Chronique du jeudi : « ÉBOSSÉ, FEKIR, PROFESSIONNALISME, FOOT….AISES ! »

Quelques images. La première: la TV nationale montre des responsables de clubs en train de se bousculer devant leurs joueurs, alors que le match opposant leurs équipes est arrêté. La seconde: La même chaine TV montre des supporters des deux équipes  s’échanger les lancers de chaises.   La troisième qui fait le buzz sur la toile: Lors du dernier classico espagnol, au milieu de 98 000 spectateurs acquis au Barça, quelqu’un ose brandir une écharpe du Réal.  Tout minuscule qu’il était, personne n’a fait attention à lui.  Dernière image: Le Président de la Fédération Espagnole considère que la manière de fêter le but de Ronaldo peut susciter de la violence au niveau des spectateurs  et lui promet une sanction.

«…L’État endosse une grande part de responsabilité. C’est lui qui permet à ces dirigeants de s’accaparer le football et à en faire un tremplin politique et une source d’enrichissement. À force de distribuer de l’argent, d’assister les clubs pourtant professionnels au sens de la loi, il encourage la voracité des « requins » qui trouvent dans la manipulation des « ultras » un moyen de se maintenir à la tête des Clubs. À travers ses Entreprises, à l’image de SONATRACH, Tassili Airlines, Mobilis….. et ses Walis, il instrumentalise le Football pour une paix sociale éphémère. Cette stratégie commence déjà à agir en boomerang. Elle génère la violence. Elle génère le crime. Elle a assassiné Ébosse….. » « …Arrêter le championnat ? Jouer à huis clos permanent ? Non, cela ne peut constituer la solution. La solution est dans l’assainissement du secteur des sports en général et du football en particulier. Revenir à l’orthodoxie de gestion.»   C’était dans ma chronique consacrée à la mort d’Ebossé et le problème de la violence.
«…. Monsieur Hamid GRINE, ce n’est pas les séminaires, les rencontres, l’affichage, la publicité à a la télé qui mettront fin à la violence. Ce n’est pas en mettant la charrue avant les bœufs que l’on règlera ce dramatique problème de société » C’était dans une autre chronique consacrée à la violence dans les stades.
En s’en souvient en effet, qu’après la mort du Camerounais, une mobilisation sans pareille de tous les appareils de l’Etat (Ministère de la jeunesse, de la Communication, FAF, Ligue….) fut organisée. Le Ministre de la Communication occupa tous les espaces : Radio, Télés, Journaux, panneaux d’affichage. Il eut même des opérations entrées gratuites pour les familles aux stades. Mais, comme d’habitude, ce ne fut qu’éphémère, sporadique. Juste le temps qu’Ébossé soit oublié, que sa famille se taise. Et on revient à nos dérives. Toute l’agitation de Hamid Grine n’aura servi qu’à remplir les poches de certaines agences de communication.
Aujourd’hui, la fin du championnat approche et la lutte tant pour le maintien que pour le titre s’exacerbe et les mauvaises habitudes reviennent. Arrangements des matches, pressions sur les arbitres, utilisation de supporters, instrumentalisation des ultras… Et les prémices de la violence reprennent place.
Les intérêts étroits cumulés avec le lobbying des Clubs puissants de la Capitale, Les échauffourées observées lors du match ESS-MCA ne sont que le signe annonciateur d’une violence beaucoup plus flagrante, beaucoup plus grave. Elles ont fait suite aux déclarations incendiaires des responsables du MCA et à un degré moindre de ceux de Sétif. A l’issue, un match à huis clos pour les deux équipes. La ligue a pris cette décision en respectant le droit de défense pour le MCA dont les responsables furent auditionnés, mais pas ceux de l’Entente qui furent superbement ignorés. Autre anomalie : La même sanction fut prise à l’encontre des deux clubs, alors que la MCA est sous le coup d’un avertissement qui aurait du être une circonstance aggravante.
Le match NAHD/ASO Chlef a également été émaillé de coups à fleurets mouchetés entre les présidents des deux clubs avant et après le match. Chacun y va de son accusation. Medouar est traité de voyou, alors que Laib, n’est qu’un rentier et un incompétent. La fibre régionaliste est tout aussi agitée : On accuse le Président de l’ASO d’avoir agressé Boumechra, parce qu’il est Oranais et que l’ASO a fait rétrograder le MCO.
Voilà, les racines qui alimentent la violence de sève venimeuse. D’ailleurs, cela a fait dire à Hammar, le Président de l’entente, qu’il y a un grand risque de violence qui peut engendrer des faits beaucoup plus graves que la mort d’Ebossé ! A bon entendeur, salut !
La manipulation va plus loin, puisque même le sélectionneur national n’a pas été épargné.
En effet, Christian Gourcuff s’implique dans le sempiternel débat des relégables et autres jouant pour le titre de champion. Quelle mouche a donc piqué le coach des Verts, pour l’emmener à dispenser Hachoud du stage de Qatar, pour le « laisser à la disposition de son club le MCA.» dit-il. Que dire au MCE El Eulma privé de son attaquant fétiche Chenihi qui lui, a été retenu, même si son club joue la relégation. Et la JSK privée de Belamri et Doukha. L’USMA qui garde Zemmamouche mais doit se passer des services de son nouveau stratège Belaili et de Chafai?
Il est clair qu’il ne s’agit certainement pas d’une décision du Coach national lui-même, il n’a pratiquement rein à voir la dedans. Cette décision a du lui être soufflée par les rentiers qui gravitent autour et au sein de la FAF et de la Ligue. C’est vraiment dommage. Gourcuff aurait du refuser cela pour se mettre totalement à l’abri des retombées de la gestion catastrophique d’un championnat national, décidément pas comme les autres.
Quant à la Ligue, le véritable aveu d’impuissance, vient de son communiqué laconique qui vient demander de “la sagesse et de la retenue“. Non Messieurs de la Ligue, ce n’est pas de cela que le Football National a besoin, mais de rigueur, d’impartialité, de transparence et de justice.
Ce n’est que comme cela que l’on peut construire le professionnalisme avec des objectifs à long terme, basé sur la formation continue. Alors, là on ne passera plus notre temps à vouloir convaincre un FAKIR de rejoindre l’équipe nationale, en égratignant au passage et la dignité et la crédibilité de tout un Peuple et de tout un Pays. On n’aura plus à le faire, parce tout simplement nous aurons plein de Belaili…..
Jusque-là, croisons les bras ; car la gestion actuelle du football national n’est que foutaises, la violence est par contre réelle.

djillali@bel-abbes.info

2 thoughts on “Chronique du jeudi : « ÉBOSSÉ, FEKIR, PROFESSIONNALISME, FOOT….AISES ! »

  1. Vous avez presque tout dit, il n’y a rien à ajouter….!!! Dans ce domaine, c’est le noir partout il n’y a même pas du gris….!!!!

    Quand l’argent sale et le pouvoir font bon ménage, ça donne ce qu’on voit dans les stades…!!! Car ce n’est plus de sport qu’il s’agit mais de business qui pétrit des milliards, qui ne profite même pas à l’économie nationale, bien au contraire, il remplit les poches des gros bonnets et des acteurs, comme toujours, sur le dos du peuple, tel le cas de la vache laitière….!!! Si, au moins, il y avait de bons résultats, car on dépense pour gagner pas pour perdre. C’est la médiocrité qui sévit partout, mais ils s’en contrebalancent, le plus important pour eux , c’est le chiffre d’affaire à tout prix, le sport et les valeurs sont les derniers de leurs soucis….!!

    Au fait et l’USMBA dans tout cette grande vadrouille….??? Qu’en est -il de Serrar et compagnie qui étaient venus pour……………???

    Qu’est ce que je vous disais….!!! Eh Oui; l’anguille est toujours sous la roche..!!

    1. Jamais le foot n’a été aussi instrumentalisé que sous lle regne de Bouef.Pourqoui pas quand la survie de son régime prime sur toute autre considération. Ce n’est pas par le populisme qu’on établisse la cohésion sociale, en tous les cas cette cohésion claironnée dans tous les discours est loin d’etre prussienne, elle superficielle et dangeurement éphémere..

      Digne des grands principes du machiavelisme, Boutef le Machiavel s’est montré particuliérement généreux selon les circonstances ,surtout envers les présidents des Clubs qui, rapelons le, sont devenus riches en captant l’argent de l’état ou en arnaquant des deniers d’autres institutions.Tous ca sous le regard complice du régime.

      Dans ce ronron putide général, et pour déscendre encore plus bas dans la spirale infernale du totalitarime Bouteflikien, l’état s’est soustrait de ses obligations régaliénnes, on dilapide,on détoune,on gonfle les factures,on entames des projets a coup de milliards sans resultat tangible et avec tant de malfacons…………..sans rien risquer.La conception de la paix sociale de boutef , une sorte de parapluie idélogique sura les mettre a l’abri contre toute demande de compte.

      Voila le résulat quand les grandes principes rencontrent le relativisme absolu , les idéés de l’homme Unique et ses sauts arbitraires. Voila comment on renforce l’apprentissage du sous developpement. et la production de la misére.
      Voila quand les démarches sont régies par l’ordre de l’immédiat au détriment de la durée et durabilité.

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