L’ex Président de la FAF Omar Kezzal n’est plus

Dirigeant intègre et compétent ,il a su ramener  la coupe d’Afrique des nations en 1990 organisé par notre pays ainsi que la Coupe afro-asiatique des Nations. Il a eu également avec la JSK la Coupe d´Afrique des champions en 1990 et la Coupe afro-asiatique des clubs avec l´ESS en 1989.

Le monde du football, l’avait oublié alors qu’il est encore de ce monde et combattait une maladie méchante depuis longtemps qui vient de le remporter.Omar Kezzal s’est éteint aujourd’hui à 4h du matin.Secrétaire générale de la FAF, il devient son président  à trois reprises (1982-1984, 1989-1992 et 2000-2001), sans omettre son passage à la Ligue d’Alger.

On signale que son retour à la FAF en 1989 s´était soldé par les meilleurs résultats sportifs du foot ball Algérien depuis l´épopée de 1982 et de 1986. Omar Kezzal, reste à ce jour, le président de la FAF qui a obtenu le plus de trophées tant avec l´équipe nationale qu’avec les clubs.

EL WATAN dans son édition du 07 10 2010 rapporte sur plus d’une page son parcours d’homme intègre en voici un long extrait :

«C’est un homme qui mérite tous les éloges pour les efforts entrepris. C’est grâce à lui que le citoyen peut retirer des chèques dans n’importe quel bureau de poste. Il a été l’initiateur de l’informatique aux P et T et à la Fédération. Pour toute son œuvre, il mérite une distinction nationale », plaide son ami Hassan Zemmam qui a été aussi son coéquipier à l’AS Chèques postaux dans les années soixante. Il faut savoir que Kezzal, natif d’El Biar a joué à la JSEB dans les petites catégories et a été un témoin privilégié de la grande victoire de la JSEB face au monument Stade de Reims en coupe de France en 1954.
Les proches de Kezzal louent ses qualités d’analyse, son esprit de synthèse et son endurance. Il sait manœuvrer mais toujours dans le bon sens insistent plusieurs sources.Sa carrière il l’a bâtie à l’humilité. Fier d’être un pur produit de l’ascenseur social, il affirme qu’il a fait son devoir le plus honnêtement possible pour rendre à ce pays un peu ce qu’il lui a donné.
Omar Kezzal a présidé à trois reprises aux destinées de la Fédération algérienne de football. La première fois en tant que «désigné» pendant la période allant de novembre 1982 à avril 1984, c’était juste après la belle participation de l’E.N au Mondial ibérique. Kezzal a géré une période très tumultueuse du football national qui, après l’euphorie espagnole, est vite retombé dans son péché mignon, l’instabilité et une désorganisation totale.
Les clubs étaient remontés contre une FAF qui perdait son autorité, et tout le monde garde le souvenir des assemblées générales houleuses qui se terminaient toujours par des querelles de clochers à ne plus en finir. C’est dans ce magma indescriptible qui fera encore reculer le football national que le Président devait trouver les échappatoires idoines pour calmer les esprits et permettre aux compétitions d’aller jusqu’au bout des calendriers. On signale que Kezzal a été dans l’obligation, après deux années d’une gestion très agitée, d’abandonner le navire suite à la malheureuse affaire suisse qui avait défrayé en son temps la chronique en révélant un déplacement inutile de l’EN en terre helvétique faute d’une programmation rigoureuse.
La seconde fois en tant qu’élu durant la période allant de juillet 1989 à novembre l992. 0n peut dire que c’est le passage le p1us concluant de Omar Kezzal, qui gagnant en expérience et en maturité remit la FAF sur les rails ce qui permit à l’Algérie de remporter chez elle la coupe d’Afrique des nations.
Premier titre africain
Kezzal eut même droit à une haute distinction personnelle puisqu’il reçut l’Ordre du mérite de la part de la Confédération africaine de football pour le travail accompli.
La troisième fois toujours en tant qu’élu puisque désormais la règle est établie, pendant la période allant de août 2000 à août 200l, autrement dit le passage le plus court de sa carrière à la tête de l’instance fédérale. Ce fut peut-être une année de trop, puisque là également Kezzal dut sortir par la petite porte après avoir essayé sans résultat de redresser une institution par trop minée par le clanisme et les luttes intestines. Trois mandats avec des fortunes diverses un peu à l’image de cet homme très controversé qui a passé plus de temps à chercher les équilibres pour soigner l’image extérieure de la FAF qu’à trouver des solutions d’avenir.
Avec peu de moyens
Omar Kezzal reste néanmoins un personnage qui a marqué 1’histoire du football national ne serait-ce que par le fait d’avoir introduit le principe de l’argumentation et du débat intellectuel à l’intérieur d’un monde de la balle ronde qui fonctionnait jusque là sur des a priori et des démarches irrationnelles. Trop soumise au jeu des conflits d’influences, dont celle venant d’en haut n’étant pas des moindres, la FAF avait du mal à se dépêtrer de ses carcans.Pour notre confrère A. Merad : «L’homme n’a jamais été pris en défaut de malhonnêteté ni de laxisme, en dépit des faiblesses en matière de gestion et de direction qu’on lui a reconnues. Pragmatique, il a fait partie de l’élite footballistique algérienne et est resté fidèle à ses principes jusqu’au bout.»
Pour Saïd Selhani, journaliste ancien collaborateur de la FAF :
«Omar Kezzal a toujours accordé une grande importance au volet de la communication. Durant son mandat de 1990, il m’avait confié la réalisation d’un périodique d’information pour la FAF. La publication sortait sous forme journal tabloïd éditée à El Moudjahid et diffusée par l’entreprise publique de Messagerie. Elle se vendait dans les kiosques comme un journal.
A l’occasion de la coupe d’Afrique des nations de 1992, on avait fait un numéro spécial sur l’équipe nationale et sur le football algérien. Une partie du tirage a été distribuée au Sénégal, organisateur de cette coupe d’Afrique.
A son retour à la FAF en 2000, Kezzal m’a rappelé pour réaliser cette fois ci-un site Internet. La FAF était, à l’époque, l’une des premières institutions en Algérie à se doter de ce nouveau média.
Des trois passages de Kezzal à la tête de la fédération, je retiens une chose importante : Il est le premier et le dernier à placer une femme au poste de secrétaire général. Il est vrai que cela n’a pas trop duré mais c’est elle qui est partie pour un poste plus intéressant ailleurs.D’une voix calme et sur un ton saccadé Kezzal répond à nos interrogations. «Contrairement aux rumeurs infondées on m’a bien invité à la Coupe du monde c’est le président de la FAF qui m’en a informé. Comme j’étais fatigué et le voyage harassant je me suis abstenu.»
Évoquantle lancement du professionnalisme en football, il signale que : «C’est une opération vers laquelle on devait arriver fatalement. Mais comme la tâche est énorme, il faut bien réfléchir à l’avance. L’impression qu’on en a, c’est que cela s’est fait dans la précipitation. Il faut d’abord, mettre en avant les potentialités proposées aux présidents de clubs et ça, nous l’avons négligé. Et puis ce qui ne me plait guère, c’est cette façon autoritaire de fait accéder les clubs à cette nouvelle forme. Or il faut tenir compte de la volonté des gens. La FAF a eu toutes les facilités. Et s’il faut aller plus loin dans cette entreprise, il importe de donner le temps au temps car on a eu la démonstration que le football peut ramener beaucoup de choses.»
Et lorsque nous lui demandons si le football auquel il a donné toute sa vie ne lui manquait pas Kezzal est formel. «Le foot ne me manque pas. Je regarde les matches à la télé, en précisant l’œil malicieux, avec une préférence pour les chaînes satellitaires. Je reçois périodiquement les publications de la FIFA.» Notre collègue Yazid Ouahib voit en Kezzal « un homme de dialogue, intègre, compétent, maîtrisant parfaitement l’organisation et surtout les règlements, il n’a pu malheureusement aller au bout de son ambitieux projet, faute de moyens, mais aussi de l’ingérence de la tutelle dans les affaires du football. »
Pour Rachid Khelouati, ancien président de la Ligue nationale et ami de Omar : «Il est évident que Kezzal maîtrise tous les aspects du foot tant au plan technique qu’administratif. Le seul défaut que je lui connaisse dans le football c’est sa trop grande gentillesse qui découle de sa grande éducation. Sa devise a toujours été «Convaincre et ne pas imposer». «S’il avait été bien aidé il aurait réalisé de grandes choses, c’est le sentiment général qui prévaut dans l’environnement du football et auprès de tous ceux qui ont travaillé avec lui.»

 

Source El Watan