Lac Sidi M’hamed Benali: L’aménagement du site décrié.

Les conséquences du “bétonnage” de cette zone humide sur l’écosystème sont d’ores et déjà perceptibles.

Les autorités locales de Sidi Bel Abbès reconnaissent enfin que l’aménagement du lac de Sidi M’hamed Benali, tel qu’il a été conçu et réalisé, a été une «grosse erreur». C’est à la faveur d’une visite de travail effectuée dans la ville de Sfisef (ex-Mercier Lacombe) que le nouveau wali a explicitement admis que le plan d’aménagement de cette étendue d’eau artificielle était «inapproprié».

Selon lui, les conséquences du «bétonnage» de cette zone humide, située à quelques encablures de la ville de Sidi Bel Abbès, sur l’écosystème commencent à être perceptibles. Des écologistes de la ville ont d’ailleurs souligné récemment que la réalisation d’allées piétonnes et d’un mur de clôture a sérieusement bouleversé le cycle biologique de certaines espèces animales qui nidifiaient dans ce site.

Le projet de création d’un parc citadin sur le site jouxtant le lac avait, rappelons-le, fait réagir des représentants du mouvement associatif de Sidi Bel Abbès, particulièrement ceux de tendance «écolo». Ces derniers avaient émis de sérieuses réserves quant aux conditions de réalisation d’infrastructures dites de loisir, initiées par l’ex-wali sur un site considéré comme fragile et vulnérable. Ils avaient attiré l’attention des responsables de l’époque sur les risques de dégradation et d’altération générés, le plus souvent, par l’activité humaine.

Certains avaient même qualifié de «crime contre la nature et l’environnement» les travaux engagés aux abords immédiats de cette zone humide.Des travaux consistant, entre autres, à installer un système d’adduction d’eau potable, des réseaux électriques, à réaliser une route à double voie, des terrains de sport, un théâtre en plein air, un débarcadère et un circuit de karting. Fruit d’un montage financier «puisé essentiellement dans les fonds de caisse des différentes directions de wilaya», selon les propos de l’ex-secrétaire général démis de ses fonctions en mars dernier, l’aménagement du lac devait coûter la bagatelle de 40 milliards de centimes. Mais, selon certaines indiscrétions, cette «initiative», applaudie à l’époque des deux mains par la «société civile», aurait déjà englouti plus de 60 milliards de centimes, alors que les travaux n’ont toujours pas été achevés.

C’est pour toutes ces raisons que le projet d’aménagement de l’espace vert d’Aïn Berda, présenté par le maire de Sfisef, a été accueilli avec réserve par le nouveau wali. «Ce site naturel (Aïn Berda), regorgeant de nombreuses sources d’eau naturelle, doit être préservé de toute  altération», a-t-il indiqué, préconisant une «étude complète avant le lancement de tout projet d’aménagement dans la wilaya». Le chef de l’exécutif a annoncé, par la même occasion, l’installation prochaine d’une commission d’architecture en charge de valider l’ensemble des projets d’aménagements urbains projetés dans la wilaya.

M. Abdelkrim (El Watan)

(2 commentaires)

  1. On peut avoir des raisons de craindre pour ce site naturel encore conservé. A mon avis, il ne le sera pas pour longtemps pour des raisons de pollutions. En effet, j’ai vu sortir de terre de bâtisses qui vont attirer un public nombreux mais je n’ai vu nulle part des aménagements pour la sauvegarde l’environnement : paniers poubelles et notamment un réseau d’assainissements des eaux usées. Je crains que le lac serve de déversoir pour ces eaux, une poubelle pour les déchets solides, et finira par mourir. L’idée d’aménager des infrastructures fixes est mauvaise s’il on ne pend le temps d’étudier les conséquences de l’usage des aménagements sur le lac.

  2. Mais pourquoi donc ça marche ailleurs et pas chez nous ?

    Le parc national des lacs de Plitvice, que j’ai eu le privilège de visiter en 1980, se situe près de ZAGREB non loin d’un autre site naturel fait de grottes karstiques qui recèlent des stalactites et des stalagmites les plus spectaculaires d’Europe. ( Au passage, on notera , note suprême de respect de l’environnement et de lutte contre la pollution, ces grottes se visitent en petit train électrique pour éviter tout contact physique du site par l’homme et en agissant sur le temps de la visite pour réguler le niveau de C02 émis par les nombreux visiteurs) . C’est dire !

    D ’une superficie de 296 kilomètres carrés,le parc comprend un ensemble de seize lacs reliés entre eux par 92 cascades ou de petites rivières mais aussi d’une forêt environnante de type primitive composée principalement de hêtres et de pins . Il abrite de nombreuses espèces animales et végétales rares .

    Le lac principal, dont le fonctionnement et l’encadrement sont exemplaires, accueille plus de 900 000 visiteurs à l’année sans qu’aucune atteinte n’ait été portée à l’intégrité et à la beauté du site !!!!.

    Hormis le chemin en rondins de bois et les quelques RARES aménagements pour les touristes, tous réalisé en bois et où le fer et le béton sont formellement exclus, la nature est laissée à l’état sauvage et AUCUNE INTERVENTION HUMAINE n’y est autorisée. Il est à la fois le plus vieux des parcs nationaux du Sud de l’Europe et le plus grand de Croatie. Il fut créé en 1949 , ce qui témoigne du degré de prise de conscience par les Yougoslaves, à l’époque, du respect de la nature, et fut inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1979.

    Espérons, avec l’arrivée du nouveau wali de Sidi Bel Abbès, que ce dossier soit SERIEUSEMENT remis à plat pour mettre fin à cette mascarade héritée de son prédécesseur, pour stopper le gaspillage des crédits inutilement affectés à ce projet, et pour restituer à ce lac toute ses caractéristiques originelles qui en faisait l’attrait par sa flore et sa faune.

    Des mesures rationnelles et DRASTIQUES sont à présent indispensables pour assurer de manière pérenne sa restauration dans le cadre du projet Ramsar élargi à l’ensemble géographique plus large constitué par le lac et le barrage de Oued Sarno, de son encadrement (des réglementations –type existent de par le monde , il n’y a qu’à s’en inspirer !!!) et sa protection par des MOYENS NATURELS (reboisement principalement, haies vives s’il y a nécessité de clôturer le site) peu coûteux pour la collectivité , et ceci loin des convoitises des prédateurs et des affairistes en tout genres qu’il faut absolument maintenir éloignés de ce genre de projet, et en mettant aux oubliettes ce sordide projet de plage artificielle qui a germé dans on ne sait quel cerveau fumeux et enfumé !!!

    VITE, il y a urgence pour la préservation de ce « poumon vert » de la ville !
    Il faut donner rapidement à ce lac la capacité de se régénérer naturellement, en éliminant tout le bétonnage inutile, criard et ringard du site, pour lui redonner son visage d’antan pour le grand bonheur de tous les inconditionnels du Lac Sidi Mohamed Benali, et qui faisait la fierté de la population bélabésienne.

    Ceci étant, il faudra peut-être parler sérieusement aussi du boulevard de la Macta et de ses “aménagements” !!!!!

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