Inspiré par la thématique aviaire, je commets ce modeste écrit au fil du clavier et le dédie à messieurs Senni, Abdeddaim et à mon cousin qui soigne les corps et les âmes dans cette belle ville
Notre dette envers les animaux n’est pas quantifiable. Ils nous instruisent tous les jours et nous ignorons leurs leçons. Nous ferons toujours de piètres élèves. L’un des phénomènes les plus passionnants du comportement animal, reste la migration. Dans mon pays, beaucoup d’humains, pour des raisons différentes se sont mis au diapason des volatiles et entreprennent de longs et périlleux voyages. Bateaux, avions, camions, voitures et embarcations suicidaires leur font parcourir des millions de kilomètres et les larguent tels des colis inattendus aux quatre coins du globe.
Ce jour là Khaled venait d’atteindre le demi-siècle et il se trouvait à Montréal depuis une quinzaine d’années. » Te voilà quinqua songea t-il. Tu viens de boucler cinquante balais et beaucoup des cinquante bougies jalonnant ta vie n’avaient illuminé aucun gâteau d’anniversaire. Cela aurait été indécent, car la mort s’invitait souvent! Une seule idée l’obsédait. Faire à pied les deux kilomètres qui le séparaient de la cabine téléphonique pour prendre des nouvelles de la maman. On la disait malade et fatiguée. Malade surtout du départ du fils, parti s’exiler dans cette autre Amérique.Le voyage aller-retour était si cher qu’elle n’escomptait une visite que tous les cinq ans. L’argent est une barrière plus infranchissable que nombre de frontières. Sur le chemin, Khaled avait croisé deux compatriotes qui se hâtaient de déposer leurs enfants à l’école. Leur présence en ce lieu le laissait penser que beaucoup de ses congénères, orientés ou désorientés avaient succombé en masse à une pulsion migratrice mystérieuse. Khaled lui se trouvait des excuses. Il se rappelait que tout jeune, le mot CANADA exerçait sur lui une attraction inexpliquée. Il avait lu quelque part que les esclaves noirs qui avaient fui leurs chaînes en Géorgie , Virginie et ailleurs se dirigeaient vers ce lieu en le confondant avec le CANÂA de la Bible. On leur avait interdit la lecture, mais on leur avait conté les miracles d’un prophète qui avait arraché son peuple des griffes d’un tyran. Ces fuyards étaient persuadés qu’à CÄnaa-Canada, ils rencontreraient celui qui pouvait changer l’eau en vin et multiplier les petits pains.
Le Gospel est née de cette croyance; Ô Moses Let my people go!
Khaled avait souri devant tant d’innocence et de crédulité. Ses raisons à lui se voulaient rationnelles.Comme les oiseaux, il avait migré vers un lieu où les ressources étaient supposées abondantes et offraient la protection d’un État de droit. Mais comme l’oiseau captif, il était » bagué », marqué idéologiquement et promis à la lame aiguisée tenue par on ne sait qui. On ne sait pourquoi. Ceux qui ne savent pas parlent et ceux qui savent se taisent! Comme lui, par centaines, par milliers, des algériens ayant tout bradé sur place et ayant embarqué marmaille et souvenirs meurtris se firent pionniers improbables. Little Algeria donna son once d’exotisme et de piment à l’austère Montréal et le couscous continua sa conquête du monde. La France était déjà conquise. Ceux qui croyaient au ciel, ceux qui n’y croyaient, ceux qui s’étaient retrouvés coincés dans l’impasse économique, et ceux qui jouaient l’opportunisme et se déclaraient réfugiés politiques, se concentrèrent à Montréal, devenue le théâtre d’un autre huis-clos qui avait exporté ses querelles et ses haines. Les algérois évitaient les chaouis et ceux venus de l’ouest s’étrillaient entre eux.
Ce que Khaled regrettait le plus, était le sable fin des plages sur lequel il lézardait jusqu’au coup de soleil, la lumière à profusion et le luxe d’avoir tout le temps du monde pour le perdre dans des confrontations stériles qui donnaient l’illusion d’exister autrement que par l’estomac.Aujourd’hui Montréal s’ébrouait des rigueurs de l’hiver, l’autre nom du pays. Même si le givre continuait à gêner l’éclosion des bourgeons et à arrimer germe et pousse à la terre, il y avait dans l’air des promesses de renouveau. La coquetterie des femmes en attestait!
Khaled tenait des oiseaux une leçon indélébile. Le froid n’était pas insurmontable tant que l’on dispose de chaleur et de ressources alimentaires suffisantes. Le miam du frigidaire ne posait pas question et celui de l’esprit amplement comblé par les librairies, les musées et conférences qui faisaient de la ville un havre culturel. Ses enfants s’étaient merveilleusement adaptés car moins encombrés de souvenirs et chaque bulletin de notes exaltait sa fierté de père. Pour eux l’Algérie devenait route mémorielle mais non route-référence qui faisait retourner chaque été les immigrés-migrants de vieille souche. Il se surprit à se demander si la cigogne, indifférente aux conflits des hommes était revenue percher sur le toit de l’église convertie en mosquée. Savait-elle que cette terre était devenue meurtrière et erratique? Savait-elle que la folie s’appelait raison du plus fort?
Il se promit, après avoir pris des nouvelles angoissées de la mère, de demander si la Cigogne était revenue nicher dans son village. Il n’y a pas plus intelligent que cet oiseau qui évite les grandes étendues d’eau et qui possède la science des vents porteurs et qui voit nos misérables existence d’en haut. Un éclat de rire, venu des tréfonds le secoua. Tout son corps s’anima de tressaillements qui le faisaient ressembler à un mannequin disloqué et retourner les passants intrigués.
Khaled se répétait en boucle: » Le bonheur, c’est simple comme un coup de fil! » Il saura si la cigogne s’en était retournée et avait conté à sa progéniture la quiétude des lieux. Sur le chemin du retour, il n’oubliera pas d’acheter quelques graines pour les lancer aux oiseaux!
Je souhaite un prompt rétablissement à votre maman…….. »Alla Yjib Echifa »………..vous devez beaucoup lui, manquer…..!!!!
La différence entre les oiseaux migrateurs et les êtres migrateurs……c’est que les premiers font des allers- retours, les deuxièmes font le plus souvent un aller sans retour………pour le reste ils se ressemblent…..!!!!
Ces espèces migrent globalement du Sud au Nord……pour s’expatrier elles font appel à des aptitudes innées et acquises. Deux mécanismes différents sont mis en œuvre, l’espèce doit savoir quand migrer et en éprouver le besoin et elle doit également savoir comment s’orienter et où aller.
Le comportement migrateur peut évoluer dans plusieurs circonstances, en fonction de caractéristiques environnementales……dans certains milieux, elles deviennent plus abondantes que les populations résidentes. Si les conditions environnementales modifient l’équilibre naturel, la population résidente peut même être amenée à disparaître (rires)………Certains oiseaux peuvent également se perdre en route ou être dispersés et désorientés à cause de plusieurs facteurs. Ils peuvent ainsi s’établir dans des biotopes qui leur correspondent, dans d’autres régions que leur région habituelle, comme ils peuvent s’établir dans des biotopes qui ne leur correspondent pas et là c’est la CATA….. !!!!!
La migration n’est pas un phénomène obligatoire et c’est l’oiseau qui, en fonction de plusieurs paramètres décide de partir ou non………La migration des oiseaux est dur…bon nombre d’individus n’atteignent pas leur destination……certaines espèces laissent seulement des plumes qui se renouvellent , d’autres perdent leurs ailes, donc elle ne peuvent plus revenir en leur lieu d’origine…mais les plus faibles (généralement les plus jeunes) sont une proie facile des prédateurs……….. !!!!
Ce qui dangereux………..certains oiseaux peuvent aussi transporter des microbes, parasites ….etc…lorsqu’ils se déplacent ….; ainsi, ils contribuent à la propagation de nombreux germes dont ils constituent des réservoirs ou de simples supports-transporteurs……. Les migrateurs sont aussi victimes de maladies émergentes ou pathogènes qui se développent dans les élevages……. !!?? L’on suppose que l’avantage de la migration est devenu plus aléatoire que celui de la sédentarisation car ces oiseaux trouvent de la nourriture en abondance dans les dépôts de détritus…………!!!!!
Il y a une prise de conscience qu’il faut protéger l’avifaune…………. Avec la crise économique mondiale……. Qui sait la migration va peut être s’inverser…..??!!!!!!
que de pensée et de souvenirs en lisant cet article dans lequel je me suis revu moi très jeune lorsque j’ai quitté mes parents il y-a 46 ans par un froid hivernal en laissant ma petite maman malade derrière moi .
Merci cher ami EL-HANIF ma migration à moi fut terrestre et non aérienne et pour un jeune de 18 ans et demi ce ne fut pas de la tarte pour btraverser des pays que je ne connaissais pas mais malgrès la rudesse du voyage m’ouvrit les yeux et j’ai appris plein de bonne chose sur la vie qui n’a pas été facile et je ne me suis jamais retourné pour voir derrière moi j’étais comme un navire et ça je le tiens de mon défunt père qui le matin de mon départ me disait :
–Va mon fils que dieu te protège ;
–Navigue et surtout ne te retourne pas pour voir ce que tu a laissé derrière toi .
Repose en pais cher papa.