Où est passée l’Algérie?

Certains d’entre vous m’ont fait observer que l’Algérie ne figurait pas dans les listes israéliennes des pays qui les acceptaient ou les refusaient. La situation de l’Algérie à l’égard de ce qui fait office de pays dans ce coin du monde et à l’égard des Palestiniens (quoi qu’on pense par ailleurs de notre situation politique intérieure, là n’est pas mon propos) est parfaitement claire.

C’est sans doute à cela que notre doit d’avoir été zappé. Tant mieux. Au moins ça de gagné.
Le fait est que l’Algérie a cessé d’être un pays que l’on distingue dans le monde.

Depuis que nous avons appris à nous égorger avec entrain et que l’on se contente de pomper gaz et pétrole sans nous préoccuper de l’avenir de nos enfants, il est évident que le monde ne connaît plus notre existence.
Nous sommes entrés dans le rang des lombrics « réalistes »” et « pragmatiques »

En bombant le torse, croyant séduire les hordes qui en veulent à notre prospérité et notre liberté, se targuant d’être devenus des spécialistes de la lutte antiterroriste.

Ces pays belligènes et guerriers qui nous poussent à jouer au gendarme du coin.Pour leur compte.
Oubliant que ce sont eux qui ont inventé ces terroristes pour nous domestiquer.
Sur un air de « printemps ».
Reconnaissons qu’ils n’ont pas totalement échoué en cela.

Entre-temps, nous nous sommes donnés un président sympathique qui rêvait depuis très longtemps d’incarner la plus haute des fonctions et qui croyait qu’en confondant amnésie et amnistie cela lui allait lui concilier les humeurs du comité Nobel.

Oublions cela…

Le problème n’est pas d’avoir un président.Le problème est de savoir quoi en faire…
Regardez autour de vous. Ici et là.

Surtout là… Non pas là.

Là.

Pour répondre à la question posée, je vais vous raconter une petite histoire.

Il y a quelques années, un petit paquet d’années, je traversais l’Amazonie bolivienne et me préparais à franchir un poste frontalier brésilien passablement dépenaillé.

Mon passeport, excitant la curiosité des douaniers, des policiers et des gens du coin, avait vite fait le tour du village. Et me regardais avec curiosité.

Il est vrai que les milliers de km parcourus ne m’avaient pas permis de me présenter sur mon 31.

Quelques jours plus tôt, je passais du Pérou à la Bolivie sur l’Altiplano, sur les rives du lac Titicaca, autour de 4000 m d’altitude dans les Andes.

Au passage à la frontière, il n’y avait personne pour contrôler mes papiers. À Lima on m’avait assuré que je pouvais avoir un visa d’entrée à la frontière.

Mais dans le bus qui est passé du Pérou à la Bolivie sans que rien ne montre qu’il avait là une frontière entre deux pays, il n’y avait que des pasteurs indiens et des chèvres.

Le lendemain, à Copacabana (le petit village de pêcheurs bolivien où j’avais passé la nuit) je me suis adressé au commissariat du coin où l’on m’a appris qu’en fait je suis entré clandestinement en Bolivie. L’Algérie ne figurait du reste pas dans la liste des pays connus.

J’ai donc été prié de retourner au Pérou dans le dernier patelin avant la frontière (Yunguyo) pour me mettre en règle.

Là, un consul sympathique et débonnaire, plus proche du paysan que du diplomate, m’invita à prendre un thé chez lui (qui se trouve être le consulat de Bolivie au Pérou). C’est comme cela que j’ai eu un visa d’entrée légal dans son pays. Alors même que mon pays lui était totalement inconnu.

Ainsi, en Bolivie comme au Brésil, en passant par les chemins de traverse, tous les gens que j’avais alors rencontrés m’ont adressé la même phrase répétée en écho, comme s’ils s’étaient donnés le mot: « ARGELIA NO EXISTA! »

Bonne fin de « nuit »

Djeha, Mardi 26 février 2019