BEL-ABBES INFO

Le premier journal électronique de la wilaya de Sidi Bel-Abbes

L’Algérie n’est pas sortie de l’ornière

Bycourrier

Oct 27, 2021

Djeha a piqué cette brève chez ses amis d’Algérie54. Cela l’a mis hors de lui. Désolé.

Invité du forum du journal électronique ” Algérie Maintenant”, le président du Conseil National Économique, Social et Environnemental CNESE, Rédha Tir, a souligné que la suppression de la taxe sur l’activité professionnelle (TAP), aura un impact très positif et encourageant sur l’économie nationale.

Sur ce registre, Rédha Tir estime nécessaire une réforme du système fiscal actuel devenu archaïque pour donner une nouvelle impulsion à la relance économique très attendue. Sur ce dernier point, l’invité du forum de “Algérie Maintenant” plaidera pour la création d’une agence nationale d’investissement indépendante. (Algérie54, L. 18 octobre 2021)

« Indépendante » de qui ?

Des efforts, de la rigueur, un cap partagé et moins de baratin.

Tout ça c’est du blablabla destiné à noyer le poisson. De plus, c’est du réchauffé.

On a déjà entendu cela de la part d’un ancien ministre expert en baratin, qui parlait un peu comme le rigolo ci-dessus. L’inénarrable ministre de l’Industrie et de la Promotion de l’investissement qui n’a produit ni industrie ni investissement. Abdelhamid Temmar qui s’est volatilisé, comme beaucoup d’autres, devrait rendre des comptes. Je me suis amusé à récapituler les ministères qu’il a pollué de ses compétences et de son génie pendant des années sous divers gouvernements en compagnie de ministres aujourd’hui au trou : cf. plus bas.

La réforme de la fiscalité est nécessaire mais pour avoir une plus grande transparence sur l’origine des capitaux (qui viennent de l’économie souterraine et leur circulation), mais aussi pour mettre en place une vraie économie avec une vraie monnaie, de vraies entreprises une valeur ajoutée nationale commercialement compétitive et produisant des biens en rapport avec la demande locale.

Il est hors de question de créer une agence destinée à devenir une machine à laver l’argent sale de l’économie informelle.

On nous propose un « pragmatisme » pour lombrics : c’est indécent !

C’est comme si Elliot Ness avait proposé à Alphonse Capone un poste de directeur de banque pour recycler tous ses larcins.

L’Algérie a été pillée par des parasites et on veut (avec des mots de technocrates) avaliser le vol et le transformer en machine à recycler le bien public détourné par des criminels.

On ne légalise pas le vol. On saisit les biens et on traduit les truands devant la justice.

Cette mission relève de la sécurité nationale et devrait être confiée à la défense. Naturellement, après avoir vidé le MDN de tous les généraux qui ont trempé dans les trafics et qui ont franchi la ligne rouge et confondu l’Algérie avec leurs intérêts personnels.

Ce dont l’Algérie a besoin, c’est d’une économie transparente et équitable.

Et pour y parvenir le plus simple, le plus rationnel est de remettre en place un ministère de la planification et de l’aménagement du territoire, pour mettre de l’ordre dans l’espace et le temps de l’action publique et privée, dans ce gigantesque foutoir que sont devenue notre économie et notre territoire national.

Après la sécurité militaire de notre territoire, il faut s’occuper de la sécurité économique et sociale de la population. C’est la seule réelle garantie de la sécurité pour n’importe quel pouvoir digne de ce nom.

Mais avant de commencer la moindre action, il faut d’abord et impérativement dresser un bilan des actions menées par les différents ministères et organismes publics.

Sans ce bilan récapitulatif on bâtit sur du sable et on se projette de manière désordonnée dans l’avenir comme on l’a déjà fait par le passé.

Secundo, il faut fixer des objectifs clairs, précis, chiffrés sur la base de nos moyens. Avec des moyens de contrôle sur ce qui est fait, par qui il est fait à échéances régulières fixées à l’avance pour ne pas divaguer à tort et à travers et attendre le prochain coup d’Etat ou « remaniements » pour effacer les ardoises.

Un bilan et un projet entre lesquels il faut tracer un chemin contrôlable avec des institutions qui doivent rendre des comptes à chaque étape, récapituler ce qui a été accompli et ce qui reste à accomplir. Détailler ce qui n’a pas été réalisé, expliquer pourquoi et comment cela ne l’a pas été et réinitialiser les projets : les technologies vont vite. Il en est de même du commerce mondial et des rapports de forces entre les acteurs.

Dans ce pays il n’y a pas de vision et encore moins de vision partagée par tous. Une vision partagée par le peuple est la pierre de touche cardinale sans lequel tout est baratin de la part de technocrates qui se lèvent le matin et se demandent quelle nouvelle idée ils vont balancer aux médias, en attendant de l’oublier le lendemain et de songer à une nouvelle le surlendemain… en pensant au magot venu de l’augmentation aléatoire du prix des hydrocarbures.

Et ces clowns tristes nous coûtent une fortune depuis des décennies et se succèdent à la tête de l’Etat.

Il y a certes un sentiment particulier issu de notre histoire commune meurtrie et aujourd’hui insultée. Mais cela ne suffit pas.

Depuis Houari Boumediene -qui a été largement vilipendé par ceux qui nous emmenés dans la funeste destinée dans laquelle on patauge- il n’y a plus d’utopie dans ce pays, seulement des bricoleurs uniquement attachés à bégayer des slogans piqués dans les bréviaires des prédateurs et à nous bercer d’illusions de prospérités libérales, les mêmes qui servent à domestiquer leurs propres peuples avec les « termes de langage » destinés aux troupeaux : « liberté », « démocratie », « libéralisme » « identité », « valeurs »…

Le Ministère des anciens moudjahidin devrait être dissout. Pour la raison élémentaire que tous les « anciens moudjahidin » sont morts et enterrés. Il ne reste plus que des rentiers qui instrumentalisent l’histoire nationale.

Mais avant qu’il soit dissout qu’une commission se charge de récupérer les milliers de cartes trafiquées, indûment délivrées à des milliers de combinards qui se sont fabriqués des attestations communales de complaisance. Vous en mesurer le format de cette impudence, je vous joints un document plus bas qui en fait platement état. 

Désormais, la gloire c’est dans le présent et l’avenir qu’il faudra la rechercher pour espérer se mettre à la hauteur de ceux qu nous permis de nous affranchir de l’occupation coloniale.

Ce serait la seule manière pour répondre aux « historiens » de l’autre côté de la Méditerranée qui veulent nous compromettre dans leur vision du passé de notre pays.
Qu’ils écrivent leur histoire et qu’ils nous fichent la paix. Mais qu’ils ne comptent pas sur les Algériens pour leur tenir la plume et la chandelle. Ce n’est pas notre affaire.

Toutes ces initiatives, ces axes politiques permettront à l’Algérie de devenir lisible pour nos amis et nos ennemis. D’où ce dernier point concernant notre politique étrangère.
Notre ministre des AE (et accessoirement de la communauté nationale expatriée) a passé quelques jours avec ses homologues africains pour découvrir à quel point l’influence de notre pays est devenue ridicule, à quel point nous ne comptons plus dans le concert des nations. Nous mesurons les dégâts produits sur notre image, nos intérêts et nos relations en Afrique et dans le monde depuis Chadli et Bouteflika qui a privatisé nos affaires étrangères lesquelles ont été privatisées par un petit cercle de bricoleurs après qu’il soit devenu un légume à roulettes.

Récapitulons :

1.- Retrouver notre place dans le monde, en particulier auprès de nos amis de la région, passe par le respect que nous nous devons à nous mêmes. Sans l’assentiment et la participation active du peuple algérien aucun gouvernement ne parviendra à atteindre cet objectif.

2.- Le consentement du peuple passe par le respect élémentaire qui lui est dû. Et ce respect passe par celui d’un développement rigoureux, crédible, sérieux.

3.- L’action publique est garante de la bonne fin des opérations, de l’équité sociale, de l’équilibre territorial, de la continuité de l’action sur le long terme.

La participation d’opérateurs privés est intégrée dans cette organisation globale. Mais ces opérateurs ne peuvent participer à ce développement que si l’origine de leurs moyens a été vérifiée et contrôlée et leurs compétences avérées ainsi que la compatibilité de leurs projets avec le Plan. Les appels d’offres doivent être rigoureusement soumis à des commissions dont la composition et le mode de fonctionnement est transparent et conforme à la loi.

D’une manière générale le respect de la loi doit être dans un Etat de droits la pierre de touche nécessaire sans laquelle aucune confiance ne sera accordée aux gouvernants.

*****

Si le peuple algérien ne bouge pas, ce n’est pas par lassitude ou par paresse. Ce n’est parce qu’il a peur. Ce n’est pas ce que le président Tebboune est sympathique et mignon.

C’est parce qu’il sait que les ennemis de l’Algérie qui piétinent d’impatience à nos frontières sont infiniment plus mortellement redoutables que ses ennemis intérieurs, dont certains ne sont que des relais attendant le moment de passer à l’action.

Réciproquement, ce ne sont pas les forces armées algériennes -aussi puissantes, aussi bien équipées, aussi redoutables soient-elles- qui font peur à nos ennemis.

Ils savent que derrière les généraux, derrière les chars et les avions, ils ont en face le peuple algérien, intact, malgré la corruption et les compromissions engendrées par la misère économique. Habité par l’histoire, à son insu depuis plus de 2000 ans, il est toujours là et il ne mettra aucun genou à terre lorsque l’essentiel est en jeu.

C’est lui notre principal bouclier, contre l’adversité et contre les manipulateurs de l’histoire.

C’est le seul investissement qui mérite considération. A commencer par les générations de jeunes livrées au chômage aujourd’hui.

Aucune « agence nationale d’investissement indépendante » n’y parviendra sans lui.

Djeha, mardi 19 octobre 2021

Abdelhamid Temmar

Ministre de la Participation et de la Coordination des réformes 23 décembre 1999 – 31 mai 2001 dans les gouvernements :

– Benbitour *

– Benflis I

Ministre du Commerce de 31 mai 2001 à 4 juin 2002 sous Benflis II

Ministre de la Participation et de la Promotion des investissements 4 juin 2002 – 4 juin 2007 dans les gouvernements :

– Benflis III

– Ouyahia III

– Ouyahia IV

– Ouyahia V – Belkhadem I

Ministre de l’Industrie et de la promotion des Investissements, de 4 juin 2007 à 28 mai 2010 dans les gouvernements :

– Belkhadem II

– Ouyahia VI

– Ouyahia VII

– Ouyahia VIII