PARIS (Reuters) – Le président français, Emmanuel Macron, a contacté mercredi 28 juin son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika, pour trouver des solutions au processus de paix qui est figé au Mali, a déclaré une source de l’entourage de M.Macron.
L’accord, négocié par l’Algérie en 2015, devait mettre un terme au conflit séparatiste qui a déstabilisé le Mali, avec des nomades Touaregs dans le nord du désert contre un gouvernement installé au sud.
Cependant, l’accord n’a pas encore été pleinement mis en œuvre et le Mali a du mal à contenir des mouvements militants dans le nord du pays, où les milices rivales se heurtent souvent en face des groupes islamistes qui lancent des attaques contre des civils, des soldats maliens, ceux du maintien la paix et les forces françaises.
La source, qui a refusé d’être identifiée, a déclaré jeudi que Macron avait proposé des “mesures concrètes” sur la situation au Mali.Aucun détail précis n’a filtré.
“Au même titre que les autres acteurs et nous-mêmes, l’Algérie veut que les choses bougent plus rapidement pour les objectifs qu’elle a fixé”, a déclaré la source aux journalistes avant la visite de Macron au Mali pour une réunion des chefs d’état de la région, prévue ce dimanche et qui traitera de la Situation sécuritaire dans la région.
Malgré les déploiements sans cesse de troupes françaises, une mission de maintien de la paix de l’U.N. et des années de négociations de paix, le Mali reste assailli par le banditisme, les troubles et les conflits ethniques. Il est peu probable que Paris puisse retirer ses 4 000 soldats engagés dans la lutte contre le terrorisme à court terme.
(Reportage de Marine Pennetier, écrit par Sudip Kar-Gupta, édition de John Irish)
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Repris de Reuters par A. Jabli
Macron, le terrorisme et la guerre d’Algérie .
Emmanuel Macron s’est exprimé lundi 3 juillet 2017 devant le Congrès, à Versailles, afin de fixer les “priorités” de son mandat présidentiel. Jusque là, rien de bien important, tout au moins, à nos yeux d’Algériens communs, étrangers à la chose parlementaire française.
Toutefois, au détour de son discours, dans un passage qui semble être presque passé inaperçu par les milieux avertis, et concernant la fermeté que la France compte observer dans sa lutte contre le terrorisme islamiste, il a incidemment fait référence aux dispositions nouvelles que doit adopter le Parlement français en ce sens, et qui devront « devront viser explicitement les terroristes à l’exclusion de tous les autres Français. Elles comporteront des mesures renforcées, mais qui seront placées sous la surveillance du juge judiciaire, dans le respect intégral et permanent de nos exigences constitutionnelles et de nos traditions de liberté ».
Arguant que « la démocratie n’a pas été conçue simplement pour les temps calmes » et qu’elle valait « surtout pour les moments d’épreuve », il a incité les députés et sénateurs à la production de textes qui « visent à nous libérer de la peur, de l’aliénation à la volonté de nos adversaires. Nous travaillerons à prévenir tout nouvel attentat, et nous travaillerons à les réprimer, sans pitié, sans remords, sans faiblesse, avec d’autant plus de force que nous n’aurons cédé sur rien de ce qui nous constitue. J’en prends l’engagement devant vous, et, au-delà, devant le peuple français »a-t-il souligné.
Jusque là aussi, rien de bien transcendant pour nous algériens qui avons connu les affres du terrorisme barbare , et tout aussi familiers à la chose sécuritaire telle que posée outre-méditerranée.
Et de rajouter subrepticement, dans le même registre de la lutte implacable à mener contre le terrorisme islamiste actuel, cette surprenante allusion historique à la guerre d’Algérie, en rappelant que c’est au plus fort de cette période « qu’a été écrite et votée cette disposition de notre Constitution qui prévoit que l’autorité judiciaire est la gardienne de nos libertés. Montrons-nous dignes de la fermeté d’âme de ceux qui nous ont précédés dans les épreuves » a-t-il conclu sur ce chapitre, c’est-à-dire , sur le plan sémantique et tels des aveux tardifs, à réprimer sans pitié, sans remord, sans faiblesse et avec force, à l’image de ceux qui l’ont précédé dans cette besogne, comme cela avait été fait il y a quelque décennies en Algérie .
Une conclusion pas très innocente en somme , en cette veille de célébration de notre 55ème anniversaire d’Indépendance, et qui s’avère être en réalité une allusion perfide au combat libérateur qu’il place sur même plan que le terrorisme barbare qui ensanglante de nombreuses régions dans le monde et que la même Algérie avait connu dans les années 90 d’une part, et un raccourci vipérin à l’endroit de la Grande Révolution libératrice algérienne, une manœuvre grossière et pernicieuse en quelque sorte, où l’amalgame et l’ignominie ont été plantées comme autant de banderilles scélérates dans le dos du mouvement libérateur de notre pays d’autre part.
Macron a-t-il été piégé à son insu dans son discours par ce « bug », ou cela a-t-il été fait de son plein gré pour rattraper sa téméraire déclaration concernant le « génocide français en Algérie », dévoilant dans l’un et l’autre cas, le ressentiment trans-générationnel qui persiste dans la société française, et au plus haut sommet de l’Etat français, à l’égard de notre pays ?
Et de se poser cette lancinante question qui avait été avancée il y a quelques temps sous forme d’une hasardeuse affirmation : « Macron est-il vraiment l’ami de l’Algérie ? ».
Quoi qu’il en soit, et en cette veille de célébration de notre Glorieuse Révolution armée, cette guerre de tous les sacrifices, et de notre si chère et belle Indépendance – quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse- nous ne nous lasserons jamais de dire haut et fort :
Tahya El Djazair, Allah yerham echhouhadas.