tony Zale, que Cerdan s’empare du titre pugilistique le plus prestigieux et que les Etats-Unis croyaient leur. Le gamin pauvre de Sidi Bel Abbès, installé à Casablanca depuis l’âge de 8 ans, devient en un crochet au foie le symbole d’une France qui gagne enfin. Ce symbole, en l’occurrence, est bien choisi. En ces temps où l’amnésie des jours sombres est devenue la règle, on aime brusquement à rappeler les faits de résistance à mettre au crédit de Marcel Cerdan. Sollicité par Vichy, il préfère s’engager dans la marine en Afrique du Nord libérée. Il vient à Paris défendre son titre européen des welters en 1942, il bat l’Espagnol franquiste José Ferrer en un round. De plus, ce soir-là, il est assez malin pour éviter d’avoir à serrer la main des dignitaires nazis présents. Notons que depuis 1945 et malgré son mariage avec Marinette Lopéz, qui lui a déjà donné trois enfants, il vivra une grande histoire d’amour avec la grande chanteuse Edith Piaf, qui l’a rencontré à New York. Sa disparition va la pousser vers le spiritisme, disait-on. Elle lui avait dédié une chanson, L’Hymne à l’amour. Suite à sa mort tragique, la Route d’Oran, à Sidi Bel Abbès, fut baptisée, le 31 octobre 1949, et une plaque commémorative indiquait « Ici est né Marcel Cerdan » juste devant sa maison natale.

Écrit par Rafika Gherbi

Reporters.dz

(6 commentaires)

  1. Bien dit Mme le cygne et nos valeureux boxeurs de sidi bel abbés dont certains sont des chouhaddas , il faut jamais oublier que par racisme ils ont pas laisser nos boxeurs combattre pour des titres mondiaux ,et peut être ils aurait pue battre cerdan ,et ces pieds noirs qui retourne dans notre pays sous divers prétextes qui nous prouvent qu’ils ont pas fait partie de l’organisation terroriste O A S ????

    1. Bonne question Mr Badissie…!! Qui prouve qu’ils n’ont pas fait partie de l’OAS..??? Eh bien, il faudrait peut être poser cette question à ceux qui accourent dans tous les sens, dès qu’ils voient un pingouin noir dans les parages, en plus ils perdent leur boussole…!!! Je ne sais pas pourquoi d’ailleurs….!!! Il y a partout des royaliste plus que le roi, lui même…..!!! J’espère que les services concernés examinent bien les listes avant de laisser entrer nos touristes….!!! Les sous marins de poche n’ont jamais cesser d’explorer les bas fonds fluviaux de la Mekerra pour récupérer les déchets toxiques….!!!

      Bon 1er Novembre Mr Badissie…!

  2. Souvent on parle de Marcel cerdan le boxeur mais on occulte volontairement ou involontairement le fait qu’il soit, tenez vous bien ‘Légionnaire de première classe honoraire avec le matricule 60.140 – 1948.’…. !!!! De ce fait, à part le fait qu’il soit un champion du monde de boxe Français avec un palmarès reluisant, le reste n’est pas très intéressant pour moi en tout cas…bien au contraire……!
    Le fait qu’il soit né à Sidi Bel Abbés prouve que ses parents étaient des colons et cela ne lui ouvre pas le droit d’être un Bélabbésien…d’autant plus qu’ils se sont installés dans le quartier Mers Sultan de Casablanca au Maroc en 1922, où il a grandi…. !!!!

    Alors je ne vois pourquoi les pingouins noirs viennent commémorer « le bombardier Marocain. » à SBA alors qu’ils doivent faire un recueillement au lieu où il est mort dans un accident d’avion survenu au-dessus de l’archipel des Açores (Portugal)….!

    Tous les prétextes sont bons pour revenir sur les lieux du C…….. !

    1. « La jalousie est un sentiment qui dérape ! »
      de Jérôme Riquier
      « La jalousie est aussi une douleur physique. »
      de Daniel Poliquin
      Tu juge les gens. beh va te faire soigner parce que ta un problème
      , t’es malade!!!! y mra pfffff la méchanceté WaW Wallah ila mreda

      1. Jalouse de qui….??? D’Édith Piaf

        Et vous pourquoi vous me jugez…..??? Au fait, vous ne seriez pas par hasard, un Pingouin noir, qui s’est métamorphosé en Cachalot, mais voulant se faire passer pour une vraie autruche…..???!!!!! Don’t care
        Ah; J’ai failli oublié, donnez-moi l’adresse du PSY qui vous soigne peut être que j’irai faire un petit tour….!

        Mettez votre point de vue sur la table…..et c’est tout…!

        Je vous excuse pour les insultes….’ya mra’

  3. http://www.youtube.com/watch?v=5VakIWdwPNE

    Marcel Cerdan (dit Le Bombardier marocain) était un champion de boxe français, de 1m 72 pour 73 kg, né à Sidi-Bel-Abbès (Algérie) le 22 juillet 1916, et décédé le 28 octobre 1949.(à l’âge de 33 ans)

    En 1922, sa famille s’installe à Casablanca (Maroc) et le jeune Marcel commence la boxe à l’âge de 8 ans. À 18 ans, il dispute son premier combat professionnel à Meknès.

    Signalons un bref passage par le ballon rond, car Cerdan fut aussi un champion de football méconnu, en Afrique du Nord en 1942, en compagnie de Larbi Ben Barek.

    Le 27 janvier 1943, il épouse Marinette Lopez.

    Il débute à Paris à la Salle Wagram. Semant la terreur sur les rings dans les années 1940, il est surnommé « le bombardier marocain ». Après avoir gagné les titres français et européens, il devient champion du monde des poids moyens en battant Tony Zale (dit Le Roi du K.O.) le 21 septembre 1948, par arrêt de l’arbitre à la douzième reprise.

    C’est à cette époque qu’il a une liaison avec la chanteuse Édith Piaf.

    Il est battu ensuite par Jake LaMotta à Detroit, le 16 juin 1949. Une revanche est prévue pour le 2 décembre 1949 au Madison Square Garden.

    Le 27 octobre 1949, Cerdan prend le Lockheed Constellation F-BAZN qui assure la liaison Paris-New York pour rejoindre Edith Piaf. L’avion s’écrase dans la nuit du 27 au 28, au pied d’une montagne de l’île São Miguel, dans l’archipel des Açores. Il n’y a aucun survivant parmi les 48 passagers de l’avion. Outre Cerdan, on déplore parmi les disparus la violoniste Ginette Neveu et le peintre Bernard Boutet de Monvel

    Il a été élu au Boxing Hall of Fame en 1964.

    Il eut trois fils : Marcel (4 décembre 1943), René (1er avril 1945) et Paul (1er octobre 1949).

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