J’ai été heureux de lire dans mon journal préféré – BAI – que le Maire a décidé de délocaliser le fameux marché des oiseaux. Comme, je me suis permis de vous interpeler directement en tant que premier Responsable de notre Wilaya, sur ce phénomène ; tout pousse à la conclusion que cela ne peut être qu’une providentielle injonction de votre part. Pour la simple raison que le PAPC a, plusieurs fois été interpelé en vain. Pour cela, je suis tenté de vous dire Merci, M. Le Wali, quitte à recevoir les foudres de guerre de la part de mes fidèles lecteurs qui n’hésiteront certainement pas à me voir en cela «changer de veste» et rejoindre le cercle des opportunistes. J’avoue que dans un premier temps, je craignais que la déclaration du PAPC ne demeure que slogan après qu’il eût utilisé le terme de «graduellement» qui risquait de devenir «jamais», mais l’application immédiate de l’instruction montre à quel point que quand on veut, on peut.
Vous savez M. Le Wali, il est vrai que les problèmes sont innombrables, que le contribuable n’est pas exempt de tout reproche, mais il est aussi clair que le rôle des pouvoirs publics est de fédérer les synergies, d’appliquer la Loi et viser à améliorer les conditions de vie du citoyen. C’est leur responsabilité et les hommes qui détiennent ce pouvoir sont comptables des résultats.
Il ne doit certainement pas échapper à votre discernement, que le marché des oiseaux n’est que l’arbre qui cache la forêt. Il n’est que la goutte qui a fait déborder le vase. Des similitudes, il y en a plein.Vous avez déjà eu l’occasion de le vérifier par vous-mêmes à travers les exemples du Lac de Sidi-M’Hammed Bénali et de Aïn El Berda de Sfisef. Pour rester uniquement dans le domaine du patrimoine, et comme vous venez à peine de rejoindre notre Wilaya, permettez-moi de compléter la “morbide collection” en portant à votre connaissance, les massacres qui vous ont précédé :
– Le château Perrin, magnifique site, sur la route de « Boussenn » en allant vers Sidi-Lahcen, fait pitié à voir. Complètement délabré, abandonné, ses murs tombent en ruines peu à peu. Le reste de ses palmiers fabuleux pleurent sur leur état au point où leurs larmes les ont complètement desséchés.
– Le Château Napoléon (Batiste) véritable œuvre historique et architecturale – Napoléon y aurait passé une nuit – après être totalement abandonné fut légué à une administration publique qui en a fait un siège. La plaque commémorative qui figurait sur le fronton a complètement disparu. On raconte que le CCF s’est proposé pour sa totale restauration gracieusement pour que la ville en fasse un hôtel touristique de luxe.
-Sur les frontons du théâtre et du palais de justice (actuellement tribunal) figuraient de magnifiques fresques céramiques. Des chefs-d’œuvre ! Un jour du temps du parti unique, débarquait un nouveau Mouhafedh. Alors qu’il longeait la place Carnot, il remarqua les fresques. Sitôt son bureau rejoint, il ordonna d’enlever immédiatement ses dessins « obscènes et attentatoires à la morale » (sic) C’est surpris et complètement choqués que les citoyens virent des ouvriers improviser des échafaudages et travailler au marteau et ciseau pendant une dizaine de jours, pour effacer quelques pages de notre Histoire
Cela sans parler des « pavés » de la route de Mascara, des différentes statues (jardin public et place de la patte d’oie) etc…..
Vous qui –dit-on – êtes un homme de culture, faites en sorte qui ce qui reste soit préservé .Nous vous en citerons :
1. Sidi Bel Abbès Ville
- Le jardin public
- Dar El Askri (Graba). Lieu où a été remise la clef de la ville à l’indépendance.
- La joyeuse harmonie
- Le Théâtre ;
2. Tessalah
- Le Mont de Tessalah et ses ruines romaines ;
3. Ain Trid :
- Le Lac Sidi-M’hammed Benali
4. Sidi Ali Benyou
- Ruines romaines du limes
- Source antique sidi Ali Benyoub
5. Sfisef
- Arbre de fer
- Souabria
- Ain El Berd
- Djebel Robba
- Cimetière du M’cid
6. Caid Belarbi
- Djebel Moksi
7. Dhaya
- Prison de Bossuet
C’est donc une liste non exhaustive, M. Le Wali, qui requiert toute l’attention voulue, afin que d’autres massacres n’en finissent une fois pour toutes avec notre mémoire collective.
Respectueusement Vôtre.
djillali@bel-abbes.info