NOUS SOMMES – SANS PRÉTENTION – TOUS DES KAMEL DAOUD.

إيـَّاكـُمْ وَالْغُلُـوِّ في الـدِّينِ فإنَّما هـَلـَكَ مَنْ قـَبْلَـكُمْ بِالْـغـُلُوِّ في الــدِّينِ                                                                                                                                                              « Méfiez-vous des excès en religion car, avant vous en ont péri, parmi vos devanciers, par leurs abus en religion » (Hadith).

« Faire le poème de la conscience humaine, ne fût-ce qu’à propos d’un seul homme, ne fût-ce qu’à propos du plus infime des hommes, ce serait fondre toutes les épopées dans une épopée supérieure et définitive. La conscience, c’est le chaos des chimères, des convoitises et des tentatives, la fournaise des rêves, l’antre des idées dont on a honte ; c’est le pandémonium des sophismes, c’est le champ de bataille des passions. » (Victor Hugo in Les Misérables).

Quand je pense à ces « fetwas » d’illuminés d’où qu’ils viennent, je me dis que nous sommes contraints, tous, de nous situer non seulement par rapport aux philosophes qui ont brillé depuis deux millénaires et demi, du fin fond de l’Asie jusqu’à l’Andalousie, mais même par rapport aux Encyclopédistes des Lumières qui faisaient de la liberté de pensée et de conscience leur cheval de bataille. Par un déficit de rigueur ancré de manière différente en chacun de nous, nul ne peut prétendre se prévaloir de décider du bien-être des gens sans prendre en compte des jugements qu’ils portent sur leurs  propres actions. Il y a un niveau de conscience comme il y a un niveau scolaire ou un niveau culturel. De Victor Hugo, nous avons donné, ci-dessus, un exemple sur sa vue, parmi une foultitude d’autres  sur la conscience…

Dans les propos de Kamel Daoud, il n’y avait rien d’outrageant vis-à-vis de la sphère « culturelle ». L’ignorance fait du volume une platitude affligeante et, pour en sortir, seul l’universel pourrait en être le réceptacle éclairant et éveillant. Il est naturel que le jugement soit faussé. Un bon miel s’apprécie quand les abeilles butinent à loisir et s’alimentent dans la diversité d’une nature luxuriante : c’est un miel certes, mais d’une autre saveur selon les goûts et les palais de chacun.

Ces soi-disant « exégètes » à la commande tolèrent bien les discours convenus d’un monde « entre soi », rédigés et orientés par des officines étrangères adoptant le simplisme comme mode de fonctionnement dans le but de mener une guerre sans armes, revenir en quelque sorte en autant de Torquemada des temps modernes, sinistres inquisiteurs, fruit d’un Christianisme en ce temps-là conquérant. C’est du reste la raison, me semble-t-il, qui a exclu du débat nos lumières qui ont dû faire école ailleurs et auxquels on fait référence en invoquant « Al-Mou’tazila » qui regroupaient les premiers vrais penseurs de l’Islam. Azzamakhchari, auteur d’une exégèse du Coran au titre d’ « Al-Kachaf », lue goulûment de nos jours et Al-Jahiz, auteur de l’un des quatre livres jugés comme étant « les mères des livres – indépassables selon Ibn Khaldoun – de la littérature » arabe,  livre incontournable, étaient, tous les deux des Mou’tazilah. Notre auteur de la « fetwa » serait-il capable de répondre aux questions posées par les jurisconsultes de l’I’tizal qui n’ont jamais eu de réponses des grandes figures de ceux qui les ont supplantés ?

N’est-ce pas nous enfermer dans un monde métaphysique d’ordre claustrophobique, déniant aux autres le droit de s’aérer ailleurs, préférant le paraître à l’être et favorisant, sans la moindre analyse ou réflexion, le semblant au réel, le turban à la cravate, le mur aux fondations ? J’ai peine à croire que la Révolution de Novembre n’aboutisse à une démarche obscurantiste, à force de reculades et de concessions faîtes à ceux que la Nahdha n’a pu éclairer n’a pu éclairer ou effleurer par ses doutes au bénéfice d’un progrès civilisationnel dont le moteur est mû par l’homme abreuvé de plus en plus de connaissances.

Au moment où les divertissements sont devenus un droit politique, sans remettre en cause nos valeurs spirituelles et religieuses, parties de notre identité propre, certains cercles nous rappellent à leur dessein de nous cantonner dans un enfermement moyenâgeux optant pour la schizophrénie comme mode de pensée. Y a-t-il un timonier veillant sur l’embarcation ? Le doute devient permis car les marqueurs d’une société apaisée ne sont plus visibles, la houle et l’océan de l’incertitude faisant le reste.

L’infantilisme auquel nous avons été astreints a engendré des prophètes autoproclamés s’égosillant librement dans toutes les enceintes alors même que les républicains de toutes tendances sont liés par des chaînes institutionnelles faisant du respect de l’autre dans sa propre société une morale immuable. Une question mal posée aura nécessairement comme conclusion une solution irréfléchie éludant de fait toute problématique réelle. Faut-il s’en prendre aux corrompus et corrupteurs ou aux libres penseurs agitateurs d’idées, la spiritualité étant une affaire de l’homme avec son Créateur ? L’intermédiaire n’est toléré qu’avec le consentement de l’être.

C’est, à notre sens, ce que le chroniqueur du Quotidien d’Oran a voulu faire passer comme message pour expliquer que l’Islam est une religion plus que d’autres, celle  de lumières en s’adressant à l’Occident à travers un prisme qui lui est propre. On ne s’adresse pas de l’Étranger à son peuple spécifiquement mais à ceux qui vous accueillent avec des préjugés non dénués de paternalisme voulant être le fruit d’une démocratie exemplaire et indiscutable. Entre hommes civilisés, on répond par des arguments raisonnés et convaincants, le diktat des marginaux se désintègre sur les murs de l’incompréhension et fait de l’anarchie un printemps arabe : sans bourgeons ni fleurs encore moins d’hirondelle, signe consacré au passage de saisons.

Le génie du chroniqueur qui doit faire notre fierté, au même titre qu’Abbane Ramdane ou Larbi Ben M’Hidi qui sont les « Saint Just » de notre Révolution, c’est d’avoir, en peu de mots,  réussi à recentrer le débat et, toujours en peu de mots,  su exprimer  nos ressentiments  à l’égard d’une colonisation ressentie comme une blessure qui laissera une plaie béante et des traces indélébiles dans l’Histoire d’Algérie qui ne saurait accepter qu’on  détourne le débat en omettant de faire référence aux inquisitions codifiées par le Christianisme ou aux guerres d’extermination vite oubliées.

Au sujet de la Palestine, il a essayé, dans le temps qui lui était imparti, de démêler le vrai du faux avec un message clair et sans ambiguïté : une Palestine maîtresse de son destin, la religion et l’arabe non exclusifs pour ne pas sombrer dans le travers d’un sectarisme d’un autre temps ou pour se distinguer d’un sionisme raciste enfanté par les Croisés modernes sur les cendres de l’Empire ottoman.

Il y a de quoi être fier de son passage à l’émission « On n’est pas couché ». Si d’autres y voient une abjuration, nous leur recommandons d’aller voir du côté de l’Arabie Saoudite ou du Qatar les raisons d’une guerre fratricide pensée, décidée et alimentée bau bénéfice d’un Occident qui ne veut nous laisser aucune chance pour un avenir salvateur tout aussi bien  pour les zélés de la religion que pour ce qui se préoccupent de notre algérianité dans toutes ses dimensions. En quoi a-t-il attenté ou dérogé aux préceptes de l’Islam ? Sans se faire son avocat, c’est dans les terres de la laïcité que le chroniqueur, frisant le « Prix Goncourt » a hissé haut l’étendard de l’intellectuel algérien, fils du Peuple. Sans complexe et sans compromission et à ne pas oublier que le sujet avait trait à Camus, ce qui n’est pas rien en France. Monsieur Daoud a fini par convaincre que l’Étranger n’était autre que l’Arabe, dans son pays, il lui a été préféré l’anonymat au même titre que la politique consciente de l’indigénat déniait toute légitimité citoyenne sur son sol à l’autochtone. Il y a des messages qu’il est préférable de laisser à l’implicite et au débat la part d’une imagination sans exclusive.

« Aller au Paradis le ventre creux » lancé par Boumediène au Sommet Islamique tenu à Lahore, a aussi dérangé et continue de le faire. Les chantres de l’Islam wahhabite, installés sur les traces d’un Lawrence d’Arabie moqueur comme si l’histoire se veut un spectacle de guignols.

Il s’agit bien d’intérêts économiques et la religion n’est utilisée qu’au service d’un capital que rien ne saurait dévier de ses objectifs, à savoir une maximisation de l’accaparement. L’ennemi n’est sûrement pas en nous mais dans nous. Il est entretenu par nous et entre nous.

Assainir l’école pour épurer la connaissance est le seul après-pétrole qu’il faut s’atteler à installer, perpétuer, actualiser et faire partager aux fins de garantir un avenir radieux et une égalité des chances à tous les Algériens. C’est cela l’esprit de Novembre et Kamel Daoud en est le continuateur que nous avons le devoir impérieux de protéger comme pour nous préserver de notre propre turpitude.

Pour une meilleure écoute donnons aux mots le sens qu’ils ont, surtout pas le sens qu’on veut. Il y a des incompréhensions par ignorance qui mènent à une auto flagellation  mutilante.

L’Algérie se doit de rassembler toutes ses forces vives pour passer le cap d’une fin de cycle qui s’allonge désespérément et dont l’histoire a décidément le secret. « Je veux que la société soit heureuse, mais je veux l’être aussi ». (Diderot).

Par Abdelhamid ABDEDDAÏM.


7 thoughts on “NOUS SOMMES – SANS PRÉTENTION – TOUS DES KAMEL DAOUD.

  1. Une nation peut survivre a ses imbéciles, et même a ses embitions, mais elle peut survivre a la trahison de l’intérieur un ennemi aux portes est moins redoutable parce que il est connu et il porte ses bannières ouvertement mais le traitre se déplace parmi ceux dans l’enceinte, librement ses chuchotements astucieux bruissant par toutes les ruelles, entendues dans les halles même du gouvernement parce que le traitre, n’apparait pas traitre, il parle dans l’accents familiers a ses victime, et il porte le visage et leurs vêtements, et il fait appel a la bassesse qui se situe profondément aux cœurs de tous les hommes, il décompose l’âme d’une nation, il travail secrètement et en inconnu pendant la nuit pour miner les piliers de la cité, il infecte le corps politique de sorte qu’il ne puisse plus résister, un meurtrier est moins a craindre que le traitre?. les intellectuels ils sont plutôt le déchet de la société, le déchet au sens strict, c’est a dire ce qui ne sert a rien, a moins qu’on ne les récupère. ( Roland Barthes, le grain de la voix.) cordialement.

  2. Bonsoir (l’Indien) votre pseudo navajo est le nom d’une tribu indienne -USA-
    Que vous ne soyez point d’accord avec Kamel Daoud c’est en soi tout ce qui a de normal. Il n’a jamais demander à être votre frère ! Vous croyez que tous les musulmans se considèrent comme frères ? Ces dernières décennies ont démontrer le contraire. Et puis êtes-vous sur d’être arabe pour s’offusquer de la sorte en étant de mauvaise foi ! J’ai lu son roman, j’ai écouté ces propos, il a rien dit qui puisse relever de l’anathème ou de l’insulte. Il a comme tous les intellectuels de par le monde qui ont le courage de dire ce qu’il pense à juste titre d’ailleurs. Pour une fois un gars né en 70 qui n’a pas de casseroles à trainer pour tous les mensonges d’État depuis l’indépendance, on le traine dans la boue en le traitant de mécréant (vous avez laissé le mot en le barrant pour ne pas trahir votre véritable pensée, ainsi vous rejoignez l’infâme Hamadèche et les rentiers du système qui n’ont pas lever le petit doigt). Vous dites il ne maitrise pas l’arabe, faux ! non seulement il connait les entrailles de cette belle langue qu’il apprécie d’ailleurs, mais en toute honnêteté intellectuelle et historique, il revendique son Algérianité ! Ce qui revient à César est à César ! Et puis son roman en français est écrit avec style. Permettez-moi de mettre l’accent sur cette médiocrité “intellectuelle” qui abondent dans le même sens que vous sont doublement dangereux : Primo : ils ne veulent pas se remettre en cause, peut-être par désespoir. Deuxièment chez nous il n’y a pas de critique au sens contradictoire, ce n’est que jalousie, fatwa et appel au meurtre.

    1. Oui je sais navajo une tribus indienne aux États-Unis?. un vieil indien explique a son petit fils que chacun de nous a en lui deux loups qui se livrent bataille, le premier loup représente la senerite, l’amour, et la gentillesse. Le second loup représente la peur, l’avidité, la traitrise et la haine. Lequel des deux loups gagne?DDemande l’enfant, celui que l’on nourrit répond le grand père. votre Kamel David n’est pas mon frère, et ne voudrez pas le nez dans ce qui vous regarde pas? (Hada khbar- hadi lamoda) votre pseudo écrivain pacotile de la dernière pluie vous invoquer doit respecter les sensibilité des algériens même si c’est derniers sont une minorité… Pour paraitre un grand+écrivain+ apprenti philosophe de grand Galen il n’avait besoin d’une telle publicité qui en général le disservira? ce pseudo intellectuel (zaama kateb) il doit glorifier les valeurs nationales… Le reste ne sont que des logitations d’un individu en mal célébrité. On a connu les harkis francophiles contre les algériens, et voilà aujourd’hui, on aces esespèces de pseudo laico-franco-sionisto contre le fondement de la majorité du peuple algérien, c’est très regretable, c’est presque devenu une conditition pour être reçu dans les cercles des lobbys fran do-do bustes, et pour plaire a ses maîtres nostalgiques pervers de l’Algérie de papa esposito. alakoulihel moi je suis arabe et je suis très d’être arabe wa al hamdoulillah. et votre Kamel daoud n’est pas mon frère. Jamais. (Echems min tet-la3 edgoul aslouka aslouka.

      1. Ceci me conforte dans mon analyse : Votre susceptibilité d’assumer la contradiction révèle chez vous un entêtement et une manière staliniène enrobée d’un panarabisme illusoire. Vous n’acceptez pas la contradiction en utilisant le jargon hélas trop connu et détestable en charabia je vous cite : Hada khbar hadi lamoda. Pourquoi vous jugez dans l’aigreur et la jalousie le talent d’un grand écrivain ? Aussi, cet écrivain n’a jamais parlé au nom des algériens, il signe tous les jours des billets d’humeur et il en responsable. Vous vous permettez de parlez au nom des algériens, qui vous a déléguer de le faire ? Et puis cette rengaine de laico-franco-sioniste entretenu par tous les réactionnaires arabes parcqu’ils n’admettent pas les vrais fondements de la véritable démocratie et ça ça fait peur aux rentiers illégitimes d’une histoire confisquée, ça c’est la réalité. Ces discours sont le dernier fond de commerce des bras cassés et rentiers qui ne veulent que les choses évoluent et changent pour les générations futures. Alors halte à la énième démagogie qui a ruinée l’Algérie à laquelle se complaise des plumes comme la votre. Moi, je suis algérien nourrit par toutes les cultures et mes racines sont comme la plupart des maghrébins : Amazigh et je ne parle que de moi? je n’engage ni mosquée ni imam, ni système politique pour me représenter, ça s’appelle : Électron libre. Monsieur votre entêtement ne permet pas un échange fécond. Vive Kamel Daoud

        1. Je suis jaloux de qui de quoi, de votre David agent des franco sionistes? Sobhane Allah? La jalousie ne permet jamais de voir les choses telles quelles sont. Les jaloux voient le réel a travers un miroir déformant qui grossit les détails on significatifs, transforme les nains en géants et les soupçons en vérité. tu parle de démocratie, quelle démocratie? La démocratie satanique sur le modèle franco-sioniste? La vrai démocratie doit se faire conformément a l’histoire, a la culture et au niveau de développement du pays et ne peut se concevoir comme une bouteille de coca cola que chacun est obligé de boire? Pour nous algériens et notre chère patrie il faut prier matin et soir pour que Allah nous préservent des traitres,des félons, des laics hypocrites, francophiles aux services des laico-franco-sionisto-imperialismo coloniaux et des sept visages et nous laisser dans notre piété et notre loyauté. la dignité de l’homme n’a pas de prix? Cordialement.

  3. si vous êtes tous des Kamel Daoud? Moi non? (Ahram) Je ne suis pas un Kamel Daoud? Ce pseudo intellectuels attaque l’islam, les musulmans, les arabes n’est pas mon frère jamais (hadi makanch menha). Je me demande comment cet individu puisse. écrire un roman sans maitrisé la langue arabe nationale et officielle je constate que ce mécréant présumé Intellectuel est un égaré. Qu’Allah le guide vers le bon chemin. Cordialement.

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