Russie et Chine, par la vertu d’hommes forts à leur tête ont évité à leurs pays respectifs le désolant spectacle de la fragilisation de la vie politique, telle que vécue dans le monde occidental.
Quand l’institution judiciaire a voulu prouver l’égalité de tous devant la loi,en mettant en examen François Fillon, qui s’était lui-même tiré une balle dans les pieds, avec la formule choc: « imagine t-on De Gaule mis en examen? », en cachant son extrême avidité pour l’argent, une coalition de vieux chevaux sur le retour comme Chevènement, des philosophes et des écrivains se sont rués pour condamner le gouvernement des juges.
Liberté, Égalité, Fraternité, mais pas la liberté de toucher aux vaches sacrées.
Politiciens véreux, rentiers du système et médias pris en flagrant délit de concubinage, mènent un combat d’arrière garde en mettant en avant la désuétude du secret d’instruction pour s’offusquer que la justice puisse s’en prendre aux vrais puissants.
Le matamore Bernard Tapie, interrogé sur son inculpation et sa condamnation à la prison ferme pour des broutilles judiciaires,aura la lucidité de conclure: » je n’étais pas un vrai puissant!. »
En effet, à l’abri dans leurs fiefs électoraux, tels les seigneurs d’antan, les professionnels de la politique mettaient le pays en coupe réglée et vivaient sur la bête, avec prébendes et rosaces accrochées au veston.
Le candidat Fillon qui braconnait sans vergogne sur les terres du Front national en s’en prenant à la visibilité de l’islam dans l’espace public, est défendu bec et ongles contre l’opprobre et des ténors coalisés plaident pour l’armistice juridique le temps de l’élection…gage d’impunité en cas de victoire.
L’amnésie sélective qui occulte le bilan désastreux de Fillon aux côtés de Sarkozy comme Premier ministre, et qui tire un voile pudique sur le déclin des revenus, la précarité, le chômage et le naufrage de la jeunesse, livrés en héritage à Hollande, relève du cynisme le plus accompli.
Les particules fines de la théorie du complot, au bout des plumes les plus stipendiées s’infiltrent partout pour brouiller la vue. Les leaders d’opinion et groupes de presses rangés derrières les étiquettes Fillon-Macron ne donnent pas envie de cette démocratie là.
Chine et Russie sont à l’abri de telles avanies et n’encourent la défiance vis-à vis du fonctionnement de l’état et de son système politique. Hard et soft power se conjuguent pour installer ces deux pays au cœur des pulsations du monde qui compte!
Des hommes forts jouissant de la crédibilité voulue sont une bénédiction en temps de crise. Soucieux de l’intérêt général, leur verticalité a mis à distance les oppositions partisanes et le bricolage des appareils.
La date magique des élections facilite peut-être les hallucinations,et l’hysterisation du débat; mais il faut retenir que les pays ont besoin d’hommes verticaux qui jouissent du soutien populaire et de leur propre crédibilité.
À l’unité des électorats, je préfère l’unité de l’Algérie!
AL HANIF