NOS VILLES NE RESSEMBLENT PLUS À « EL MADINA EL FADILA »

La ville n’est pas une simple agglomération d’hommes et d’équipements, c’est un état d’esprit R.Park
La vraie ville c’est celle qui unie les valeurs morales et les valeurs esthétiques c’est aussi la ville juste et équilibrée ou le bien est beau et le beau est bon, c’est aussi un lieu ou existent ,vivent et cohabitent certes des Ghachis en petite quantité, des individus dont leurs opinions ne sont pas majoritaire et des citoyens à prédominance d’hommes de raison, de culture, de justesse ,d’harmonie ,d’utilité et de concision ou l’éducation associe le savoir avec un comportement sage , bon et vertueux maitrisant le contexte social ou l’ordre , le droit, la discipline et la loi représente la norme de la régularité, source de cohésion interne, elle cimente les valeurs d’une société humaine et rapproche le justiciable du justicier. C’est aussi un lieu par excellence de production économique, sociale et culturelle, ce lieu est fait d’échange ou l’expression plurielle, individuelle ou groupe sociaux coexistent normalement à l’intérieur d’un système normé semblable à un organisme idéal vivant.
La ville est juste et équilibrée par une gouvernance ou la balance, le glaive et la plume, ces trois systèmes veillent juridiquement, moralement et justement au bon fonctionnement de la cité ou El Madina telle qu’à été décrite par El Fârâbî sous la pensée de Platon et Aristote. Une vraie ville juste et équilibrée dispose à travers son génie( cette logique pragmatique qui mettra de l’ordre dans son esprit et lui permettra d’adapter l’action à l’objectif assigné tout en lui illuminera le parcourt) ; un cachet (symbole) propre pour se faire valoir en tant que telle, une ville vivante peut avoir un cachet culturelle, balnéaire, thermale, militaire (forteresse), universitaire (pole de savoir), industrielle, administrative, portuaire…….Ce cachet ne peut avoir lieu qu’avec l’art du savoir faire et du savoir être, l’art de création, la culture et la morale qui font pérenniser la cité équilibrée dont les idées produisent bien leurs effets.
L’entregent de la ville algérienne en générale est mené et orienté exclusivement par l’Etat (au sens propre algérien ou les objets l’emporte sur les idées) selon les dispositions contenues dans la loi n°06 – 06 du 20 février 2006 portant loi d’orientation de la ville. A cet effet, La politique de la ville est initiée et conduite par l’Etat( sens du pouvoir) qui en définit les objectifs, le cadre et les instruments selon lesquelles les différents secteurs et acteurs concernés œuvrent ensemble pour la réalisation d’une conduite organisée de la ville de manière cohérente et féconde, à partir des choix arrêtés par l’Etat et des arbitrages communs et dont les premiers responsables régionaux et locaux méconnaissent.
Une ville est un lieu privilégié de l’expression de la citoyenneté et de la démocratie de proximité qui va dans le sens de la conformité des principes de l’état de droit. La ville algérienne est administrée à la fois par deux modes de gestion administrative dont la « déconcentration » distance largement la « décentralisation » car les missions et attributions sectorielles de la première sont confiées au niveau local, avec plus de prérogatives aux représentants de l’Etat central( sens du pouvoir). Tandis que pour ce qui est de la décentralisation, la collectivité locale ne dispose de pouvoirs et d’attributions que ceux qui lui sont dévolues par la loi en minorité et du pouvoir en général. La commune algérienne est cette entité qui est chargée uniquement de faire pitoyablement et piètrement la gestion piteuse de la ville.
Les principales et réelles compétences nécessaires et importantes de la commune inventoriées sont en partie l’économie, le social, la santé et l’hygiène du milieu, l’urbanisme, la culture, le sport et les loisirs. Ce sont les ingrédients de la recette permettant par une optimisation (efficacité+efficience) à institué une ville équilibrée dont la qualité du cadre de vie et l’amélioration des services publics ne peuvent résulter de :.
1-l’économie :
c’est le créneau le plus important de la survie de la ville, l’encouragement ,l’initiation et les impulsions sont des énergies nécessaires pour l’APC face à un environnement externe et central hostile( juridico-administratif-politique-economique-sociologique-culturel-technologique-geographique-information..) pour encourager le développement économique via des investissements qui se rapportent en premier au cachet de la ville comme par exemple :
* pour la ville Benisaf le port-la pêche-le minerai –et le tourisme en qualité de station balnéaire représentent les domaines propices pour une large exploitation en mettant beaucoup de savoir faire, l’argent , la matière étant disponible. La participation, la décision, la responsabilité et la réalisation concernant le capital social, et le plan de développement local doit être muri et doit être suivi d’un contrôle très minutieux sur les réalisations, sur les utilisations et les affectations des sols.
Benisaf , une ville altérée parce que l’unité sociale historique concept de Malek Bennabi( personnes ,les choses et les idées ,leur synthèse est défaillante) ou la platitude est maitresse en ces temps ci, il n’y a pas de droit ,il y a que des faveurs que les bureaucrates veulent bien accorder, et le trafic d’influence que les bureaucrates tendent à banaliser, vu que l’anarchie se coule douce dans les affectations et utilisations des sols et des biens , une Zone industrielle qui ne possède point de cahier de charges …..Des constructions illicites se matérialisent au grand jour au vu et au su des premiers responsables, des déformations de façades d’immeubles et de particuliers deviennent monnaie courante……point de lopin de terre pour mettre une PME créatrice de valeur en biens et services et en emploi.
2-le social :
Il est important de faire fructifier la société civile par le biais d’associations actives qui balisent le cadre de la gestion de la ville selon des mécanismes transparents, la transparence fait peur à tout gestionnaire incompétent. Le service social communal ne fait que gérer systématiquement et bêtement les dispositifs que l’état a mis en place pour les nécessiteux, en dehors de cela, un vice president d’exécution d’APC n’est pas utile encore moins nécessaire. Le plus important et inexistant dans ce service est la préparation de différents plans opérationnels qui doivent être mis en place pour solutionner les problèmes tels : habitat (distribution), circulation, l’emploi, les handicapés, schéma d’aménagement environnemental de la ville en incorporant les sphères de l’activité économique….
3-l’ urbanisme :
Entretenir l’existant d’abord et convenablement selon les normes de la cité (immeubles –équipements- infrastructures), l’aménagement du territoire doit être modelé selon un plan bien détaillée ou les instruments d’urbanisme soient mises en exploitation dans toute sa rigueur ainsi que la protection des sols ,des espaces verts, de la signalisation, de tout le mobilier urbain …..
4-la santé publique :
La fraction environnementale englobant l’hygiène, la salubrité, les eaux usées, l’eau potable, les déchets de toute nature doivent faire l’objet d’étude pour dégager des plans locaux d’action opérationnels dont leurs faisabilités répondent à des normes de cité.
5-la culture, les loisirs et les sports :
Les associations culturelles et sportives doivent s’imprégner davantage pour valoriser les centres culturels, les infrastructures sportives, les bibliothèques, les parcs…… afin d’ensoleiller et d’éclairer la ville pour que l’individu se reconnait en tant que citadin.
Par ailleurs, la déficience constatée dans la gestion de proximité que l’état n’a pas su associé, par tout moyen le citoyen à la gestion de toutes les actions se rapportant à son cadre de vie . Cette exclusion a engendré des effets pervers, jusqu’à ce que l’homme devient la négation de la richesse de la morale sociale et il compromet plus à la dégradation ( hadi taa bak ! « notion du Baylek » c’est-à-dire que tout ce qui est étatique relève du domaine public, cette conception amène l’individu à se servir et faire jouir à réplétion pour chaque occasion qu’au développement) , foulant au pied les règles les plus élémentaires , ainsi que les lois mortes qui régissent la cité ,profitant de leur rang , de leur titre, de leur stature et font un esbroufe ostentatoire de leur mal acquis et leur faux privilèges .Cette approche ne peut faire décoller, ni avancer, ni propulser vers un développement durable comme le décrit l’état centralisateur vis sa vis de sa loi su citée non mise à execution.
Pour mieux illustrer la conception de la ville un exemple sur une petite ville algérienne mérite d’être narré et Beni-Saf fait bien l’affaire et l’exemple.
Beni-saf n’est plus cette ville d’antan (décennie 70), attentif aux moindres murmures, c’était un lieu privilégié de l’expression au pluriel de la citoyenneté. La ville avait un cachet à la fois touristique, balnéaire ,portuaire et économique .la véritable ville ou chaque Beni-Safien aspirait avoir pour bien vivre le jour comme de nuit dans toutes ses commodités les plus élémentaires( service public) , la sécurité ,la morale, il n’était plus besoin de se bousculer le matin pour avoir son petit pain frais et sa bouteille de lait « clo » en verre , l’élève ne portait pas de tablier mais son comportement indiquait que c’était un élève poli du primaire ou gentil du moyen , ou le mécanicien ne cohabitait pas avec le peu de médecins qu’ils y avaient, ou la ruelle d’aujourd’hui englobe l’expert ou plutôt « cabinet » de l’avocat, le vulcanisateur, la superette, le tôlier, le gargotier et le marchand ambulant qui étale sa marchandise sur le trottoir à même de la mosquée ou bien du toubib , la rue est ornée de poteaux électriques mal plantés et munit de lampes grillées ou détériorées, les ordures jonchent à même les faux trottoirs au parage des écoles, les chiens errants ne font plus peur ,ils sont des habitués des lieux autour des cafés et des restaurants. Les espaces de détente et de loisirs à la hauteur des besoins des habitants de la ville, le cimetière de benikhaled devenu un vidoir et dépotoir d’ordures, les forets urbains récréatifs, les parcs d’espaces verts et les jardins publics étaient bien entretenu jadis, dans l’ordre, la propreté et l’entretien, la ville était bien assumée par la qualité de professionnalisme.
En 1970 il y avait un garde champêtre à Benisaf, il mérite d’être cité honorablement car c’était un « grand homme » il s’appelait Brâhmi et son surnom « beaux yeux » ce garde champêtre exerçait convenablement ses compétences dans plusieurs domaines comme celui de la police des eaux ou encore la police de l’urbanisme, la police de l’environnement, de la voierie, de la propreté, du patrimoine communal….. De plus en plus, ces missions s’orientaient vers la protection de l’environnement et la préservation des espaces publics naturels. Seul, le « beau yeux » était capable de mener à bien sa mission et il faisait à merveille concilier avec une virtuosité extrême les droits des individus avec les exigences de l’ordre public.la ville était bien ordonnancée, elle était juste et bien équilibrée.
Au fur et a mesure que le dirigisme des pouvoirs publics se renforçait au détriment d’une perte imposée de la société civile ,face à une crise très aigu de logement ,la situation de la ville s’est soldée par une nouvelle mentalité ou l’esprit des individus devenait peu créatif et beaucoup plus égocentrisme, le résultat de ces effets néfastes prodiguaient des cités dortoirs qui balayaient d’un seul trait la notion de la ville .la contestation sociale s’amorce depuis ce vide culturel , ce cadre ornemental indécent et ce cadre de vie obscène face à des services publics médiocres et parfois inexistants….. Ce qui engendra l’injustice et le non droit, l’exclusion, la marginalisation, le chômage, et puis la violence…. Face à une caste dont la fortune est constituée de rapine, de pot de vin, de dessous table, de rien on redevient milliardaire, cette insolence de signes extérieures de richesse de gens sans foi ni loi s’engraissent sur le dos du peuple et de l’état en même temps. La décadence de la cité s’amorce avec plus d’avoir et moins de savoir
Beni-Saf d’aujourd’hui avec ses cafés soulés et empiffrés de monde, les Beni-Safiens causent pour ne rien dire, ou la grande masse parlote très fort mais très peu d’entre eux écoutent, beaucoup savent parler mais bien peu savent faire. La vérité n’appartient qu’à ceux qui savent, les autres ont le droit d’avoir celle qu’ils se sont inventées, le cendrier n’est pas utile le sol est déjà un grand cendrier, l’atmosphère est fumante.
*Beni-Saf avec son centre ville crasseux, la cohabitation saleté, odeurs nauséabondes, désordre, marché des fruits et légumes, école primaire et petits bambins, les flâneurs ou plutôt passeurs ne font plus attention à tout ce qui est d’égueulasse.
* Beni-Saf et ses gargotes qui utilisent impunément les lieux publics (trottoirs) comme cuisine pour public, l’odeur qui se dégage des rôtisseries et barbecues est la nouvelle pub gastronomique !à la Benisafienne .
De ce désordre de nos cités ou villes, s’estompe le respect de ce qui est bien , fait disparaitre le respect du bien matériel, se dissipe le respect des règles de société, supprime toute action initiatique, le citoyen se retrouve dans la notion du GHACHI incognito( celui qui devance le bien avant l’idée)… et c’est la ville des ghachis qui détrône la ville du citoyen
Et la loi de l’orientation n’a plus cette force ou la mission de puissance publique pour que la ville à travers sa bonne gestion, une bonne stratégie fixant les priorités pour le développement durable de la ville.
La mission de promotion du développement de la cité devrait être suivi de bonnes tactiques pour mieux normé la ville dans le cadre de son mobilier urbain qui est squatté par de l’ informel, la surveillance de l’urbanisation anarchique, l’ornement des espaces verts , favoriser une économie verte productrice de bénéfice servant à financer l’entretien des routes , développé l’écocitoyenneté , Une éducation ou le petit geste social représente l’utile, l’agréable le nécessaire et le beau pour la cité ;la collectivité doit investir sur l’implication de la société civile qui les prendra en charge avec les idées suivantes:
1*La culture:
La ville doit nécessairement représentait un espace de création, d’expression culturelle, dans le cadre des valeurs universelles.
2*L’information:
Les citoyens devront être informés, de manière permanente, sur la situation de leur ville, sur son évolution et sur ses perspectives.
3*La bonne gouvernance:
L’administration devrait et agit dans l’intérêt général dans un cadre transparent et surtout être à l’écoute du citoyen.
4*L’équité sociale:
Les valeurs universelles religieuses et morales, la cohérence, la solidarité et la cohésion sociale constituent la pierre angulaire de la cité.
5* La préservation:
Le patrimoine matériel et immatériel de la ville doit être sauvegardé, préservé, protégé et valorisé, il représente la matière des historiens.
Enfin une cité juste et équilibrée est une entité ou la transparence chasse toute platitude matérielle et spirituelle, elle favorise et achemine l’acte( moral et matériel) d’investir vers plus de bien être dans un contexte libre et démuni de corruption, d’incompétence et de gaspillage. Le véritable chemin pour la cité juste et équilibrée de Platon ,Aristote, El Fârâbî et Ibn Khaldoun est bien le progrès, la richesse, l’honneur, la justice et l’équité. C’est le chemin de grandeur dans l’histoire humaine.
BENALLAL MOHAMED

One thought on “NOS VILLES NE RESSEMBLENT PLUS À « EL MADINA EL FADILA »

  1. bonjour si ben allale
    wach le site de Ain temouchent Info n’est plus en ligne? pour venir se refugier
    chez belabbes info?? bien venue et merci pour ce retour en arrière vers Béni saf.
    Beni saf n’est une ville mais une Cité.
    il ya une différence entre ville et cité.
    la ville se base sur l’économie des ”services”, car elle est composée par des gens qui n’ont pas de grande qualification pour exercer un métier. les services ou khadame ou en dariji kdhime c’est a dire un serviteur..
    La Cité est composé en majorité que par des gens de métiers des artisans (peintre tôlier dessinateur architecte maçon électricien, horticulteur, paysagiste etc”). Dans la cité y’a pas de khdime un serviteur mais bien un un Apprenti…
    Beni saf vue le métier des pécheur ”construction navale+filet+mécanique des moteurs+horticulture était bien proche de la Cité que de la Ville…Temouchent comme Bel abbes était proche de la cité résidentielle coloniale que de la ville…c’était de nouvelle ville résidentielle ou le Grand Collecteur d’impôt avait installé son QG pour donner aux enchères la collecte d’impôts. ce fait des enchères était révélé que dernièrement par un prêtre Canadien qu’on salut bien au passage. Il racontait que le Pape romain offrait la collecte des impôts aux gens pour éviter de lancer son propre armée afin de la collecter car en Algérie personne ne voulait la donner que sur le coup de la force. Pour éviter le contacte avec les indigènes le Grand Manitou laissé cette collecte aux arabes qui voulaient la collecter en prenant le 1/5. Le manitou ordonne
    ”tu collecte l’impôt tu prend le 1/5 et tu me remets le reste”
    Toute la révolution algérienne était basée sur l’anéantissement de ce système et de ceux qui le faisait. L’algérien n’était pas contre ni contre le juif ni contre le colon et les pieds noir car eux aussi subissait cette regle. Surement il y avait des Juif collecteur d’impôt parmi la communauté israélite et français collecteurs d’impôt parmi la communauté chrétienne.
    Le Juif Traitre au service des Manitou en rotation, ça n’a jamais été étudié chez cette communauté…
    On demande a Bouteflika de terminer en apothéose sa vie en introduisant dans la future constitution la constante suivante ‘’il est a noté a tout algériens de père algérien et de mère algérienne que soit arabe européen ou israélite de ne donner que la Farida la zakate et la sadakate et de coupé la main aux collecteurs d’impôts et de trancher les pieds de celui qui l’offre en enchères.’’

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