Votre excellence, j’ai l’immense plaisir d’adresser à votre honorable personne cette demande, qui comporte un souci d’intérêt, autant général que personnel. J’occupe un terrain agricole au domaine Djemil Youcef à Boukhanefis wilaya de sidi bel abbes depuis 1967, juste après l’indépendance, et mon père Lairej Atia, bien avant l’indépendance, alors qu’il portait encore son nom.
Cette terre nous servait d’abri au milieu de nulle part. Aucun voisin aux alentours. La commune n’était qu’une simple bourgade d’une petite population. L’élevage d’ovins et bovins et production de lait étaient et sont notre unique activité et seule source de vie. Nous sommes deux familles, moi et mon frère, et j’ai un enfant qui représente un handicape mental, qui nécessite une assistance, un suivi et une prise en charge au quotidien. Ces charges ne peuvent être satisfaites sans ressources.
Nous avons réussi à tenir à beaucoup d’obstacles, à un malheur complexe indescriptible. Ceux d’avant l’indépendance et ceux d’après. Le terrorisme en faisait part de notre vie. Les terres agricoles qui nous entouraient étaient encore exploitées par le domaine. Jamais l’on a été persécuté ou dérangé. En 1987, date de reconversion des terres à une EAC, après 20, un groupe de bénéficiaire de cette procédure est venu, et encore jamais de problème, jusqu’en 2021. Un temps qui dépasse 55 années. Jamais l’on n’était effleuré par quelconque idée d’être un jour dérangé, jusqu’au décès d’un membre du groupe en 2020 ou 2021. Les héritiers sont venus nous apprendre qu’on se trouve sur leur parcelle de terre. Un coup de marteau sur la tête.
Comment est-ce arrivé ? On n’a été ni avisé ni exclu pour chercher une autre vie ailleurs ni sollicité de quelconque arrangement. Pourtant nous sommes des algériens, des acteurs productifs, des éleveurs avérés d’ovins et bovins et de lait dont l’état encourage et défend avec hardiesse. J’avais encore 12 ans. Aujourd’hui j’en ai 68. Toute une vie de dévouement et bonne citoyenneté, de collaboration au développement économique du pays.
Votre excellence, je vous prie de comprendre ma situation. Deux familles restent accrochées à cet espoir. Cette activité, de par son d’intérêt général, est désormais notre seule et unique source de vie avec nos familles. Le contraire, c’est le chômage pour moi et mon frère et la famine pour plus de 11 personnes…. De grâce, soyez autant humain qu’administrateur. Pour votre information, une lettre de régularisation a été envoyé au directeur de l’ONTA, au P/APC, au subdivisionnaire le l’agriculture de la daïra de Ben Badis et à Mr le chef de daïra de sidi Ali ben youb. Pour simple information, j’étais bien reçu, mais n’empêche que votre intervention reste vraiment souhaitée pour sauver deux familles de la famine.
Lairej Abdelkader téléphone 0771 32 58 72
Boukhanefis sidi bel abbes