SLIM ou la caricature au service de l’humour algérien…

Evoquer un bédéiste aussi génial que Slim  devient tout de suite un instant
exceptionnel.  Pourtant la modestie de  l’enfant de sidi Ali benyoub  garde vivants  ses fers de lance , ajouté à cet humour piquant et populaire où l’on est que plus rassasié et le dialogue en ressort très croustillant . Slim garde intact sa vision du monde des choses. Son Algérie est toujours dessinée avec férocité mais d’une tendresse à fleur de peau. Il suffit d’ouvrir un de ses albums et voilà cela nous rajeunit  et et nous ramené vers le passé , l’époque où le socialisme était irréversible  dans lequel notre « Don quichotte national » Bouzid et  sa Dulcinée Zina ont traversé le pays en butte contre les arrivistes de tout bord , truffé d’anecdotes dénichées  de la bouche même du peuple , et dans la continuité  aujourd’hui même  sans  le socialisme irréversible longtemps jeté aux orties par la grâce de la mondialisation.  La BD  made in Slim arrive
toujours à nous toucher , toujours avec ce même doigté , cette même forme ,
cette même scénographie à traduire la réalité algérienne dans son cru , comédie humaine qu’il a su avec le temps à créer son propre univers . L’Algérie de Slim existe bel et bien, elle nous fait pleurer et rire, de ce bon rire populaire,
cet humour légendaire et décapant. Rappelons  que  Slim oueld Hadj Mokhtar dans son « douar belabésien »  un  enfant du pays du cru d’autant que les bélabésiens le considèrent comme un patrimoine local avant tout , chose qui pour un artiste est l’apothéose même. Ses dialogues, ses « bulles » son  tout simplement humain, trop humain. Les répliques du père de Bouzid ont été fidèle à la tradition, acides, vrais abordables comme des palabres dans un coin de « kahwa »  pour dire l’impact que peut avoir un dessin dans la compréhension de tout un chacun sur l’actualité de tel ou tel  évènement. Le « Slim taana » comme aiment à le répéter les bélabésiens n’a pas changé d’un iota dont les albums sont la parfaite illustration d’un artiste algérien qui sert son pays dignement et avec si plein d’humour et voilà un ancêtre de la caricature bien de chez nous que le dessinateur de ce genre   doivent  prendre comme exemple.

Bouzid a apparu pour la première fois dans “Moustache et les frères
Belgacem” (Algérie actualité 1968). Il s’appelait alors “Mimoun” mais il avait déjà les traits de celui qui allait devenir le héros populaire de la révolution agraire des années 70. Bouzid vit en 1969 à Oued Besbes, petit douar de 19 habitants dont 18 pauvres. Le seul riche du douar est un certain Sid Sadik, un intégriste/obscurantiste notoire véreux mais riche et pratiquant. Il va s’opposer à Bouzid dés les premières aventures : d’abord en essayant de
lui piquer sa compagne Zina ensuite parce qu’il voit qu’il ne pourra pas berner
les gens du peuple indéfiniment …Son aventure artistique continue et ses
dessins sont toujours présents à témoigner de notre temps avec l’humour qu’il sait inventer dans ses dessins…

 

One thought on “SLIM ou la caricature au service de l’humour algérien…

  1. Merci Mehiaoudi Ahmed, pour cet article sur Slim, j’en connais auquel le rappel de ce BelAbbésien père de Bouzid, fera beaucoup plaisir
    Cela serait bien si le dessinateur- Chroniqueur du journal Mr Feham Junior, pouvait nous faire une version presque identique de ZinA ET bOUZID VU EN 2011

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